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HARVARD COLLEGE
SCIENCE CENTER
LIBRARY
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ROYAUME DE BELGIQUE
MINISTÈRE DE L'INDUSTRIE ET DU TRA.VAIL.
■i|^i^i.^>v^ OFFICE DU TRAVAIL ET INSPECTION DE L'INDUSTRIE
MONOGRAPHIES INDUSTRIELLES
APERÇU ÉCONOMIQUE. TECHNOLOGIQUE ET COMMERCIAL
G-roupe VI
INDUSTRIES
DU
CAOUTCHOUC ET DE L'AMIANTE
lOjk^v . » <. < \- . \ ^_ j'
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OFFICE DE PUBLICITE
J. LEBÈGUE& C'«
RUE DE LA MADELEINE, 46
BRUXELLES
SOCIÉTÉ BELGE DE LIBRAIRIE
0. SCHEPENS&C"
RUE TREURENBERO, 16
1907
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^WL^A^ %1o<\ , Ci-j
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^r^m the
Quarterly Journal
of économies.
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INDUSTRIES DU CAOUTCHOUC
Objet des industries du caoutchouc.
Dans l'état actuel de la civilisation, le caoutchouc
est devenu une matière de première nécessité. Ses
applications se sont multipliées avec rapidité dans
tous les domaines; elles ont donné naissance à une
série de fabrications spéciales, qui, sous l'aiguillon
des besoins sans cesse croissants de la consomma-
tion, ont pris, durant ces derniers temps, un essor
des plus remarquables.
Recevant le caoutchouc à l'état brut, ces industries
le purifient, l'élaborent, le travaillent, soit seul, soit en
combinaison avec certaines substances qui lui servent
d'adjuvants. Elles utilisent les mélanges ainsi pré-
parés pour confectionner, le plus souvent avec l'aide
d'autres matériaux de nature différente, toute espèce
d'appareils en usage dans l'économie domestique,
dans les travaux scientifiques ou dans les opérations
industrielles. En général, le caoutchouc n'entre pas
comme partie dominante dans la composition de ces
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_ 2
objets; il y joue, néanmoins, le rôle essentiel, et c'est,
en réalité, sa présence qui constitue la raison d'être
des fabrications considérées. Malgré la variété infinie
de ces produits, tous se distinguent par une certaine
analogie de propriétés, résultant de la nature spéciale
du caoutchouc, qu'ils renferment en quantité plus
ou moins considérable et qui leur communique des
qualités tout à fait caractéristiques.
La multiplicité des usages et, partant, des formes
de ces fabricats entraîne forcément des divergences
assez marquées dans les procédés suivis pour les
façonner et les parachever. Cependant, toutes ces
industries se rattachent étroitement l'une à l'autre
par l'identité de toute une suite d'opérations que l'on
retrouve dans chacune d'elles. Ces opérations s'im-
posent à cause du traitement particulier qu'exige le
caoutchouc, que celui-ci soit pur ou qu'il soit mélangé
avec d'autres ingrédients. Au surplus, la grande diver-
sité de travail que l'on observe dans les fabrications
qui nous occupent, est aussi une conséquence du
grand nombre de matièreis différentes mises en œuvre,
matières que nous passons en revue ci-après. Vu la
place importante qu'occupe le caoutchouc dans ces
mélanges, nous lui avons consacré un chapitre séparé.
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I
Du caoutchouc.
A. — Les plantes à caoutchouc et leur exploitation.
ESSEINCES LACÏIFEIIES.
Le caoutchouc est un produit naturel obtenu par
la coagulation du latex ou suc laiteux extrait dé cer-
taines espèces de végétjaux.
Les plantes susceptiblejs de fournir du latex à
caoutchouc sont fort nombreuses ; on en compte, en
effet, plus de cinquante espèces. La plupart appar-
tiennent aux quatre familles principales suivantes :
eiiphorbiacées, artocarpées, apocynacées, asdepiadées ; on
peut cependant y ajouter les moracées et les sapoiacées.
Il y a des représentants de ces familles sous toutes
les latitudes chaudes et tempérées; mais on ne peut
exploiter avec avantage que ceux dont l'habitat se
trouve compris dans les régions tropicales et inter-
tropicales, c'est-à-dire dans la zone du globe limitée,
d'un côté, par le 30^ degré de latitude Nord et, de
l'autre, par le 30^ degré de latitude Sud,
Parmi les plantes lactifères, on trouve des végétaux
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de formes et de dimensions fort diverses. Les uns
sont de nature herbacée et renferment du latex dans
les racines ou dans les rhizomes qui rampent sous
le sol. D'autres sont représentés par des lianes, d'une
longueur parfois considérable; ce sont, alors, les
tiges qui fournissent la sève coagulable. Une forte
proportion du caoutchouc exploité provient d'arbustes
ou d'arbres d'un port plus ou moins élevé.
Les familles botaniques citées précédemment com-
prennent plusieurs genres et ceux-ci renferment de
nombreuses espèces, dont toutes, d'ailleurs, ne pré-
sentent pas la même importance au point de vue de
l'exploitation du caoutchouc. Nous nous contenterons
d'en signaler ci-après les principales.
Euphorbiacées. — Cette famille contient le genre
bien connu lievea, qui fournit des arbres de 15 à
20 mètres de haut, sur un diamètre à la base de 60
à 75 centimètres. Ce sont les plantes à caoutchouc
du bassin de l'Amazone et des régions voisines ; on
y exploite, surtout, Vlievea brasUiensis, aussi appelé
syphonia élastica et seringa. Les heveas se développent
bien dans les terrains bas, humides, périodiquement
inondés chaque année. Cependant, il se rencontre
aussi des variétés qui croissent dans des terrains
plus secs.
A côté des heveas, se place le maniliot glaziovii, arbre
plus petit, n'atteignant que 7 à 8 mètres de hauteur.
Il prospère dans les régions pauvres, sèches, caillou-
teuses, du nord-est du Brésil (Céara), où il est connu
sous le nom de maniçoba ou de leiteira.
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^ 5 —
Artocarpées. — C'est surtout parmi les idmacées que
l'on rencontre le plus grand nombre de plantes à
latex. Les plus remarquables sont :
Lesjcastilloas, et spécialement le c. élastica, arbre qui
mesure, parfois, 40 mètres de hauteur et 5 mètres
de circonférence. C'est la plante à caoutchouc des
régions chaudes de l'Amérique centrale, principale-
ment du Mexique; on la rencontre aussi dans le nord
de l'Amérique du Sud ;
Les ficus (/*. elastica), arbre de haute stature, à sève
abondante, dont l'habitat le plus important se trouve
en Asie (Indo-Chine) et en Océanie (Indes néerlan-
daises, Bornéo).
Mentionnons encore Vartocarpiis et le cecropia.
Apocijnacées. — Nous rencontrons dans cette famille:
d'abord, les hancornia, arbres de taille moyenne, crois-
sant surtout dans les terrains secs du centre du Brésil,
où on leur donne le nom indigène de mangabeira; puis
une série de lianes originaires principalement des
contrées africaines et rentrant dans les genres landol-
pliia, caiyodium, teuconitis, wiUingbeia, kicksia, urceota,
parnmeira, forsteriana, etc.; le plus répandu est le
le genre landolphia.
Asclepiadées. — La plupart des plantes lactifères
de cette famille sont des végétaux à tiges herbacées
faisant partie des genres callotropisy cynanclium, cryp-
tostegia, etc.; c'est également en Afrique que (*es
plantes sont le plus exploitées.
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UÉCOI.TE DU lATEX.
Jusque dans ces dernières années, on n'a utilisé,
pour l'exploitation du caoutchouc, que les végé-
taux croissant
spontanément.
Telle est actuel-
lement encore,
l'origine de la
presque totalité
du caoutchouc
vendu sur les
marchés con-
sommateurs.
Les méthodes
suivies pour ex-
traire le latex
diffèrent selon
les contrées pro-
ductrices ; mais
elles dépendent
aussi du genre
de plantes au-
quel on a à faire.
Pour récolter le caoutchouc des herbes, on divise
les racines, préalablement desséchées au soleil, en
tronçons de 80 à 40 centimètres de longueur. Puis,
on bat ces racines sur un tronc d'arbre à l'aide d'un
maillet en bois, de façon à en détacher l'écorce con-
tenant le latex. On bat de la même manière les
Récolte du latex des lianes (Congo).
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écorces déposées sur une planche, pour en séparer le
latex. Celui-ci se dessèche à mesure de sa sortie, se
forme en petites galettes que l'on découpe en mor-
ceaux et que l'on traite par l'eau bouillante. On renou-
velle ces opérations plusieurs fois, jusqu'à ce qu'on
obtienne le caoutchouc suffisamment pur; enfin, le
produit est aggloméré en plaques de l'épaisseur d'un
doigt.
Pour les lianes, on a longtemps procédé de la ma-
nière suivante : les lianes fractionnées en segments
d'un mètre de longueur étaient mises en tas régu-
lier, et l'on plaçait au milieu de ces tas quelques
bûches enflammées. La sève coulant par les bouts
sectionnés était recueillie dans une fosse ménagée au
pied du tas.
Dans ces derniers temps, des systèmes rationnels,
n'entraînant pas la perte des lianes, ont été intro-
duits, notamment au Congo ; ils tendent à se répandre
rapidement.
L'extraction du latex des arbres à caoutchouc se
fait au moyen de saignées, procédé plus perfectionné,
qui a l'avantage de ne pas détruire la plante ])ro-
ductrice.
Chaque matin, pendant la saison sèche, on pratique
dans l'écorce, tout autour du tronc, une série de
ponctions ou d'entailles verticales peu profondes. On
commence par la partie inférieure de l'arbre et l'on
s'élève graduellement jusqu'à une hauteur où le tra-
vail ne soit plus pratiquement possible. En dessous
de chaque incision, par où s'échappe la sève descen-
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dante, on ajuste un petit vase en fer-blanc ou en terre
tuite pour recevoir le précieux liquide. Le contenu
de tous ces vases est rassemblé le soir dans un grand
récipient et porté à l'endroit où se fait la coagulation.
Dans quelques
régions, l'on se
contente de laisser
couler la sève sur
le tronc lui-même
jusqu'à terre, ou
bien de la recueil-
lir sur une feuille
déposée au pied
de l'arbre; cette
manière de faire
donne évidem-
ment un produit
moins pur.
COAGULATIOX.
Le latex est un
liquide blanc, vis-
queux, rappelant
tout à fait le lait
par son aspect.
De niéme que le beurre dans le lait, le caoutchouc
se trouve disséminé dans le latex à l'état de Ans glo-
bules tenus en suspension.
Le latex renferme encore d'autres substances orga-
niques et minérales. La composition moyenne du
Récolle du latex de Thévéa (Brésil).
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latex d'hevea peut être représentée par les chiffres
suivants (^) :
Eau 47
Gomme 32
Sels minéraux 9.7
Matières azotées 2.3
Gomme résine 9
Total. . . 100
On le voit, l'analogie avec le lait est assez complète,
avec cette différence, toutefois, que, dans ce dernier,
la quantité d'eau est beaucoup plus considérable, et
s'élève à 84 p. c; par contre, le latex contient plus de
sels minéraux eit moins de matières azotées que le lait.
Le caoutchouc joue le rôle du beurre; sa densité
moyenne est de 0.930, alors que le poids spécifique
moyen du latex lui-même est de 1.019. Il semble
donc que, par un repos plus ou moins prolongé, il
doive se produire une espèce d'écrémage naturel, une
montée des globules de gomme vers la partie supé-
rieure du vase. Dans certaines contrées productrices,
on utilise, en effet, un procédé de ce genre pour
séparer le caoutchouc de son sérum, mais on ajoute,
au préalable, au latex, un égal volume d'eau, ce qui
a pour effet de rendre le liquide moins visqueux et
de faciliter le mouvement ascensionnel des globules.
C) En réalité, la teneur du latex en caoutchouc va parfois jusque
50 p. c; elle est, souvent aussi, inférieure à 30. Certains lalex ne
donnent que 10 à 12 p. c. de caoutchouc sec; aux prix actuels, qui
sont très élevés, Texploitation peut encore en être rémunératrice,
même s'il s'agit de gommes de qualité secondaire.
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Lorsque la gomme s'est rassemblée à la partie supé-
rieure, on la recueille et, par compression, on en
extrait le liquide qu'elle contient encore. Cette
méthode n'est pas, cependant, considérée comme la
plus rationnelle. En effet, le but que l'on se propose,
ici, est double : il s'agit, d'abord, de débarrasser le
mieux possible le caoutchouc, non seulement des
Séchage du caoutchouc au Congo
corps étrangers qui peuvent le souiller, mais eiicore
du sérum (^) qui l'accompagne; en second lieu, de
(1) D'après certains spécialistes, l'eau pure ne nuirait pas à la
qualité du caoutchouc; elle l'empêcherait, au contraire, de devenir
poisseux. Des expériences récentes tendraient à corroborer celte
opinion. A Ceylan et dans les États Fédérés malais, où l'on cultive
méthodiquement les essences caoutclioutifères, on préconise, mainte-
nant, de laisser un certain pourcentage aqueux dans la gomme, afin
d'empêcher qu'elle ne tourne au gras.
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— Il —
détruire la nocivité des substances azotées, suscep-
tibles, par suite d'une fermentation putride, d'altérer
les qualités du produit. En passant en revue les diffé-
rentes manières de traiter le latex, nous verrons que
les procédés qui réalisent ces deux desiderata sont
assez rares.
Il faut signaler, en premier lieu, la coagulation
naturelle ou par évaporation de l'eau. Ce n'est, sou-
vent, qu'une simple dessiccation, ainsi que cela a
lieu lorsqu'on laisse durcir sur l'écorce même le
latex qui s'écoule de la saignée. Ailleurs, la coagula-
tion s'effectue sur des claies ou sur la terre, au pied
de l'arbre, parfois sous un abri protecteur; il y a,
dans ce cas, départ d'eau par absorption ou infiltra-
tion dans le sol. Dans certaines régions, les indigènes
appliquent et conservent pendant quelque temps sur
leur peau de petites plaques de caoutchouc en voie de
solidification, afin de hâter l'évaporation par l'action
de la chaleur corporelle.
Dans un second système, on fait intervenir la chaleur
artificielle. Ainsi, nous avons vu que, dans l'extraction
du caoutchouc des herbes, l'on soumettait à une véri-
table cuisson dans l'eau bouillante les petites masses
à demi coagulées extraites par battage des écorces
de rhizomes. D'autres fois, c'est k la chaleur sèche
que l'on a recours, et l'on combine ses eflets avec
celui de la fumée. C'est la méthode dite par. enfumage,
qui se pratique de la manière suivante : plongeant
une espèce de spatule ou palette de bois dans le latex
liquide, on en expose alternativement les deux faces
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à la chaleur et à la fumée dégagées par un feu léger où
brûlent les petites branches et les fruits d'une espèce
particulière de palmier. Après qu'une mince pellicule
de caoutchouc s'est formée autour de la planchette,
on mouille de nouveau celle-ci et on provoque la
coagulation de la même manière ; un second dépôt
Coagulation par enfumage ^Brésil).
s'ajoute au premier. Cette opération se répète un très
grand nombre de fois et l'on finit par obtenir des pains
volumineux formés, parfois, de plusieurs centaines
de fines couches de caoutchouc superposées.
Un troisième procédé de coagulation consiste dans
l'addition d'eau au latex. On peut, comme nous l'avons
expliqué ci-dessus, faire usage d'eau froide et laisser
reposer la masse jusqu'à formation'd'une croûte solide
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de caoutchouc ; il n'y a plus, alors, qu'à soutirer le
liquide restant et à soumettre le gâteau de gomme à
la compression. On peut aussi mélanger le latex avec
de l'eau chaude et agiter, ce qui produit une espèce de
précipitation.
Enfin, il existe une façon d'opérer plus expéditive
encore. Dans ce système, on a recours à l'action de
certains agents chimiques minéraux ou organiques,
par exemple, de l'eau de mer, de dissolutions de sel
marin ou d'alun, ou encore de liqueurs acides, telles
que : le jus de citron, les extraits de certaines plantes,
comme le cosius a fer (bossanga), les infusions de
feuilles (niania). L'addition du réactif se fait, soit au
moment même où la sève s'échappe de l'incision, soit
plus tard, dans un récipient où l'on a recueilli une
grande quantité de latex. Le caoutchouc coagulé est
séparé du liquide, lavé, puis comprimé sous des
formes diverses pour être expédié.
De tous les procédés que nous venons d'expliquer,
le meilleur est, sans contredit, celui par enfumage,
qui est appliqué, dans le bassin de l'Amazone, à l'ex-
traction du caoutchouc dit du Para. Les raisons en
sont faciles à saisir et expliquent, d'ailleurs, l'estime
dont jouit cette sorte de caoutchouc auprès du consom-
mateur. Le latex étant coagulé peu à peu, par couches
minces successives, l'eau s'élimine complètement et
les corps étrangers ne peuvent pas se mélanger au
caoutchouc. D'autre part, la créosote qui se dégage
avec la fumée exerce une action antiseptique puis-
sante sur les substances azotées putrescibles conte-
nues dans le latex. Le système de dessiccation j)ar
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— u —
petites plaques appliquées sur la peau du corps fournit
également un caoutchouc bien purgé d'eau, dépourvu
d'impuretés. En général, les procédés par voie humide,
avec séchage et pressage subséquents, sont défectueux
et ne permettent pas une élimination parfaite du
sérum. Cependant, la coagulation au moyen d'eau
salée, avec l'aide de la chaleur, offre certains avan-
tages, car le sel est, aussi, un antiseptique énergique.
Quant à la précipitation à l'aide d'aciides, elle n'a rien
de rationnel, ceux-ci étant sans effet sur la fermen-
tation des matières azotées. Le système le moins
recommandable, bien que l'un des plus rapideis, est
la coagulation par l'alun ; ce corps altère les qualités
élastiques du caoutchouc. Le caoutchouc obtenu de
cette manière (dans le Brésil central) renferme, sou-
vent, à l'intérieur, des vacuoles remplies d'un liquide
putrescible.
CULTURES MÉTHODIQUES.
La vogue croissante dont jouit le caoutchouc dans
l'industrie et les hauts prix que cette marchandise a
atteints, autant que la crainte de voir se tarir, par
insouciance, les sources naturelles de ce produit, ont
amené divers pays à organiser la production ration-
nelle de cette substance. Il y a un certain nombre
d'années, à la suite d'essais méthodiquement con-
duits, des plantations régulières assez considérables
ont été entreprises, par les Anglais, dans leurs pos-
sessions de Ceylan et des États Fédérés malais, par
les Hollandais, dans les îles de Java, Sumatra et
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» — 15 —
4
Bornéo, puis dans l'Amérique Centrale, au Mexique
surtout. C'est Vhevea qu'on a choisi pour ces expé-
riences, comme étant l'essence fournissant le caout-
chouc le plus estimé.. Les choses n'allèrent pas sans
difficultés. Les graines d'Iievea perdant rapidement
leur faculté germinative, il faut, pour les transporter,
les mettre en terre et les faire germer pendant le
voyage. Cependant les résultats, quoique lents à se
produire, ont été des plus encourageants. L'exemple
a, d'ailleurs, été suivi dans la plupart des régions
productrices : aux Philippines et en Nouvelle Guinée ;
dans les républiques de Honduras, de Costa-Rica,
de l'Equateur et de la Colombie; dans la colonie
allemande du Kameroun ; enfin, on commence, égale-
ment, à planter l'hévea dans les autres contrées de
l'Afrique et dans l'île de Cuba.
Avec les variétés choisies, il n'est pas indispensable
que Vhevea soit planté dans un terrain sujet à inonda-
tions périodiques, comme cela se passe dans le bassin
de l'Amazone. Il faut, néanmoins, que le climat soit
(•haud et humide. La multiplication se fait par semis,
lorsque la chose est possible, mais, plus souvent,
par boutures plantées à 20 ou 30 centimètres de
distance en tous sens. La transplantation a lieu dans
des champs de 4 à 6 hectares limités par des chemins
de 3 à 5 mètres de large. On préfère la disposition en
quinconce à un écartement de 3 à 3™o0 en tous sens;
plus tard, on éclaircit au double de cette distance.
Ces plantations se faisant, généralement, sur l'empla-
cement de forêts défrichées, on laisse quelques arbres
d'ombrage pour les débuts. Vhevea commence à
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I
— is> *
\
donner du caoutchouc dès l'âge de 12 à 15 ans ; on ne
pratique d'abord des saignées que tous les deux ans ;
plus tard, lorsque l'arbre est adulte, on peut récolter
chaque année ; l'extraction se fait après la saison des
pluies, mais jamais pendant la floraison. Chaque arbre
donne au moins 500 grammes de caoutchouc par
année; plug tard, cette quantité va en augmentant et
peut atteindre, même, plusieurs kilogrammes.
D'autres essences ont été expérimentées également
par des procédés de culture analogues . aux précé-
dents. Le manihot Glaziovii, notamment, offre l'avan-
tage de se prêter à une culture facile et de prospérer
même dans les mauvais terrains, dans les lieux arides.
La multiplication se fait par graine, dont l'enveloppe
très dure doit être brisée ou perforée à la lime. Cet
arbre a une croissance rapide ; au début, il doit être
abrité contre les vents. Il est pleinement exploitable
à partir de la septième année. L'écorce étant assez
fine, certaines précautions sont prises pour pratiquer
les incisions, on se sert, à cet effet, d'une roulette à
pointe. Le manihot donne un caoutchouc d'excellente
qualité, mais moins abondant que celui des autres
espèces ; exceptionnellement, on est parvenu à récol-
ter 1 kilogramme de caoutchouc et plus par arbre.
Des plantations ont été essayées dans toutes les
contrées tropicales.
Le castilloa ne demande pas, comme Vhevea^ une
grande humidité atmosphérique. Il se développe bien
dans un sol argilo-sablonneux perméable, même dans
les endroits dépourvus de cours d'eau. Cet arbre est
exploitable à partir de 7 à 10 années de croissance.
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Le ficus se multiplie bien par bouture ou par mar-
cotte; il donne un latex abondant et de bonne qualité.
Les arbres se plantent à une distance de 4 mètres en
tous sens ; plus tard, on éclaircit à 8 mètres.
Enfin, au Congo, on a, depuis quelques années,
commencé la culture régulière des lianes Landolpliia.
On sème des pépinières en pleine forêt, dans un
endroit où la lumière est tamisée. On utilise les
graines le plus fraîches possible; généralement, le
semis est provisoire ; il faut ensuite éclaircir ou repi-
quer. Lorsque la chose est indiquée, on peut aussi
faire les semis en ligne, ce qui dispense du repi-
quage. On n'a recours au bouturage ou au marcottage
qu'exceptionnellement. La transplantation des jeunes
pousses se fait en pleine forêt. On trace d'abord une
avenue centrale de 3 à 5 mètres de large, dirigée
suivant la longueur du champ. Puis, perpendiculaire-
ment, on ouvre, à des distances de 5 mètres, des
chemins de i mètre de large en abattant tout le sous-
bois à cet endroit. Les pieds sont plantés tous les
3 mètres. Pour la facilité des travaux, on découpe la
surface de la plantation en carrés de 100 à 300 mètres
de côté, au moyen de larges allées parallèles à
l'avenue centrale. Les plantes poussent d'abord lente-
ment, mais se développent ensuite vigoureusement.
On commence la récolte du latex après 8 ou 10 ans,
lorsque les lianes ont atteint 3 à 4 centimètres de
diamètre.
A la fin de 1906, il y avait déjà 13 à 14 millions de
pieds plantés (arbres et lianes).
Pas n'est besoin de dire que, dans toutes ces
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Inciseur V. d. K.
exploitations méthodiques, l'on adopte les procédés
de récolte les plus rationnels.
A ce propos, nous croyons utile de signaler deux
appareils dus à l'invention
d'un spécialiste belge, M. G.
Van de Kerkhove, expert en
caoutchouc, et qui est, de
plus en plus, adopté dans
les cultures rationnelles des
plantes caoutchoutifères.
L'un est un inciseui^ permettant de
saigner avec facilité et sans danger
les diverses espèces végétales exploi-
tées, non seulement les arbres comme
les hévéas, les castilloas, les hancor-
nias, les funtumia, les ficus, les manihots, mais encore
les lianes elles-mêmes. Cet instrument est constitué
d'un manche avec œillet et cinq lames démontables,
celles-ci pouvant être réglées dans l'œillet suivant
l'épaisseur de l'écorce. Le plus grand avantage de cet
inciseur consiste dans le fait
que, suivant le travail à four-
nir et l'essence à soigner, on
peut lui donner dix dispositifs
différents.
Comme complément de l'em-
ploi de cet inciseur perfectionné, on se sert d'un
fumeroj appareil permettant de réaliser la coagula-
tion comme elle se pratique dans la région de l'Ama-
zone, c'est-à-dire, par enfumage, procédé reconnu
comme un des meilleurs, ainsi que nous l'avons dit
OEillet emporte-pièce
V. d. K.
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— 19 —
précédemment. Le fumero consiste simplement en un
appareil fumigène portatif. Il repose sur trois pieds;
des montants s'abaissent ou s'élèvent à volonté au-
dessus de la cheminée, suivant le degré d'intensité
de la fumée. Un brise-flamme règle la chaleur. L'appa-
reil est très pr^ttique en ce sens que son emploi
n'exige pas de réactifs chi-
miques. L'opérateur peut
s'en servir facilement,
même sans connaissances
techniques.
Ajoutons que l'appareil
est portatif, peu encom-
brant; il ne pèse que 6 ki-
logrammes et sa hauteur
ne dépasse pas 80 centi-
mètres; il peut donc être
installé facilement en tout
endroit.
Dans certaines régions,
on adopte d'autres mé-
thodes de coagulation.
Voici, d'après M. P. Le
Cointe, comment on procéderait maintenant à Ceylan
et dans la presqu'île Malaise.
Le latex, filtré au tamis, étant placé dans des
formes en fer galvanisé ou émaillé d'environ l litre de
capacité, sa coagulation est provoquée par l'addition
d'une petite quantité d'acide acétique (10 grammes
par litre environ). Après repos jusqu'au lendemain,
on retire de chaque forme un gâteau de caoutchouc
Fumero Van de Kerkhove.
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- 20 -
d'un blanc pur, mou, spongieux et plein d'eau.
Chaque gâteau est passé au rouleau à main, sur une
table en zinc, ou à la presse. Les galettes obtenues
sont placées sur des treillis en fer, au-dessus de four-
neaux à charbon; elles y restent trois à quatre heures
et y perdent le tiers de leur poids en devenant plus
foncées. Les galettes sont, ensuite, mises sur des
rayons où elles achèvent de sécher durant un mois
ou six semaines.
Quant à la culture des plantes rhizomatiques, appe-
lées herbes, on s'en occupe également au Congo, mais
la question est moins avancée que celle relative aux
lianes. La propagation se fait ici par semis ou par
rhizomes.
Pour cette sorte de caoutchouc aussi, on a cherché
à réaliser des méthodes de travail plus rationnelles
que celles que nous avons exposées précédemment.
Le problème semble avoir été résolu par un inventeur
belge, M. F. Schmolle, d'Anvers, qui a imaginé des
appareils spéciaux pour l'extraction mécanique du
latex des écorces souterraines ou aériennes. Plusieurs
installations, basées sur ce procédé, fonctionnent
déjà dans diverses régions de l'Afrique occidentale.
Voici, d'après le Journal d'Agriculture Tropicale, quel-
ques détails concernant ce système.
Les écorces détachées de l'arbre sont d'abord tra-
vaillées dans un tambour en fer, tournant autour
d'un axe horizontal. Ce cylindre est divisé en plu-
sieurs compartiments contenant chacun un ou plu-
sieurs rouleaux en métal, lisses ou cannelés. Par
suite du mouvement de rotation, les écorces sont
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— 21 —
écrasées et broyées par ces rouleaux et le caout-
chouc s'en sépare tout en restant mélangé avec les
écorces pulvérisées. Cette opération se fait à sec.
On retire la masse et, après l'avoir humectée, on
l'introduit dans une tonne suspendue à un axe hori-
zontal, et renfermant un certain nombre de billes
en métal de dimensions appropriées. On fait tourner
le récipient, dans lequel on a versé une certaine
quantité d'eau froide. Dans le cas où le latex est
entièrement coagulé dans l'écorce, on peut, après
décantation, renouveler le traitement avec de l'eau
bouillante.
Les deux appareils sont portatifs et peuvent être
mus à bras; rien n'empêche, d'ailleurs, de les agencer
pour les actionner à l'aide d'un moteur.
Mentionnons enfin, comme complément de l'instal-
lation, un appareil décortiqueur, très simple, qui
remplace avec avantage le travail à la main, toujours
lent et pénible. Cette machine, qui agit aussi par
rotation, est portative et peut se transporter aux
endroits mêmes où l'on récolte les rhizomes, ce qui
évite le transport des matières inutiles jusqu'à l'instal-
lation d'extraction.
B, Commerce du caoutchouc.
PAYS PRODUCTEURS ET PORTS d'eMBARQUEMENT.
Les pays producteurs de caoutchouc se répartissent
en trois groupes principaux : l'Amérique, l'Afrique,
la région asiatico-océanienne.
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— 22 —
Amérique. — Dans l'Amérique du Sud, il faut citer
en premier lieu, parmi les contrées productrices : le
Brésil, la Bolivie, le nord du Paraguay, le Pérou,
l'Equateur, la Colombie, le Venezuela, les Guyanes.
Le caoutchouc récolté dans les bassins de l'Amazone
s'export^ par les ports fluviaux d'Yquitos (Pérou),
de Manaos (Brésil) et de Belem (Para) (à l'embou-
chure du^Tocantins ou Rio-Para). Les autres ports
d'expédition, par l'océan Atlantique, sont : Pernam-
bouc, Parnahyba, Sâo Luiz de Maranhao, Fortaleza ou
Céarâ, Bahia, Rio de Janeiro, et enfin, Montevideo
(Uruguay), pour les produits du Matto Grosso, du
nord du Paraguay et, en partie, de la Bolivie. Sur
l'océan Pacifique, les ports d'Arica (Chili) et de Mol-
lendo (Pérou), de Guayaquil dans l'Equateur, embar-
quent les caoutchoucs provenant du versant occi-
dental des Andes. Il y a également quelques ports
d'exportation sur la mer des Antilles, entre autres :
Carthagène et Savanille (Colombie), Puerto Cabello
(Venezuela), etc.
Les pays producteurs de l'Amérique centrale sont :
le Mexique, les républiques de Guatemala, de San
Salvador, de Nicaragua, de Costa Rica, les îles des
Antilles. Les produits s'expédient, généralement, par
les ports situés dans la mer des Antilles et le golfe
du Mexique : Vera Cruz (Mexique), Bluefields et
Greytown (Nicaragua), etc.
Afrique. — Du côté de l'ouest, on trouve comme
pays producteurs, en allant du nord au sud : le Séné-
gal, (Fr.), la Gambie (Ang.), les Guinées portugaise et
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— 23 —
française, le Soudan (dans l'intérieur), Sierra Leone
(Ang.), la république de Libéria, la Côte d'Ivoire (Fr.),
la Côte d'Or (Ang.), le Togo (AIL), le Dahomey (Fr.),
le protectorat de Lagos (Ang.), la Nigeria (Ang.),
le Cameroun (AIL), la Guinée espagnole, le Gabon
(Fr.), le Congo français, l'État Indépendant du Congo
et l'Angola (Port.).
Voici quels sont les principaux ports d'exportation
du côté de l'océan Atlantique : Kayes (port intérieur),
Rufisque, Bissao, Bbulam, Conakry, Grand Bassam,
Cape Coast Castle, iVccra, Lagos, Old Çalabar, Libre-
ville, Loango, Brazzaville (sur le Stanley Pool), Boma,
Loanda et Benguela.
Sur la côte orientale, il y a à signaler : l'Est Afri-
cain anglais, l'Est Africain allemand, le Mozambique
(Port.) ; puis, dans l'océan Indien : les îles de Mada-
gascar (Fr.), les Comores (Fr.), Zanzibar (AngL),
Maurice (Angl.) et La Réunion (Fr.). Ces pays expé-
dient leur caoutchouc par les ports de Mombasa
(0. A. A.) Quelimane, Beira, Lourenço-Marquès
(Mozambique), Zanzibar, Nossi-Bé etTamatave (Mada-
gascar).
Région asiatico-océanienne. — En Asie, il faut citer :
les Indes anglaises (provinces de Bengale et d'Assam),
la Birmanie, l'île de Ceylan, la presqu'île de Malacca,
le Siam, le Cambodge, la Cochinchine, l'Annam, le
Tonkin, le Laos.
En Océanie, on récolte le caoutchouc : d'abord,
dans une partie de l'Australie, puis dans l'archipel de
la Malaisie, notamment dans les îles de Sumatra,
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— 24 —
Java, Bornéo, la Nouvelle-Guinée, les Philippines,
enfin dans la Nouvelle-Calédonie et les îles Fidji.
Les produits de Ceylan, de la Birmanie et de TAssam
s'expédient principalement par Rangoon et par Cal-
cutta. De Penang et Singapour, on reçoit les caout-
choucs de la presqu'île de Malacca et de la Malaisie,
dont la provenance est désignée sous le nom com-
mercial de Straits Settlements, désignation anglaise de
cette contrée. L'île de Java exporte ses produits par
Java et l'Indo-Chine française par Hanoï.
PRODUCTION. — EXPORTATION.
La production totale de caoutchouc, qui était insi-
gnifiante il y a trois quarts de siècle, a commencé à
prendre de l'importance vers l'année 1870. Depuis
lors, elle n'a cessé de se développer ; mais c'est sur-
tout à la fin du siècle dernier qu'elle atteint des pro-
portions vraiment considérables. Le tableau suivant,
dont les chiffres sont, d'ailleurs, approximatifs,
permet de se rendre compte de l'allure rapide de
cette progression.
ANNÉE.
1830 . .
1850 . .
PBODDCTION
TOTALE.
23 tonnes.
381 —
ANNÉE.
1898 . .
1900 . .
PRODUCTION
TOTALE.
. 53,300 tonnes
. 59,700 -
1870 . .
1888 . .
. 7,600 —
. 11,000 —
1903 . .
1905 .
. 67,600 —
. 76,100 —
La production se répartit d'une manière fort inégale
entre les trois groupes de pays producteurs cités
précédemment. Ce rapport est, au surplus, sujet à
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— 25 —
variation, l'exploitation pouvant se ralentir ou même
s'éteindre dans certaines régions par suite de la
destruction des plantes productrices, alors qu'elle
augmente d'intensité dans d'autres. Toutefois, c'est
toujours l'Amérique qui intervient pour la plus grosse
part, car on y récolte à peu près les deux tiers de
la quantité totale. Pour l'année 1901, cette quantité
se subdivisait, approximativement, de la manière
suivante :
Amérique 41,500 tonnes.
Afrique 19,000 —
Asie et Océanie 2,500 —
Total. . . 63,000 tonnes.
Le Brésil est, de loin, le pays le plus fort producteur
de caoutchouc : à lui seul, il fournit près de la moitié
du poids total jeté sur le marché. Au second rang, se
place l'État Indépendant du Congo, qui, depuis 1900,
exporte, en chiffres ronds, 4,600 tonnes par an (^).
Après, viennent, par ordre d'importance : la Bolivie,
l'Angola, la Côte d'or, la Guinée française, la Nigérie,
les États Fédérés malais et Ceylan. Chacune de ces
contrées livre, chaque année, une quantité variant
de 3,000 à 1,000 tonnes.
Si l'on envisage la qualité, c'est le caoutchouc dit
du Para, extrait de Vhevea brasiliensis, qui tient la tête.
Pendant l'année 1905-1906, s^ur une production totale
(*) L'exploitation du caoutchouc au Congo remonte à peine, à
Tannée 1886.
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— 26 —
de 76,100 tonnes, plus de 34,500 tonnes étaient de
cette provenance. C'est dans cette catégorie que Ton
trouve les sortes les plus fines et les plus estimées ;
le reste se compose de caoutchoucs de qualité cou-
rante et de qualité inférieure.
Le commerce du caoutchouc se pratique de façon
différente, suivant les régions considérées.
En Afrique, ce trafic est, souvent, entre les mains
de sociétés qui possèdent de vastes concessions de
terrains. Le caoutchouc récolté par les indigènes est
troqué contre divers produits de consommation et
expédié aux succursales ou aux maisons de consi-
gnation en Europe. Celles-ci l'emmagasinent et le
mettent en vente sur le marché, soit directement,
soit par l'intermédiaire de courtiers. Dans les colo-
nies anglaises et portugaises d'Afrique, ainsi que
dans la Guinée française, le commerce est complète-
ment libre et se règle par le jeu naturel de la concur-
rence ; un certain nombre de négociants ayant établi
des comptoirs d'échange à certains endroits de l'in-
térieur, les nègres cèdent leur caoutchouc à ceux
d'entre eux qui leur font les offres les plus avanta-
geuses.
En Amérique, d'autres usages sont en vigueur.
Ainsi, dans l'Amazonie, le caoutchouc est récolté par
des exploitants auxquels est concédée une certaine
étendue de terrain le long des cours d'eau et qui ont
sous leurs ordres des travailleurs blancs ou indiens,
appelés seringueiros. Le plus souvent, ces entrepre-
neurs traitent avec des commerçants intermédiaires
établis en grand nombre à Belem (Para) et, surtout, à
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- 27 —
Manaos (Amazone), à Yquitos (Pérou), lesquels reçoi-
vent le caoutchouc en échange de marchandises de
toute nature nécessaires à la vie. Aux ports d'embar-
quement, les produits sont examinés, classés, évalués
et, finalement, achetés par les véritables exporta-
teurs, représentés par quelques maisons américaines,
anglaises, brésiliennes, etc. Ces établissements se
chargent d'expédier le caoutchouc vers les marchés
consommateurs.
Aux Indes Orientales, le commerce se fait, égale-
ment, par voie d'échanges entre les indigènes et des
négociants établis sur place. Dans certains endroits,
entre autres à Ceylan, à Java, aux Philippines, d'impor-
tantes sociétés ont commencé des cultures régulières
sur des terrains dont elles ont fait l'acquisition. Ce
sont les premiers exemples d'exploitation rationnelle
forestière et agricole, appliquée sur une grande
échelle à la production du caoutchouc. Les résultats
de ces expériences ont été concluants et, actuelle-
ment, il n'est pas rare de voir aux ventes publiques
de Londres, des quantités de 40 à 50 tonnes provenant
exclusivement de plantations méthodiques.
MARCHÉS. — MODE d'aCHAT.
La production totale de caoutchouc du monde est
absorbée, d'une façon très inégale, par l'Europe et
par l'Amérique du Nord. Pendant l'année 1905, envi-
ron 28,600 tonnes ont été expédiées vers les États-
Unis et le Canada, en majeure partie, par les ports
de New-York, tandis que le reste, soit 47,500 tonnes,
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— 28 —
était dirigé vers les contrées de l'Europe, par les
principaux ports suivants :
Liverpool . .
. 21,900 tonnes approximativement.
Hambourg .
. 8,100 - —
Anvers . .
. 0,700 — —
Le Havre .
. . 5,700 — —
Londres .
. 2,300 — -
Bordeaux .
. . i,300 — -
Lisbonne a reçu, pendant la même période, environ
2,€>00 tonnes qui ont été, en grande partie, réexpédiées
vers l'x^ngleterre, l'Allemagne et les États-Unis.
Après ces places, on peut encore citer Rotterdam
et Marseille.
Bien que la plupart des ports européens reçoivent
des caoutchoucs de diverses provenances, ceux-ci sont
souvent acheminés par certaines voies, de préférence
à d'autres. Ainsi, la presque totalité du caoutchouc du
Para est exportée, d'abord vers New-York (qui absorbe,
à elle seule, plus de la moitié de la production amé-
ricaine), et, dans l'ancien monde, vers Londres et,
surtout, vers Liverpool, qui est le grand marché euro-
péen pour cette variété de caoutchouc. Cependant,
depuis quelques années, des quantités croissantes de
Para sont dirigées vers les ports d'Anvers et du
Havre. Hambourg reçoit des caoutchoucs des diverses
provenances. Lisbonne est le port de destination des
caoutchoucs récoltés dans les colonies portugaises
(Angola, Guinée). Les produits des Indes néerlan-
daises arrivent à Rotterdam; ceux des colonies fran-
çaises viennent au Havre, à Bordeaux, à Marseille.
Anvers est devenu le marché spécial des caoutchoucs
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— so-
dé l'État Indépendant du Congo; toutefois, on y
débarque-^ussi des caoutchoucs d'origines diverses,
voire même, du Para, depuis qu'on y a établi une
escale d'une ligne de steamers venant en droiture
de l'Amazonie. La place d'Anvers a, en peu de temps,
acquis une situation importante dans le commerce
mondial du caoutchouc. Il est intéressant de montrer,
par quelques chiffres, en combien peu d'années s'est
accompli ce développement. Le tableau ci-dessous
permettra de se rendre compte de la progression
rapide des importations de caoutchouc à Anvers,
depuis l'année 1889 jusqu'à l'année 1906 (^).
ANNÉES.
1889
1890
1891
1892 ....
1893
1894
1895
1896 1,115,875
1897 1,679,154
QUANTITÉS.
Kilogrammes.
5,000
30,000
21,000
63,000
167, 196
274,800
331,074
ANNÉES. QUANTITÉS.
, Kilogrammes.
1898 2,014,391
1899 3,402,880
1900 5,698,000
1901 5,849,000
1902 5,404,000
1903 5,726,000
1904 ..... 5,763,000
1905 5,713,728
1906 5,772,062
D'autre part, des quantités assez importantes de
caoutchouc sont maintenant réexpédiées d'autres ports
européens vers Anvers, pour y être mises en vente. Si
l'on tient compte de cet apport, on arrive, pour
l'année 1906, à un poids total de 11,007,760 kilo-
grammes débarqués sur la place d'Anvers, dont
(') D'après les statistiques publiées par la maison Grisar et O"
d'Anvers.
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— 30 —
9,440,661 kilogrammes ont été mis en vente sur le
marché, le reste ayant passé en transit dans le pays (^).
En général, l'industrie belge se fournit sur le marché
d'Anvers pour les produits de qualité courante et sur
le marché de Liverpool pour le Para ; cependant, on
achète aussi ces sortes à Hambourg et au Havre.
Lot de caoutchouc à Anvers.
Voici comment on procède d'habitude pour les
achats effectués à Anvers (^) :
Les caoutchoucs du Congo arrivent généralement
(1) D'après la statistique officielle publiée par le Ministère des
Finances.
(*) D'après les renseignements fournis par M. A. Lalière, professeur
à l'Institut Supérieur de Commerce d'Anvers.
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— 31 —
sous forme de paquets entourés d'une simple ou d'une
double natte tressée. Aussitôt déposés dans les maga-
sins, on les soumet à diverses manipulations dans le
but d'en faire des lots pour la vente. Chaque paquet
est tranché par le milieu ce qui permet de se rendre
compte de l'aspect de la matière à l'intérieur et de
faire un classement par sortes. Chaque sorte, pesée et
mise à part, constitue un lot. Tout lot peut, d'ailleurs,,
renfermer plusieurs qualités désignées par les noms
sain, assez collant, collant^ etc.
Lors du découpage des paquets, l'on procède à un
véritable échantillonnage, c'est-à-dire, qu'on prélève
de chaque qualité un certain nombre de tranches de
quelques centimètres d'épaisseur, représentant fidèle-
ment l'ensemble de la sorte. Ces échantillons servent
aux courtiers à faire la description des lots, descrip-
tion publiée sous forme de note, vingt jours au moins
avant la date fixée pour la vente. Outre les rensei-
gnements complets sur les poids et les diverses qua-
lités, cette note indique la valeur taxée, le plus
consciencieusement possible, par le courtier, suivant
la tendance du marché.
Les descriptions, accompagnées des petits échantil-
lons, sont adressées aux maisons intermédiaires de la
place pour être distribuées aux clients, industriels,
exportateurs, etc. Les acheteurs peuvent, d'ailleurs,
se procurer de plus grands échantillons moyennant
paiement.
Les ventes se font par inscription, chaque acheteur
remettant ses offres sous enveloppe cachetée au cour-
tier. La marchandise est livrée au plus offrant, sans
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— 32 —
obligation, toutefois, pour le vendeur, d'accepter le
prix proposé, s'il. le juge insuffisant. Avant d'être
mis en sacs et expédiés, les lots sont pesés contradic-
toirement et scrupuleusement, au dixième de kilo-
gramme. S'il se présente plusieurs amateurs pour le
même lot, celui-ci est partagé au prorata des quantités
demandées.
Le prix du caoutchouc est toujours fixé en francs
par kilogramme, avec 2 p. c. d'escompte, paiement à
15 jours.
Ajoutons que la vente ne se fait qu'aux firmes
connues de la place d'iVnyers, de sorte que les
acheteurs étrangers doivent nécessairement passer par
l'intermédiaire des maisons de commission de cette
place.
QUALITÉS. — PRIX.
Les caoutchoucs d'un même pays et même ceux qui
sont originaires d'une même région, sont loin d'être
équivalents au point de vue de la qualité. Celle-
ci peut différer beaucoup, non seulement d'après
l'espèce végétale qui a fourni le produit, mais encore
avec les conditions dans lesquelles s'est faite la
récolte du latex. Elles peuvent aussi varier avec
l'âge de l'arbre, la saison, le moment de la journée où
l'extraction a été effectuée. D'autre part, nous savons
que le procédé de coagulation peut avoir une grande
influence sur la pureté du produit, sur son degré d'assè-
chement, exercer une action sur les matières putres-
cibles. Ce qui fixe la valeur d'une sorte déterminée de
caoutchouc, c'est, avant tout, sa provenance, car cette
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— 33 ^
indication fait connaître la plante qui l'a fournie et
les méthodes suivies pour l'extraction et la coagula-
tion. Il faut aussi noter qu'un même pays peut fournir
des caoutchoucs récoltés dans des districts différents
et qui ne sont pas équivalents. D'autre part,, d'une
même région peuvent arriver plusieurs qualités dis-
tinctes, bien qu'extraites d'une même essence végétale,
les modes d'opérer n'étant pas toujours identiques.
Ce que l'on recherche surtout dans le caoutchouc,
c'est une consistance ferme, nerveuse, ainsi qu'un
grain serré et homogène. Les produits de qualité
inférieure sont mous, flasques, sans ressort. Parmi
les sortes les moins estimées, les unes ont un toucher
gras et poisseux ; d'autres ont une texture sèche, plus
ou moins cassante. Ces défauts sont dus à la présence
d'une forte proportion de résine ou d'autres impu-
retés. Il va de soi que, entre ces types généraux, on
trouve toutes^ les transitions possibles; mais c'est
toujours le degré de nervosité qui sert de critérium
dans l'estimation du caoutchouc.
Les évaluations commerciales sont basées sur un
examen pratique de la marchandise, portant sur une
tranche de la matière fraîchement coupée; l'expert
procède par comparaison en tenant compte des
fluctuations des marchés. Il est utile, pour les
transactions, que cette méthpde d'appréciation soit
complétée par des essais précis d'ordre scientifique.
Les usines bien organisées possèdent, maintenant,
des laboratoires affectés aux essais physiques, méca-
niques et chimiques du caoutchouc. C'est là une
question intéressante, qui n'est pas encore complète-
3
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— ar-
ment élucidée et sur laquelle nous reviendrons ulté-
rieurement (^).
D'après ce qui vient d'être dit, l'on conçoit que le
prix du caoutchouc doit varier dans des limites assez
étendues, ce prix dépendant des qualités que le pro-
duit possède. Pour en donner une idée, nous passons
en revue, ci-après, les principales sortes offertes à la
consonimation, en reprenant les trois groupes géogra-
phiques déjà indiqués précédemment.
Caoutchoucs américains. — Le caoutchouc le plus
recherché, celui qui atteint toujours la plus grande
valeur sur tous les marchés, à cause de sa nervosité,
de sa pureté, de son homogénéité, est celui dit de
Para, produit par Vhevea brasiliensis et récolté dans le
bassin de l'Amazone. C'est le prix du Para qui règle
celui des autres qualités.
Le Para est fourni habituellement en trois types :
1"* Le Para fina est le caoutchouc par excellence,
nerveux et élastique. Il arrive sous forme de gâteaux
ou biscuits (cakes) pesant de 3 à 5 kilogrammes (bas
Amazone) ou de 10 à 15 kilogrammes (haut Amazone),
emballé dans des caisses d'une contenance de 130 à
140 kilogrammes. Extérieurement, sa couleur est d'un
brun très foncé ; coupé par le milieu, le pain montre
une texture feuilletée provenant du mode de coagula-
tion employé; la teinte est claire et devient de plus en
plus blanche vers le centre. En 1906, cette qualité
(') Voir, ci-après, Essais du caoutchouc manufacturé.
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— 35 —
s'est vendue de 15 fr. 50 c. à 16 fr. 50 c. le kilo-
gramme;
i"" Ventre fina est une qualité mixte, un peu moins
nerveuse, contenant un peu plus d'eau que la précé-
dente. Elle n'en diffère guère par l'aspect extérieur,
mais sa texture n'est que partiellement feuilletée. Ce
produit est, en eftet, constitué par les pellicules figées
retirées des petits vases à latex et des lèvres des inci-
sions ; ces pellicules sont agglomérées en une petite
masse dont on augmente le volume par plusieurs
immersions dans le grand récipient à latex avec
enfumage subséquent. La valeur de ce type se main-
tient, en moyenne, à un franc en dessous du fina;
S"" Le semamby, aussi appelé negroheads, est une
qualité inférieure, formée par les raclures, les
bavures, les résidus des récipients; tous ces déchets
sont entassés et pressés dans des barils renfermant
généralement 200 kilogrammes. La couleur du ser-
namby est noire à l'extérieur et, à l'intérieur, blanche,
veinée de stries noires. Ce produit se présente en
masses irrégulières; il est loin de posséder les qualités
du fina, car il n'est pas obtenu par les mêmes pro-
cédés. Néanmoins, par le fait de son origine même,
sa valeur s'est maintenue entre 10 fr. 50 c. et
H francs.
Il y a encore d'autres caoutchoucs d'hévéa, notam-
ment le Para blanc (Matto Grosso), puis des qualités,
peu différentes du Para brésilien, provenant des
autres contrées de l'Amérique méridionale.
Le caoutchouc du Céara (maniçoba), fourni par le
manihot Glaziovi est assez estimé, comme nervosité;
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— se-
mais, il n'est pas aussi pur que le Para et donne plus
de déchet. D'une teinte ambrée plus ou moins foncée,
il arrive en gros blocs constitués par la réunion de
boules ou pelotes formées, elles-mêmes, par de fines
lanières agglomérées (scraps). En 1906, cette sorte
était cotée à 10 fr. 50 c. le kilogramme.
Le caoutchouc de VHancornia spedosa (mangabeira),
expédié par les régions centrales du Brésil, est une
bonne sorte moyenne dont la valeur atteint 8 fr. 50 c.
à 12 francs, en dépit de la méthode défectueuse suivie
pour la coagulation. Ce produit affecte la forme de
masses irrégulières ou de plaques volumineuses.
Le caoutchouc du castilloa se présente sous divers
aspects selon le pays de provenance : planches, de
50 X 60 centimètres sur 1 à 5 centimètres d'épaisseur
(sheets), petites boules de 5 à 6 centimètres de
diamètre (marbles) ; gros boudins, blocs volumineux,
plaques, lanières, etc. Ce caoutchouc est de couleur
plus foncée que le Para. Moins pur que ce dernier,
maiis doué d'une nervosité remarquable, il. obtient
dès prix variant de 6 à 14 francs.
Caoutchoucs africains. — L'x\frique fournit une
grande variété de caoutchoucs de qualités fort dispa-
rates. Les meilleures sortes ont, toutefois, une valeur
moindre que le Para, bien que i^uivant ce dernier
d'assez près. Ces caoutchoucs sont, généralement,
d'une teinte assez foncée : brun, rouge brun, quel-
quefois gris ardoise. Les formes sous lesquelles ils
nous parviennent sont très nombreuses. Tantôt, ce
sont de petits cubes ou dés (thimbles), des billes, des
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— 37 —
lanières, des fils roulés en pelotes (seraps), de petits
disques; tantôt, les dimensions sont plus fortes :
boules volumineuses parfois soudées ensemble, bou-
dins, fuseaux, lames rectangulaires, plaques bombées
ou aplaties, gros blocs, pains en forme de paralléli-
pipèdes, ou masses irrégulières agglomérées. Ces
produits sont souvent emballés dans des nattes for-
mant une espèce de panier.
Sur la place d'Anvers, les caoutchoucs africains,
en majeure partie congolais, sont répartis en huit
types différents : le premier comprend les caout-
choucs sains; les autres sont classés suivant qu'ils
sont plus ou moins collants.
Le Congo n'exporte pas moins de vingt-six sortes
de caoutchouc. Parmi les plus importantes, nous
citerons, comme qualités supérieures et moyennes,
celles qui viennent du Kasaï, de l'Equateur, du
Lopori, de la Mongalla, de l'Uellé, du Lomami, du lac
Léopold II, cotées de 8 fr. 50 c. à 13 francs le kilo-
gramme. Les caoutchoucs fournis par la Djuma,
l'Ogooué, le Bas-Congo, sont de qualité inférieure.
Caoutchoucs asiatico-océaniens. — Ces caoutchoucs
arrivent généralement en petits blocs ou en pains peu
volumineux. De Calcutta, on les expédie en ballots
enveloppés de toile de jute et liés par des rotins. Ces
caoutchoucs sont de couleur foncée et, généralement,
de qualité médiocre. Les meilleures sortes valent de
7 à 10 francs. Mais, il y a également des produits très
impurs, obtenus par des procédés de récolte abso-
lument défectueux, et ne renfermant qu'une faible
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— 38 —
proportion de caoutchouc. Ils sont fort peu estimés;
leur valeur peut descendre jusqu'à 2 francs le kilo-
gramme.
Depuis quelque temps, on commence à offrir sur le
marché, sous le nom de straits settlements, du caout-
chouc provenant des cultures méthodiques d'hévéas,
entre jwises notamment à Ceylan. Ce type, remar-
quable par une grande pureté et une très faible teneur
en résine, s'est vendu jusque 17 francs le kilo-
gramme. Bien qu'étant au moins égal au Para naturel
en ce qui concerne la composition chimique, cette
sorte, s'il faut en croire les spécialistes, lui serait,
cependant, légèrement inférieure au point de vue du
nerf et de l'élasticité.
Remarqiœ. — D'une façon générale, on peut dire que
la valeur du caoutchouc, tout en étant sujette à des
fluctuations provoquées moins par les variations de
la consommation que par les inégalités de la produc-
tion, n'a cessé de s'élever depuis le moment où ce
produit est entré dans les usages courants de l'in-
dustrie. Il y a un demi-siècle, le caoutchouc se ven-
dait de 5 à 7 francs le kilogramme; son prix a donc
plus que doublé depuis cette époque. L'augmentation
a surtout été sensible à partir de 1896; elle s'est
encore accentuée dans les dernières années. Ainsi,
en 1905, les cours étaient de 13 p. c. supérieurs à ceux
de 1904.
Cette hausse, qui n'a subi que de rares et courtes
interruptions, a pour cause la demande croissante de
caoutchouc, amenée par les besoins toujours plus
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— 39 —
grands des industries qui emploient ce genre de pro-
duit : fabrication de toutes sortes d'articles médicaux
et hygiéniques, d'appareils techniques, de tuyaux, de
câbles électriques, de bandages pneumatiques pour
cycles et automobiles, etc. Lorsque l'on considère le
développement rapide et extraordinaire qu'ont pris,
dans ces derniers temps, ces diverses branches de
l'activité, l'on comprend sans peine que la consom-
mation de caoutchouc augmente chaque année dans
des proportions considérables, au point que la pro-
duction de cette substance ait peine à suivre le mou-
vement. Les exigences de l'industrie n'ayant aucune
tendance à diminuer, il semble bien qu'il ne faille
pas s'attendre de sitôt à un fléchissement dans la
valeur du caoutchouc.
C. Principales propriétés du caoutchouc.
COMPOSITION DU CAOUTCHOUC BRUT.
Il n'y a pas bien longtemps que les savants se sont
mis d'accord pour admettre que le caoutchouc est un
hydrocarbure de la série aromatique, rentrant dans la
famille des terpènes, représentés par la formule géné-
rale C^^H^^. Telle est donc la composition chimique du
produit pur, dégagé de toutes matières étrangères. En
réalité, dans le caoutchouc brut du commerce, l'hydro-
carbure est toujours accompagné d'une certaine dose
d'impuretés qui ont pour effet d'en diminuer la qua-r
lité. Indépendamment de l'eau, dont il est difficile de
purger complètement le caoutchouc, il faut citer.
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— 40 -
avant tout, parmi ces éléments dëpréciateurs, la résine,
dont la proportion varie de 1 à 12 p. c. du poids
total et peut atteindre même 20 p. c. dans les sortes
très poisseuses. En moyenne, la teneur eh résine dans
le Para, et dans le caoutchouc d'hevea en général, est
de 3 p. c. La présence de cette résine constitue une
gêne sérieuse dans les manipulations industrielles que
l'on fait subif au caoutchouc.
Les autres matières étrangères sont surtout repré-
sentées par de menus débris de bois, de feuilles ou
d'écorce, par du sable ou de la terre, dont le latex a
été souillé au moment de la récolte ou qui, parfois,
ont été introduites frauduleusement dans le produit.
Lorsqu'on fait l'analyse chimique du caoutchouc on
trouve toujours, comme résidu fixe ou cendres, une
petite partie de substances minérales provenant, soit
de la sève qui accompagne le latex, soit des impuretés
mélangées au produit, soit, enfin, de certains agents
chimiques ajoutés pour provoquer la coagulation
(alun, sel marin).
En résumé, la quantité totale de matières étran-
gères (y compris l'eau) que renferme le caoutchouc
brut est fort variable. A peine de 10 à 15 p. c. dans
les sortes les plus fines de Para, elle se tient dans la
proportion de 15 à 35 p. c. dans les qualités moyennes,
et s'élève, parfois, jusque 70 p. c. dans les produits
tout à fait inférieurs. Par ces chiffres, on peut sup-
puter, d'une façon approximative, quel sera, pour les
différentes qualités commerciales, le rendement du
produit brut en caoutchouc épuré propre à la fabri-
cation.
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41
CARACTERES DU CAOUTCHOUC PUR.
Nous avons déjà dit que le caoutchouc pur, fraî-
chement coupé, est blanc, ou plutôt incolore, la teinte
blanche lui étant communiquée par la présence de
l'eau. Les nuances plus ou moins foncées que l'on
constate, notamment à l'extérieur, sont dues soit à
une substance colorante provenant de la sève, soit à
l'action des agents atmosphériques qui altèrent peu
à peu le caoutchouc.
Le caoutchouc lui-même n'a pas d'odeur; celle qui
s'en dégage, est le fait des matières putrescibles qu'il
peut renfermer ou bien elle provient des procédés
suivis pour la coagulation.
Son poids spécifique est compris entre 0,919 et
0,942. C'est donc une substance légère, flottant sur
l'eau, particularité qui vient à point dans certaines
applications.
Malgré sa faible densité, le caoutchouc possède une
grande ténacité et une texture nerveuse remarquable.
De cette qualité fondamentale découlent deux autres
propriétés importantes : Yélasticité et V extensibilité.
On a constaté qu'un ruban de Para pouvait supporter
pendant assez longtemps, sans se rompre, un allon-
gement égal à cinq fois sa longueur, et qu'il reprenait
ensuite ses dimensions primitives.
Le caoutchouc est un corps mauvais conducteur de
la chaleur et de l'électricité.
Par l'action du froid, il se contracte et perd peu à
peu son élasticité; vers 3 ou 4^ C, il devient rigide;
on dit alors qu'il est gelé.
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— 42 —
La chaleur, au contraire, le dilate et le ramollit.
A mesure qu'on le chauffe, il perd momentanément
sa nervosité. A 145** C, il devient gluant, sans consis-
tance ; il se liquéfie même tout à fait si l'on porte sa
température à 170 ou 180^ C. Inutile d'ajouter que,
comme toute matière organique hydrocarburée, il est
susceptible de brûler avec flamme.
Une autre qualité caractéristique du caoutchouc
naturel, c'est son adhésivité, c'est-à-dire, la faculté qu'il
a de se souder à lui-même d'une façon complète. Cette
propriété est exaltée par la chaleur, de sorte que, si
on chauffe le caoutchouc à une température modérée,
on obtient une masse plastique, à laquelle on peut
facilement faire prendre la forme que l'on désire,
précieux avantage constamriient mis à contribution
dans l'industrie.
L'eau n'a pas une action immédiate sur le caout-
chouc. Elle ne le dissout pas, mais le pénètre lente-
ment et finit par le faire gonfler. C'est là un inconvé-
nient auquel on a su remédier dans la pratique par un
traitement approprié, ainsi que nous le verrons plus
loin.
Par contre, plusieurs liquides, entre autres, l'éther,
le sulfure de carbone, la benzine, le naphte, ont la
propriété de dissoudre le caoutchouc, sinon complè-
tement, au moins en ne laissant qu'un faible résidu.
Les dissolvants les plus intéressants, au point de vue
industriel, sont représentés par les huiles légères
provenant de la distillation du goudron et du pétrole,
lesquelles peuvent absorber jusque 30 p. c. de leur
poids de caoutchouc. Il est très facile d'éliminer
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- 43 —
ensuite le liquide par évaporation ; ce fait est large-
ment utilisé dans la pratique.
Ainsi que nous l'avons déjà signalé, l'air et la
lumière exercent une influence marquée, quoique
lente, sur la composition du caoutchouc. Cette
influence se manifeste surtout par une modification
de la teinte superficielle. Avec le temps, cette altéra-
tion peut se propager jusque dans l'intérieur de la
masse ; il s'agit ici, en réalité, d'une véritable oxyda-
tion.
Au point de vue chimique, constatons, tout d'abord,
que le caoutchouc est peu sensible à l'action des
acides et des alcalis, pourvu que ceux-ci soient con-
venablement dilués. Mais il est une autre particula-
rité qui doit attirer l'attention, parce qu'elle joue un
grand rôle dans la mise en œuvre de cette substance.
Le caoutchouc étant un hydrocarbure non saturé, il
est susceptible de fixer, lorsque l'occasion s'en pré-
sente et que les conditions sont favorables, certains
corps simples à affinité accentuée, comme le chlore,
le brome, l'iode, l'oxygène et le soufre. La combi-
naison du caoutchouc avec le soufre est surtout inté-
ressante, car elle a été le point de départ de l'utilisa-
tion industrielle de ce produit. Cette question est de
première importance et nous lui consacrons, ci-après,
un paragraphe spécial.
Faisons observer, auparavant, que les propriétés
essentielles qui caractérisent le caoutchouc — élasti-
cité, extensibilité, faculté de se souder à lui-même,
plasticité à chaud — , il les possède à un très haut degré
et qu'il est susceptible de les conserver, avec plus ou
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— 44 —
moins d'intensité, lorsqu'il est mélangé, même en
proportion considérable, avec des substances miné-
rales inertes. Ce point est d'une grande portée pra-
tique; il rend, en effet, possible l'application du
caoutchouc à des fabrications de tout genre et permet
de doser, pour ainsi dire à volonté, le degré d'élasti-
cité que l'on désire communiquer aux produits manu-
facturés, en employant pour leur composition d'autres
substances jouant le rôle de charges. Du même coup,
on abaisse considérablement le prix de la matière
première. Dans bien des cas, d'ailleurs, le caoutchouc
pur ne conviendrait absolument pas pour l'usage que
l'on a en vue, et ce n'est que par des mélanges judi-
cieux que l'on parvient à donner aux objets fabriqués
certaines qualités indispensables, tout en leur conser-
vant les propriétés essentielles inhérentes au caout-
chouc. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce
sujet lorsque nous nous occuperons des substances
employées comme adjuvants.
CONDITIONS ET EFFETS DE LA VULCANISATION.
Lorsqu'au début, on a soumis le caoutchouc aux
investigations du laboratoire, on n'a pas tardé à
découvrir l'affinité dont il est doué pour le soufre.
Si, dans certaines conditions de température, on met
en présence le caoutchouc avec du soufre ou avec un
composé susceptible de mettre du soufre en liberté,
on constate qu'il se produit une combinaison chi-
mique des deux substances. Comme résultat, ou
obtient un nouveau corps qui, tout en rappelant
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incontestablement le caoutchouc naturel, a acquis,
sous certains rapports, une manière d'être franche-
ment différente de ce dernier. Cette nouvelle sub-
stance est le caoutchouc vulcanisé.
Par la vulcanisation, le caoutchouc perd certaines
de ses propriétés, mais, en revanche, il en acquiert de
nouvelles qui en font un produit précieux au point
de vue de ses applications. Loin de nuire aux qualités
intrinsèques du produit, cette opération a, au con-
traire, pour effet de les renforcer, de les fixer, pour
ainsi dire. La faculté de coller, de se souder à lui-
même, de se dissoudre dans certains dissolvants, se
trouve, il est vrai, annihilée dans le caoutchouc vulca-
nisé; mais, c'est là précisément ce qui rend son
emploi possible dans la pratique. En même temps, le
caoutchouc vulcanisé a gagné plus de solidité, d'élas-
ticité, de nervosité et de résistance vis-à-vis des
diverses causes d'altération pouvant influer sur le
caoutchouc à l'état naturel. La chaleur, la vapeur de
même que les liquides corrodants ont moins de prise
sur lui. L'eau ne peut plus le pénétrer et il est devenu
réellement étanche, même sous une faible épaisseur.
Contrairement à ce qui se passe avec le caoutchouc
naturel, ces propriétés ne subissent aucune modifica-
tion par l'action du froid ou d'une chaleur non exar
gérée. Ainsi, le caoutchouc vulcanisé conserve de
Félasticité et de l'extensibilité en dessous de 0° de
même qu'à une température de 180 à 200** C. Par le
fait, sa duràbilité s'est accrue. dans des proportions
considérables. Ajoutons que la vulcanisation n'amoin-
drit en rien sa propriété diélectrique.
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La quantité de soufre susceptible de s'unir chimi-
quement avec le caoutchouc en le faisant passer de
l'état plastique à l'état élastique, ne dépasse pas théo-
riquement 1 I p. c. du poids de la matière traitée. En
réalité, dans la pratique, on dépasse toujours notable-
ment ce chiffre, afin d'assurer la combinaison. La
proportion de soufre ajoutée est généralement com-
prise entre 2 ^ et 10 p. c. ; elle atteint souvent
15 à 25 p. c. et même plus. Il ne faut pas oublier,
en effet, que, presque toujours, on opère sur des
mélanges, qu'une bonne partie du soufre se répartit
dans la charge et qu'elle échappe, par conséquent, à
la vulcanisation; or, nous verrons plus loin que les
matières inertes entrent souvent en très forte propor-
tion dans les compositions. L'excédent de soufre non
combiné reste libre et inerte au sein de la masse. Le
degré de nervosité et même de rigidité augmente à
mesure que la proportion de soufre s'élève; il est
d'autant plus accentué que la chaleur à laquelle on a
opéré la vulcanisation est plus haute et que celle-ci
s'est prolongée pendant plus longtemps. De sorte que,
en faisant varier la quantité de soufre employée,
le degré de température adopté pour l'opération, la
durée de la vulcanisation, on peut obtenir des produits
offrant toutes les gradations voulues de dureté, jusqu'à
obtenir une consistance se rapprochant de celle de la
corne; le caoutchouc durci à ce point a reçu le nom
d'ébonite.
L'expérience a montré que, pour déterminer le
durcissement du caoutchouc naturel, il faut lui ajouter
une quantité de soufre qui ne doit pas être inférieure
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à 20 p. c. de son poids. Avec cette dose, le produit
présente encore une flexibilité relative. Si l'on con-
tinue à augmenter la proportion de soufre, il arrive
un moment où le caoutchouc est, en quelque sorte,
saturé; tout excédent produit un effet nuisible. Ainsi,
l'on a constaté que, si l'on dépasse 35 p. c, la matière
devient cassante et de plus en plus friable.
Il importe de faire remarquer que, lorsqu'il s'agit
de réaliser la vulcanisation du caoutchouc pur destiné
à la confection de produits souples de bonne qualité,
on tache de se rapprocher, le plus possible, de la pro-
portion théorique de 1 | p. c, car le soufre non com-
biné atténue l'élasticité de la masse.
Quant à la température à laquelle on effectue la
vulcanisation, l'on considère que le soufre, pour se
répandre uniformément dans le mélange et agir en
tous les points, doit entrer en fusion ; cette liquéfac-
tion se produit entre H4 et 128^ C. C'est donc ce
degré de chaleur qu'il convient d'atteindre. Dans bien
des cas, on pousse la température plus loin et l'on
opère à 128** et même à 145° C. Un autre facteur inter-
vient, d'ailleurs, dans cette question : c'est la facilité
plus ou moins grsaide avec laquelle les charges qui
accompagnent le caoutchouc conduisent la chaleur.
MÉTHODES ET AGENTS DE VULCANISATION.
Il y a deux manières de réaliser la combinaison
chimique du soufre et du caoutchouc : on peut procé-
der par incorporation ou par diffusion.
Procédé par incorporation. — C'est la méthode qui
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reçoit les plus fréquentes applications dans l'indus-
trie. Elle consiste à mélanger intimement au caout-
chouc épuré une certaine quantité de soufre ou bien
d'un polysulfure contenant du soufre non combiné ou
susceptible d'en mettre en liberté, notamment par
l'action de la chaleur. La réaction chimique n'a lieu,
en effet, que sous l'effet d'une certaine température,
ainsi que nous l'avons dit précédemment. L'opération,
sur laquelle nous reviendrons plus loin, s'effectue soit
dans un milieu chauffé directement par la vapeur, soit
dans une étuve où l'atmosphère est maintenue sèche.
On fait généralement usage de soufre raffiné sous
forme de fleur de soufre; ce soufre, fourni par l'indus-
trie nationale, vaut de 18 à 19 francs les 100 kilo-
grammes. Dans certains cas, on a recours au soufre
sublimé, parfaitement neutre, titrant 90 à 100** au tube
Chancel; ce produit, plus pur, se vend de 24 à 27 francs
les 100 kilogrammes.
Lorsque l'on doit donner au caoutchouc une teinte
rouge ou jaune, intervient souvent, comme agent de
vulcanisation, un composé qui joue, en même temps,
le rôle de colorant : le soufre doré d'antimoine ou
kermès minéral. Ce produit, qui est un mélange, en
proportions variables, de trisulfure et de pentasul-
fure d'antimoine, cède au caoutchouc une quantité
plus ou moins grande de soufre. D'autres colorants,
entr'autres le sulfure de cadmium (jaune), le sulfure
de nier cure (vermillon), peuvent aussi aider à la vulca-
nisation, par le soufre libre qu'ils peuvent renfermer.
Nous aurons l'occasion de reparler de ces substances
dans le chapitre suivant.
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Procédé par diffusion. — Ici, on ne mélange aucun
ingrédient au caoutchouc avant de le façonner. Dès
que l'objet est achevé, on le trempe dans un bain de
vulcanisation. La combinaison entre le soufre et le
caoutchouc s'établit à la surface de la pièce et, le
liquide gagnant l'intérieur par capillarité, la réaction
se propage de proche en proche dans toute de
la paroi. Il est évident que ce procédé n'est pratique-
ment applicable qu'avec des objets dont les parois
ont une faible épaisseur et qui sont constitués de
caoutchouc tout à fait pur ou modérément chargé.
Le trempage peut s'exécuter à chaud ou à froid.
Dans le premier cas, on fait fondre du soufre raffiné
en canons et on immerge l'appareil dans ce bain. Le
soufre en canons, fabriqué également à Anvers, ne vaut
que 17 à 18 francs les 100 kilogrammes.
Dans le trempage à froid, on fait usage du chlorure
de soufre. Ce composé, au contact du caoutchouc,
abandonne son soufre; la réaction est assez vive. Le
chlorure de soufre, qui est solide, ne peut être employé
seul; il doit être dissous dans un liquide diluant qui,
tout en lui servant de véhicule, mitigé et régularise
son action chimique. C'est donc encore sous forme
de bain que cette substance entre en jeu dans le
procédé dit par trempage à froid, sur lequel nous
aurons l'occasion de revenir plus loin.
Le chlorure de soufre n'est pas fabriqué en Bel-
gique. On le fait venir d'Allemagne ; son prix est de
60 francs les 100 kilogrammes.
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II
Matières diverses
employées dans la fabrication.
Les nombreux produits qui, à un titre quelconque,
interviennent dans les industries du caoutchouc,
se classent en trois catégories bien distinctes.
En premier lieu, se placent les substances qui, unies
intimement au caoutchouc et travaillées en même
temps que lui, contribuent à former les compositions
ou mélanges servant de base à la fabrication de tous
les objets en caoutchouc.
Viennent, ensuite, des matériaux de nature fort
variée que l'on combine aux mélanges, soit par inter-
calation, soit ^psiV juxtaposition.
Il faut considérer, enfin, un certain nombre de
produits qui jouent un rôle auxiliaire dans les diverses
manipulations, n'intervenant que d'une façon toute
passagère dans la fabrication. Bien que ces matières
ne se fixent pas dans les objets terminés, elles sont
néanmoins indispensables à certaines opérations et
font l'objet d'une consommation régulière, souvent
considérable.
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51
A. Matières entrant dans les mélanges.
Ces matières, de natures fort diverses, sont loin de
remplir des fonctions identiques. Avant tout, il con-
viendra de dire quelques mots des gommes-résines, la
gutta-percha et la balata, qui, parfois, sont combinées
au caoutchouc ou bien travaillées seules dans les
usines à caoutchouc en vue d'applications similaires.
Nous passerons ensuite en revue : d'abord, les succé-
danés et les substituts du caoutchouc, employés pour
remplacer partiellement le caoutchouc naturel ; puis,
les adjuvants, les charges et les colorants, ajoutés au
caoutchouc en vue d'en modifier les propriétés, de lui
communiquer l'une ou l'autre qualité nouvelle. Ces
substances peuvent avoir une influence active dans
l'élaboration de la pâte.
!<" Gommes-résines.
GUTTA-PERCHA.
Plantes guttifères. — Dans le commerce, sous le
terme général de gutta-percha, on comprend des sub-
stances de composition assez variable, qui, ainsi que
le caoutchouc, sont des produits d'exsudation de cer-
tains végétaux. Le latex à gutta est fourni par des
arbres ou des arbustes rentrant dans la famille des
sapotacées, genre dichopsis^ dont les principales espèces
guttifères sont celles des palaguium, des payena, des
achras et des bassia. La zone où croissent les plantes
à gutta s'étend à 4 ou 5 degrés de chaque côté de
l'équateur. On les rencontre surtout dans l'Archipel
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Indien, les îles de la Sonde (Sumatra), la presqu'île
de Malacca, la Nouvelle-Guinée, l'île de Bornéo, les
îles Philippines, dans l'Annam, sur la côte occi-
dentale d'Afrique, dans l'île de Madagascar, dans
la Guyane, etc. Les palaguiums se développent bien
sous un climat maritime, chaud et tranquille, dans
un sol volcanique perméable, pas trop humide,
mais riche en humus. Les payenas préfèrent un
terrain sec et prospèrent sur les bords de la mer
jusque 150 mètres d'altitude. Le bassia Parkii est
un arbre à latex abondant, que l'on trouve, en
Afrique, dans le bassin du Niger et dans la région
des Niam-Niams ; il fournit une gomme comparable à
celle des palaguiums. En général, les arbres à gutta
sont clairsemés dans les forêts équatoriales, ce qui
rend leur recherche fort pénible et contribue à main-
tenir au produit une valeur élevée.
Dès 1895, on a tenté d'acclimater les palaguiums
au Congo, en les multipliant par graines, par mar-
cottes et par boutures (à l'étouffée). Jusqu'à présent,
il ne semble pas que ces essais aient abouti à des
résultats décisifs.
Exploitation. — Le système d'exploitation des arbres
à gutta offre quelque ressemblance avec le procédé
suivi pour les essences à caoutchouc. A Sumatra, on
abat les arbres et on pratique, sur le tronc, une série
d'incisions parallèles en demi-cercle. A Bornéo, on
enlève l'écorce, une partie de l'aubier, et l'on broie
le tout. Le latex, qui est plus ou moins épais, suivant
l'essence, est recueilli généralement sur des feuilles.
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La récolte varie de 100 à 400 grammes par arbre.
La coagulation se produit toute seule, mais on la hâte
en traitant, à plusieurs reprises, le latex par l'eau
chaude et en pétrissant la masse que l'on étale chaque
fois en lame fine sur une surface plane. Après quoi,
on moule la gutta en pains.
L'analyse a montré que les rameaux, les bourgeons
et les feuilles des arbres à gutta renferment, égale-
ment, une certaine quantité de latex. On a essayé, en
Europe, d'extraire ce latex par voie de dissolution,
mais cette méthode a dû être abandonnée parce que
les dissolvants employés absorbaient aussi des sub-
stances étrangères et, surtout, à cause de la quasi
impossibilité de se procurer la matière première.
Depuis qu'on fait des expériences de culture ration-
nelle, on préconise un procédé paraissant plus pra-
tique et qui consiste à faire sortir le latex non plus,
cette fois, des feuilles mortes, mais des feuilles
fraîches, traitées sur place. Ce système aurait l'avan-
tage de conserver les arbres.
Qualités commerciales. — La gutta-percha brute se
rencontre sur le marché, en qualités fort diverses et
plus ou moins chargée d'impuretés, suivant les soins
apportés à la récolte. Il faut dire aussi qu'avant
d'arriver jusqu'aux négociants européens, le produit
passe par les mains de plusieurs intermédiaires,
indigènes ou chinois, qui ne se font pas faute d'y
mélanger des matières étrangères par des procédés
souvent perfectionnés.
La sorte la plus estimée est fournie par les pala-
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guiums; les payenas donnent une gomme cassante
convenant plutôt pour les mélanges commerciaux. La
gutta brute se présente sous forme de pains cylin-
driques, oblongs ou pyriformes, de blocs rectan-
gulaires aplatis, pesant depuis 500 grammes jusque
10 kilogrammes. La couleur, plus ou moins foncée,
varie du jaune clair au rose et au gris, à l'extérieur.
Le produit est généralement embarqué dans les ports
de Singapore, Penang, etc., et mis en vente, en Europe,
sur les places de Londres, Rotterdam, Le Havre. Son
prix varie de 5 à 15 francs selon la qualité.
En Belgique, l'industrie n'utilise guère la gutta-
percha brute. On préfère la faire venir d'Allemagne
ou d'Angleterre, déjà épurée. Cette épuration s'effectue
de différentes façons, mais les procédés reviennent
toujours à ramollir la gomme par l'eau chaude, à la
débiter par fragments que l'on râpe et que l'on soumet
à un lavage à chaud à l'aide d'appareils appropriés ;
la pulpe est recueillie, agglomérée, pétrie et, enfin,
laminée en feuilles qui sont livrées au commerce.
Dans ce traitement, la gutta subit une perte qui varie
de 15 à 30 p. c. Il est facile, d'après cette donnée, de
supputer la valeur de la gutta épurée.
Propriétés. — La gutta-percha n'est pas, comme le
caoutchouc, formée d'une substance unique, mais bien
d'un mélange de gomme proprement dite, faisant
partie des corps hydrocarbures, avec une certaine
quantité de résine, laquelle est un composé oxygéné.
Le rapport entre ces deux constituants peut varier
beaucoup et influer sur les qualités du produit. Il y a
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(les guttas qui renferment autant de gomme que de
résine; certaines d'entr'elles en contiennent 2 ou
3 fois et jusque 6 fois plus. On trouve, donc, dans le
commerce des produits plus ou moins tendres, moux
et même collants, d'autres qui ont un certain nerf,
d'autres qui sont durs, secs et, parfois, friables.
Les propriétés de la gutta diffèrent sensiblement
de celles du caoutchouc.
A l'état de pureté, cette substance n'a pas de cou-
leur; elle est même translucide sous une faible épais-
seur. La gutta du commerce, fraîchement coupée,
présente, à l'intérieur, une nuance plus claire qu'à la
surface; cette teinte est blanche ou, comme pour la
couche superficielle, légèrement colorée en jaune ou
en rose par des substances étrangères. Le poids spéci-
fique est compris entre 1,010 et 1,020; c'est donc une
matière passablement plus dense que le caoutchouc.
Bien qu'offrant encore un toucher assez moelleux,
la gutta percha possède une texture plus serrée et plus
rigide que le caoutchouc. On lui reconnaît, cependant,
un certain degré de souplesse et d'élasticité. Elle est
très tenace et peut supporter, sans se briser, une
extension allant jusque 50 à 60 p. c. de sa longueur.
Une des propriétés les plus importantes de la gutta
percha, est sa mauvaise conductibilité très accentuée
par rapport à l'électricité, d'où son emploi comme
corps isolant par excellence. Sa résistance diélec-
trique spécifique atteint, pour certaines qualités,
jusque 3,000 mégohms-centimètres.
La gutta se laisse déjà façonner à froid; mais sa
malléabilité augmente avec la température. Elle se
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ramollit vers 37" C. et fond entre 90 et 100** C. On peut
alors la mouler à volonté ; elle garde, ensuite, la forme
qu'on lui a donnée, le refroidissement s'opérant plus
ou moins vite suivant sa composition. Si l'on continue
à ^élever la température, la gutta se résinifie peu à
peu par absorption d'oxygène et, finalement, devient
cassante.
De même que le caoutchouc, la gutta percha est
assez sensible aux agents atmosphériques et s'altère
assez rapidement sous leur influence. Elle est, toute-
fois, complètement imperméable à l'eau. Les huiles
minérales légères ne peuvent la dissoudre que lors-
qu'elle est mélangée avec du caoutchouc. Au point de
vue chimique, la gutta se distingue non moins nette-
ment de ce dernier. Mieux que lui, elle résiste à
l'action de beaucoup de composés, notamment des
acalis et des acides dilués. D'autre part, elle ne se
combine pas chimiquement avec le soufre; il ne peut
donc plus être question, ici, de vulcanisation; il s'en-
suit qu'on ne doit [mélanger ^la gutta avec le caout-
chouc qu'en faible proportion, sous peine de ne pas
réussir cette opération.
Ajoutons, pour conclure, que la gutta-percha a des
applications moins nombreuses que le caoutchouc;
mais, grâce à ses propriétés toutes particulières, elle
est précieuse pour certains usages déterminés que
nous indiquerons plus loin.
BALATA.
Le nom de balata sert à désigner commercialement
une sorte de gomme-résine qui, au point de vue de
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l'aspect et des propriétés, tient le milieu entre le
caoutchouc et la gutta percha. Elle s'obtient, surtout,
par la coagulation du latex, très épais, fourni par
l'espèce de sapotacée appelée mimusrops (genre
purvio). Cette espèce végétale est représentée par des
arbres vigoureux croissant dans les régions chaudes,
humides et marécageuses. On ne les exploite guère
qu'au Venezuela et dans les Guy ânes. Le plus souvent,
le latex est extrait par incision. La coagulation peut
s'opérer de deux façons : elle peut se faire naturel-
lement et lentement, ou bien, elle peut être réalisée
par des procédés artificiels et rapides. Dans le pre-
mier cas, on laisse sécher graduellement au soleil
la sève, qui a été recueillie dans des vases plats
en terre cuite, en bois ou en fer blanc; le produit
est ainsi obtenu à l'état de plaques ou de gâteaux
désignés commercialement sous le nom de sheet
balata. Dans le second système, le latex, renfermé
dans une chaudière, est soumis à l'ébuUition, puis
refroidi; on en retire la masse solidifiée sous forme
d'une boule volumineuse : c'est le block balata du
commerce.
Souvent, la balata brute contient une assez forte
quantité de résine, dont la proportion peut aller
jusque 40 et même 50 p. c. du poids total. La valeur
de ce produit oscille entre 6 et 10 francs le kilo pour
la bonne qualité; mais il y a des sortes tout à fait infé-
rieures qui se vendent 1 et 2 francs qui sont employées
en mélange.
Cette substance est remarquable par sa plasticité, sa
ténacité et sa résistance à l'extension ; c'est pourquoi
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on l'ajoute aux mélanges servant à fabriquer les
courroies ou destinés à être façonnés par étirage ;
elle facilite notamment le travail de la filière dans
la confection des tuyaux par boudinage.
2° Succédanés et substituts du caoutchouc.
Le prix élevé atteint par le caoutchouc, prix qui
semble devoir se maintenir longtemps encore, a
naturellement suggéré aux fabricants l'idée de lui
substituer des produits moins chers, dont les pro-
priétés oifrissent quelque analogie avec celles de la
précieuse gomme. De toute part, l'on s'est mis à
rechercher et à préparer des substances peu coû-
teuses, susceptibles de remplacer le caoutchouc, non
pas d'une façon complète, mais dans certaines limites
tracées par le genre même et la qualité des articles à
fabriquer. Des compositions de ce genre sont mainte-
nant employées d'une façon courante dans l'industrie
du caoutchouc. Dans bien des cas, on peut les consi-
dérer comme des succédanés de cette matière première
plutôt que comme des ingrédients de sophistication.
Ajoutées au mélange avec discernement et en quantité
restreinte, elles n'entraînent aucun inconvénient au
point de vue des qualités usuelles de certaines caté-
gories d'appareils, dont elles contribuent, d'ailleurs,
à rendre le prix plus abordable. D'une façon géné-
rale, dans la préparation de ces substituts, on tâche
de se rapprocher le plus possible du vrai caoutchouc
en s'efforçant de réaliser les deux conditions sui-
vantes : une densité à peu près équivalente, l'inalté-
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- 59 —
rabilitë par les divers agents destinés à se trouver en
contact avec le caoutchouc.
Nous rangeons parmi ces substances, non seulement
des produits artificiels, fabriqués de toute pièce, mais
encore des résidus et des déchets, convenablement
préparés, et renfermant le caoutchouc lui-même en
proportion variable.
DÉCHETS DE CAOUTCHOUC.
Les déchets inévitables de la fabrication, tels que
les rognures, les chutes provenant du découpage,
peuvent être réemployés tels quels pourvu qu'ils ne
renferment pas de fibres textiles et à condition qu'ils
ne soient pas vulcanisés. S'il s'agit de déchets pro-
duits après vulcanisation, il faut les amener, au
préalable, à l'état de poudre fine. Cette pratique a
lieu couramment dans la fabrication de l'ébonite, où
l'on réutilise une forte proportion de rebuts. Quant aux
débris de caoutchouc souple, on leur fait subir un
lavage, puis on les broie énergiquement entre des
cylindres cannelés.
La pulvérisation des fragments de caoutchouc durci
s'effectue différemment. On fait usage de petites
meules montées sur un arbre horizontal. En face de
chaque meule, se trouve un tube ou couloir en bois,
dans lequel on introduit le morceau à travailler.
Celui-ci est maintenu pressé contre la meule par un
piston en bois dont la tige est reliée à un contre-poids
par son extrémité extérieure. L'appareil est hermé-
tiquement clos, afin d'empêcher les poussières de se
répandre dans l'atmosphère.
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60
CAOUTCHOUC RÉGÉNÉRÉ.
Il est assez naturel que l'on ait étudié les moyens
(le retirer, des produits manufacturés hors d'usage, le
vieux caoutchouc qu'ils renferment et de le préparer
sous une forme telle qu'il puisse être réutilisé dans la
fabrication. Toutefois, cette extraction n'est pas chose
facile à réaliser, vu la grande diversité de composi-
tion présentée par le caoutchouc manufacturé. Outre
un excès de soufre en liberté, celui-ci contient généra-
lement, ainsi que nous aurons l'occasion de le voir
ci-après, des matières minérales ou charges, de nature
très variable. De plus, les compositions sont souvent
étroitement unies à des tissus intercalaires, voire à des
matériaux métalliques. Nous ne parlons pas des impu-
retés occasionnelles qui sont inévitables avec des
objets usagés. L'on voit d'ici à quel travail compliqué
d'épuration il faut procéder si l'on veut débarrasser le
caoutchouc de toutes ces matières étrangères.
Rarement les manufactures de caoutchouc se livrent
à semblable besogne, qui représente, en somme,
le contrepied de leur propre fabrication. Elles pré-
fèrent s'adresser à des usines spécialement organisées
à cet effet, possédant toutes les installations indis-
pensables pour opérer, d'une façon méthodique, sur
de grandes quantités de vieux caoutchoucs. Des éta-
blissements de ce genre fonctionnent maintenant au
Danemark, en France, en Angleterre, aux États-Unis.
Cette industrie s'est également implantée, depuis peu,
en Belgique.
Chacune de ces fabriques applique des procédés qui
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— 61 —
lui sont particuliers, bien que tous les traitements
adoptés offrent nécessairement entre eux une certaine
analogie. Le but principal de cette élaboration est
d'éliminer du mélange les substances minérales, le
soufre libre et les matières fibreuses qu'il contient et
d'obtenir, par cette épuration, le caoutchouc régénéré,
c'est-à-dire, du caoutchouc sous forme d'une masse
plastique k collante. L'attaque des matières étran-
gères peut se faire par des acides, par des alcalis ou
par des solutions salines neutres. Dans les deux pre-
miers cas, on doit éviter avec soin de laisser dans le
produit la moindre trace d'acide ou d'alcali dont la
présence pourrait être nuisible ultérieurement.
Quel que soit le système de travail mis en pratique,
la régénération comporte toujours une longue suite
d'opérations minutieuses dont il convient de suivre
la marche au moyen d'essais répétés. Ces procédés
chimiques varient, d'ailleurs, suivant le genre de pro-
duits que l'on a à travailler. A titre d'exemple, nous
allons décrire sommairement le procédé danois Theil-
gaard, l'un de ceux qui ont donné les résultats les
plus satisfaisants.
En premier lieu, on procède, avec la plus grande
attention, à l'assortiment de la matière première, com-
posée, en majeure partie, de vieux bandages pneuma-
tiques et de chaussures imperméables hors d'usage.
Au cours de ce travail, on enlève les parties métal-
liques et l'on coupe les talons à la scie. Après avoir mis
à part les produits tout à fait inférieurs, on classe le
reste, le plus possible d'après la composition. Ici,
l'analyse chimique est mise à contribution; elle
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donne, sur la nature des produits, des indications
certaines qui détermineront le genre de traitement à
leur faire subir. Ensuite chaque lot est ramolli à l'eau
chaude, ce qui permet de détacher les toiles exté-
rieures et de diviser les chaussures en semelles, tiges
et empeignes; ces diverses parties sont mises à part
pour être soumises à des traitements appropriés.
Quant aux débris, ils passent immédiatement dans de
grands tambours laveurs où des jets d'eau froide les
débarrassent de la terre et du sable qui les accom-
pagnent.
Après ce lavage, la matière est déchiquetée et
triturée au moyen de grosses calendres spéciales dont
les cylindres sont chauffés. Elle sort de ces appareils
sous forme d'une masse pulvérulente qui est aussitôt
blutée dans des tamis à secousses. Non seulement les
corps durs non pulvérisés sont éliminés, mais, de
plus, les particules métalliques sont retenues par les
surfaces tamisantes faisant l'office d'aimants. Les
morceaux de laiton sont séparés par des tamis
spéciaux.
Cela fait, on procède à la régénération proprement
dite. Le traitement chimique consiste à dissoudre les
matières minérales et le soufre libre par des lessives
neutres de bisulfites, puis à désagréger les fibres
textiles à l'aide de solutions salines convenables. Ces
opérations ont lieu à chaud ; la masse est soumise à
de véritables cuissons dans une série de chaudières
autoclaves chauffées par la vapeur. Lorsque la disso-
lution et la désagrégation sont terminées, on fait
arriver la masse dans des blutoirs affectant la forme
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— 63 -
de troncs de pyramide, tournant dans des tambours
et recevant des jets d'eau de toutes parts. Le caout-
chouc se rassemble d'un côté en flocons blancs col-
lants ; à l'autre extrémité, se dépose une boue renfer-
mant les fibres et les sels de lessive. On prolonge ce
lavage jusqu'à ce que l'examen chimique montre qu'il
ne reste plus de sels minéraux mêlés au caoutchouc.
Ce dernier est, ensuite, aggloméré en plaques ou
bien étendu sur des étoffes tendues sur des cadres,
puis ti*ansporté dans des étuves pour y être séché.
La dessiccation terminée, il ne reste plus qu'à pétrir
le produit pour le rendre bien homogène, puis à le
laminer à la calandre de façon à le transformer en
feuilles que l'on enroule sur des bobines pour l'expé-
dition.
Le caoutchouc régénéré est classé en plusieurs
sortes. A cet effet, on le soumet à des essais mul-
tiples portant sur le poids spécifique, l'élasticité, la
résistance à la traction et à la compression, etc. La
densité varie de 1,1 à 1,8. Il y a des régénérés qui se
prêtent particulièrement à la dissolution.
On conçoit que l'on trouve, dans ce genre de pro-
duit, de forts écarts dans la qualité. Ces divergences
ne sont pas seulement dues à la nature des déchets
travaillés, qui sont fort disparates, mais aussi aux
procédés, plus ou moins parfaits, suivis pour la régé-
nération. Ainsi, il est des caoutchoucs régénérés qui
ne valent que 2 francs le kilogramme ; mais les meil-
leures qualités se vendent jusque 7 et 8 francs le
kilogramme.
Beaucoup de compositions mises en œuvre dans
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les manufactures peuvent supporter sans danger une
dose notable de régénéré. Toutefois, les fabricants
n'usent de ce substituant qu'avec circonspection et
après avoir jugé des résultats de cette addition par des
essais préalables.
CAOUTCHOUCS FACTICES.
La dénomination de caoutchoucs factices s'applique
à des produits obtenus artificiellement et n'offrant
que des analogies assez lointaines avec le vrai caout-
chouc. Si quelques-unes de ces substances rappellent
la gomme par leur consistance pâteuse et leur cou-
leur brune, par contre, elles sont totalement dépour-
vues de la texture nerveuse qui constitue la qualité
essentielle du caoutchouc. Aussi, ces succédanés ne
peuvent-ils être ajoutés qu'en proportions minimes
aux compositions destinées à fabriquer des objets
devant offrir une certaine résistance à la traction, à la
compression ou au frottement, comme les chambres
à air et les chapes des bandages pneumatiques, les
liens, les bracelets, etc. Mais, dans d'autres articles,
on pourra introduire, sans inconvénient, une quan-
tité assez considérable de factices. Selon le genre de
produit à fabriquer, ce poids varie de 10 à 60 p. c.
du caoutchouc réel; on se laisse guider, ici, par le
prix de revient auquel on veut descendre.
Les caoutchoucs factices sont des matières solides
résultant de la combinaison chimique des huiles avec
une quantité plus ou moins grande de soufre. Pour
ces fabrications, on utilise généralement des huiles
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grasses ou huiles végétales siccatives; la condition
essentielle est qu'elles soient exemptes d'acidité. Les
espèces d'huiles travaillées diffèrent suivant les prove-
nances des factices. Ainsi, en France, pays d'où nous
importons surtout cette matière première, on emploie
des huiles de lin, de colza et de ravison. En Angle-
terre, on se sert plutôt d'huile de coton et, en Alle-
magne, des huiles d'œillette et de navette. Aux États-
Unis, c'est l'huile de maïs qui intervient. En Norvège,
des essais sont faits, pour utiliser à cette préparation
des huiles animales (huile de poisson), qui, tout
comme les huiles végétales, seraient susceptibles de
se combiner avec le soufre.
Il y a deir fabricants qui, pour des raisons d'éco-
nomie ou pour d'autres motifs, mélangent, en petite
quantité, aux huiles végétales, des huiles minérales
provenant de la distillation de l'asphalte, du gou-
dron, de la résine, du pétrole brut (paraffine), du
pétrole raffiné (vaseline). Parfois aussi, on incorpore
aux factices de légères quantités de matières colo-
rantes.
La préparation des caoutchoucs factices consiste,
ainsi que nous l'avons dit, en une espèce de vulcani-
sation. Comme pour le caoutchouc, cette vulcanisa-
tion peut être réalisée à froid, à l'aide du chlorure
de soufre, ou bien, à chaud, au moyen du soufre lui-
même. Ces deux procédés fournissent deux catégories
de produits doués de propriétés notablement diffé-
rentes. En ce qui concerne l'influence de la pro-
portion de soufre absorbée par l'huile, l'analogie avec
la vulcanisation du caoutchouc est manifeste. Si
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cette quantité est faible, on aura un produit très
mou ; avec une dose moyenne, le factice sera
souple; lorsque la proportion atteint une certaine
limite, la matière devient dure et cassante. Avec les
mêmes matières premières, on peut ainsi préparer
différents genres de factices s'adaptant aux diverses
catégories d'objets à fabriquer. Faisons observer que,
lorsque le factice employé ne contient qu'une faible
quantité de soufre, il est considéré, dans le mélange,
comme gomme; on ajoute à la composition une
dose complémentaire de soufre pour sa vulcanisa-
tion propre. Il n'en est pas de même si le factice
renferme déjà lui-même un excès de soufre. Les fac-
tices à faible teneur en soufre sont, par conséquent,
indiqués pour la fabrication des objets destinés à
être vulcanisés rapidement et dont la composition a
été préalablement pourvue d'une notable proportion
de soufre.
Factices obtenus à froid. — La fabrication, assez déli-
cate de ce genre de factice, se fait en versant peu à
peu du chlorure de soufre dans l'huile tout ^n agitant
constamment pour éviter l'élévation de la tempé-
rature. On a soin d'éliminer à l'avance des ingré-
dients toute substance qui pourrait nuire au caout-
chouc. Dès que la réaction est terminée et que le
nouveau corps s'est formé, on coule la masse en
plaques; après refroidissement, celles-ci sont sou-
mises au broyage. Pour obtenir un résultat conve-
nable, la proportion de chlorure de soufre est, au
minimum, de 5 p. c, et, au maximum, de 20 ou
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25 p. c; cela dépend de l'espèce d'huile employée.
Selon le cas, le produit est incolore, ou tout à fait
blanc. Il ne ressemble guère au caoutchouc; il se
présente généralement sous forme d'une masse spon-
gieuse, floconneuse, rappelant la mie de pain par
son aspect. Cependant, on peut la préparer aussi à
l'état de masse compacte. La densité du factice blanc
— tel est son nom commercial — est comprise entre
1030 et 1035. Ce produit est fourni par les fabricants,
en une série de qualités, de consistance plus ou
moins grasse ou sèche. La valeur oscille entre 100
et 120 francs les 100 kilogrammes. Le factice blanc
convient spécialement pour l'imperméabilisation des
tissus.
Factices obtenus à chaud. — On prépare ces factices
en faisant couler vivement l'huile, préalablement
chauffée vers 250^ C, sur des morceaux de soufre en
canons placés dans une chaudière. La masse est
remuée pendant trois quarts d'heure et, durant ce laps
de temps, la température descend graduellement jus-
qu'à 150** C. La proportion de soufre ajoutée varie de
5 à 10 p. c, selon ce que l'on veut avoir un produit
plus ou moins dur et dense. Ici, nous avons à faire à
une substance offrant une certaine analogie avec le
caoutchouc, d'une consistance pâteuse, assez ferme et
quelque peu élastique; la couleur, brune et ambrée,
se rapproche de celle de la gomme brute. On classe
ce genre de factices en deux catégories, suivant que
le poids spécifique est, ou non, supérieur à celui
de l'eau.
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— 68 -
Les factices non flottants ont une densité comprise
entre 1045 et 1052. Leur couleur est foncée; on en
prépare plusieurs sortes à divers degrés de sou-
plesse. La valeur dépend de la composition et de
la nature de l'huile employée; elle varie de 70 à
100 francs les 100 kilogrammes. Ce sont les factices
utilisés pour les articles courants à bon marché.
Les factices flottants servent à la confection des
objets légers en caoutchouc rouge ou gris; leur den-
sité peut descendre jusque 955. Ils sont d'une teinte
ambrée ou brune, nuance tabac, cannelle, etc. On en
fabrique toute une série de qualités à des prix variant
de 85 à 125 francs les 100 kilogrammes.
ÉLASTÈS.
Le nom d'élastès a été donné à un nouveau succé-
dané du caoutchouc, dont la fabrication vient d'être
entreprise en Belgique.
Ce produit est obtenu en faisant agir des composés
chromiques sur de la gélatine additionnée d'une cer-
taine quantité de glycérine. Suivant les qualités que
l'on veut préparer, on fait usage de colles gélatines, ou
gélatines industrielles, extraites de diverses matières,
telles que les déchets de tannerie, de tabletterie, etc.,
ou bien de colles mixtes, fabriquées au moyen des os
et d'autres substances. Ces gélatines sont fournies par
l'industrie du pays, à des prix pouvant varier entre
80 et 130 francs les 100 kilogrammes.
Quant à la glycérine, on emploie la qualité brune
ordinaire, à 28"" B. C'est un produit de nos stéari-
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iieries, dont la valeur, sujette à des fluctuations assez
considérables, est actuellement de 80 à 90 francs les
100 kilogrammes.
La gélatine est fondue dans une chaudière en fonte
à double fond, munie d'un agitateur. On y ajoute,
d'abord, la quantité voulue de glycérine, laquelle sert
à donner de l'onctuosité ; puis les composés de
chrome, qui produisent une modification dans la com-
position chimique de la gélatine et la rendent impu-
trescible.
On peut couler le mélange liquide, encore chaud,
en plaques, en boudins ou en toute autre forme. Après
refroidissement, l'on obtient une masse solide, à tex-
ture serrée, souple, très élastique, résistant bien aux
eff'orts de compression et de traction. La couleur est
d'un brun verdàtre ; la densité est un peu inférieure
à celle de l'eau. Par l'action des composés chro-
miques, les propriétés de la gélatine ont été sensible-
ment modifiées. Ainsi, la nouvelle substance est
devenue insoluble dans les acides et dans les huiles.
Cependant, elle finit par se désagréger sous le contact
prolongé de l'eau.
Tel qu'il est préparé actuellement, l'élastès n'est
plus susceptible de se ramollir ni de fondre par la
chaleur; on ne peut donc pas l'introduire dans les
mélanges de caoutchouc.
Jusqu'à présent, l'élastès n'a été utilisé que pour
certains usages spéciaux et dans des conditions telles
qu'il ne se trouve pas exposé au contact de l'air ; on
s'en sert, par exemple, pour remplir les chambres à
air des bandages pneumatiques pour automobiles. La
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matière est insufflée à chaud et, par refroidissement,
elle forme un boudin élastique qui remplit exacte-
ment la cavité sans toutefois se coller aux parois.
Cette application est préconisée en vue de remédier
aux inconvénients résultant des ruptures des cham-
bres à air. Elle entraîne, évidemment, un surcroît de
poids, qui est, d'ailleurs, négligeable lorsqu'il s'agit
de voitures automobiles.
Au point de vue de l'économie, il est à remarquer
que l'emploi de l'élastès permet d'utiliser des tubes
de caoutchouc de qualité ordinaire et, par consé-
quent, moins chers.
On fabrique aussi, avec l'élastès, des bandages
pleins pour roues de voitures ordinaires, pour les-
quels on peut se contenter, comme enveloppes, de
tuyaux en tissu caoutchouté.
Il est probable que ce produit trouvera encore
d'autres utilisations; vu son élasticité réelle, il pourra
remplacer le caoutchouc dans maint appareil des-
tiné à amortir des chocs, pourvu qu'il soit placé à
l'abri de l'air ou protégé par une enveloppe caout-
choutée.
Comme la fabrication de l'élastès, encore à ses
débuts, est surtout pratiquée en vue d'un emploi tout
particulier, il est assez difficile d'indiquer une valeur
précise et définitive de ce produit. Cependant, on peut
raisonnablement admettre que cette valeur sera com-
prise, suivant la qualité du produit, entre 8 et 13 francs
le kilogramme, ce qui représente environ la moitié
de celle du caoutchouc manufacturé possédant une
élasticité équivalente.
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Voici les prix actuels pour le remplissage, au moyen
d'élastès, des chambres à air de diverses dimensions :
DIAMÈTRE EXTÉRIEUR
GROSSEUR
PRIX
APRES GONFLEMENT.
(CHAMBRE GONFLÉE).
PAR ROUE.
700 millimètres.
75 millimètres.
93 francs,
840 —
90 —
130 —
915 —
105 -
220 —
1,080 -
120 —
330 -
CAOUTCHOUC ARTIFICIEL.
Nous avons dit que les savants se sont livrés à de
longues discussions au sujet de la formule chimique
à attribuer au caoutchouc. Le désaccord qui, jusque
dans ces derniers temps, a subsisté entre les expéri-
mentateurs, indique que la formation de ce corps par
voie synthétique constitue un problème délicat et diffi-
cile à résoudre. Des tentatives ont bien été faites dans
différents pays pour fabriquer le caoutchouc de toutes
pièces. Mais, jusqu'à présent, ces recherches n'ont
guère franchi les limites des laboratoires scienti-
fiques. Nous ne sachions pas que des essais pratiques
aient encore été entrepris dans le domaine industriel
avec du caoutchouc obtenu artificiellement.
50 Adjuvants. Charges. Colorants.
Dans la plupart des fabrications spéciales qui nous
occupent, on ne peut pas songer à employer le caout-
chouc pur. Non seulement la valeur élevée de cette
substance influerait d'une manière fâcheuse sur le
prix de revient des produits, mais il importe aussi de
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tenir compte de ce fait que, presque toujours, ceux-ci
ne doivent posséder que sous une forme atténuée, à
un degré modéré, les qualités d'élasticité et d'exten-
sibilité caractéristiques du caoutchouc. D'autre part,
ces objets doivent souvent avoir d'autres propriétés
déterminées par les applications que l'on a en vue,
propriétés que le caoutchouc seul ne pourrait pas leur
communiquer. C'est pourquoi l'on incorpore, presque
toujours, à la masse destinée à être travaillée, des
matières étrangères appelées adjuvants ou charges.
Loin d'être nuisibles aux produits fabriqués, ces sub-
stances leur sont utiles; leur emploi est indispensable,
tout comme il est nécessaire d'ajouter du sable à la
chaux ou au ciment pour faire du mortier.
Souvent, l'on se propose simplement d'augmenter
la densité du mélange qui va être façonné. Le poids
spécifique du caoutchouc n'est, en effet, que de 980
à 1,000, c'est-à-dire, que cette substance est plus légère
que l'eau et cette légèreté constitue un inconvénient
sérieux pour bien des appareils. D'autres fois, l'addi-
tion des charges a pour but de rendre la masse plus
dure et plus ferme, de l'empêcher de se ramollir par
l'effet de la chaleur ou de s'affaisser sous l'action d'une
pression : c'est ce qui a lieu, notamment, pour les
joints placés dans les tuyaux de vapeur. Il est des cas
où l'on veut que le mélange devienne très fibreux tout
en conservant une grande souplesse; d'autres où le
produit doit être doué d'un mordant plus ou moins
prononcé. Nous verrons plus loin que certains adju-
vants prennent une part active dans les réactions qui
entrent en jeu lors de la vulcanisation. Enfin, beau-
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coup de charges sont en même temps des colorants ;
cependant, pour donner la teinte voulue aux mélanges,
l'on se sert également de produits plus fins, spécia-
lement ajoutés à cet effet en petite quantité.
Le nombre des matières employées comme adju-
vants est considérable ; on en compte au moins une
centaine. Nous ne citerons que celles qui sont d'un
usage courant.
Il est à peine besoin de dire que tous ces produits
ne peuvent être utilisés que finement pulvérisés, à
l'état le plus onctueux possible, afin de pouvoir se
mélanger intimement avec le caoutchouc.
CORPS SIMPLES.
Nous n'avons à mentionner ici que les substances
charbonneuses, propres à donner une teinte noire à la
masse. C'est, d'abord, la plombagine, ou graphite naturel,
constituée par du carbone très pur. Cette substance,
provenant de l'île de Ceylan, revient à 30 francs les
100 kilogrammes. On la remplace souvent par le gra-
phite extrait des cornues à gaz et dûment purifié, qui
vaut 20 francs les 100 kilogrammes, ou par le noir
de fumée, obtenu par la combustion incomplète de
certaines huiles lourdes de goudron. Ce dernier pro-
duit vient généralement d'Allemagne; il se vend en
moyenne 25 francs les 100 kilogrammes.
On fait parfois usage de noir d'ivoire obtenu par la
calcination des déchets d'ivoire. Ce colorant fin est
fabriqué en Belgique; il vaut de 100 à 110 francs les
100 kilogrammes.
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OXYDES MÉTALLIQUES.
Ce sont les oxydes métalliques qui sont le plus
employés comme charges du caoutchouc ; les uns ont
pour effet de rendre la teinte de la masse plus claire;
les autres produisent une coloration déterminée.
Parmi les premiers, la chaux ou oxyde de calcium
est utilisée en raison de son bas prix; elle aide à la
vulcanisation en absorbant les gaz et l'humidité.
On en fabrique en grande quantité en Belgique. La
qualité ordinaire vaut de 3 fr. 50 c. à 4 francs les
100 kilogrammes; préparée à l'état pur au moyen du
marbre, son prix atteint jusque 20 francs les 100 kilo-
grammes.
La baryte ou oxyde de baryum obtenue artificielle-
ment est employée pour donner de la blancheur et
augmenter le poids. Ce produit, importé d'Angleterre
ou d'Allemagne, vaut en moyenne 95 francs les 100 kilo-
grammes à l'état anhydre.
La magnésie calcinée ou oxyde de magnésium est
remarquable par le grand volume qu'elle présente sous
un faible poids. C'est un produit que l'on importe
d'Allemagne ou de Hollande, où il est préparé par
la calcination du carbonate de magnésium venant
de Grèce ou d'Autriche. On le livre à plusieurs
degrés de pureté et de densité; aussi, son prix est-il
compris entre 125 et 150 francs les 100 kilogrammes.
La qualité la plus pure, la plus légère, renferme jusque
97 I p. c. d'oxyde de magnésium. La magnésie donne
de la sécheresse, de la résistance, de la ténacité aux
compositions; elle contrebalance donc l'effet des
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factices et autres matières grasses qui ont une ten-
dance à ramollir la pâte, la font couler, surtout
lorsqu'il s'agit d'objets de peu d'épaisseur. En outre,
la magnésie neutralise les traces d'acide que les
mélanges pourraient contenir. On attribue aussi à la
magnésie une action favorable à la vulcanisation et,
s'il faut en croire certains techniciens, l'adjonction
de magnésie aux caoutchoucs poisseux, difficiles à
vulcaniser, faciliterait cette opération. La magnésie
est une charge souvent utilisée dans la fabrication du
caoutchouc durci ou ébonite.
Le blanc de zinc ou oxyde de zinc est l'une des charges
les plus employées dans les mélanges courants, à
cause de son pouvoir blanchissant, de sa densité
moyenne et de son prix abordable. Ce produit est
fabriqué sur une grande échelle en Belgique : on le
livre au commerce à plusieurs degrés de blancheur,
de finesse et de pureté. Les qualités industrielles sont
désignées sous les noms de : neige ordinaire, n"* i, n"* 2.
Les prix, dépendant du cours du zinc, sont, en
moyenne, compris entre 50 et 80 francs les 100 kilo-
grammes, Il y a aussi des qualités plus foncées, d'une
nuance gris- perle ou gris -ardoise. Ces dernières,
qui contiennent de la poussière de zinc métallique
en proportion plus ou moins forte, se vendent natu-
rellement moins cher. Le blanc neige est très prisé
des fabricants; il est très onctueux, foisonne, s'unit
bien au caoutchouc et conserve de la légèreté au
mélange.
Les oxydes de plomb donnent du poids aux mélangés
et servent en même temps de colorants. Ce sont le
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minium^ la litharge, la mine orange, que l'on se procure
en Belgique, en Allemagne et dont la valeur actuelle
est comprise entre 50 et 52 francs les 100 kilo-
grammes. Ces matières sont surtout employées dans
la fabrication des tuyaux. On a constaté que leur
présence favorise, accélère la vulcanisation; qu'elle
a également une heureuse influence sur la nervosité
et la conservation du caoutchouc. D'autre part, ces
oxydes réagissent avec le soufre à l'état libre se trou-
vant dans le mélange et donnent naissance à du sul-
fure de plomb, lequel communique une nuance noire
bleuâtre à la masse.
Voxyde de fer, plus connu, dans le commerce, sous
les noms de rouge oxyde, rouge anglais, rouge du Japon,
est moins une charge qu'un colorant employé en
petite quantité pour obtenir la teinte rouge. C'est un
produit chimique parfois importé d'Allemagne, mais
qui se fabrique, également, dans le pays; il se vend
de 25 à 30 francs les 100 kilogrammes.
Vocre est une terre argileuse fortement colorée en
jaune par de l'oxyde de fer hydraté; elle sert à donner
la teinte jaune aux mélanges. On utilise, à cet eff'et,
l'ocre crue, lavée et séchée. Ce produit est le plus
souvent importé de France ; on en fabrique quelque
peu en Belgique. Ces ocres se vendent de 7 à 14 francs
les 100 kilogrammes, suivant la nuance et la finesse
du grain.
SULFURES.
La classe des sulfures fournit surtout des colorants
fins. Le plus employé est le sulfure d'antimoine, connu
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généralement dans le commerce sous le nom de soufre
doré d'antimoine. Ce composé est obtenu à l'état pur,
sous forme d'un précipité très fin, en traitant à chaud
le sulfure d'antimoine naturel par une solution de
carbonates de soude et de potasse dont on sature
l'excès par de l'acide chlor hydrique. Au cours de cette
réaction, une certaine quantité de soufre se précipite
également. En réalité, on obtient un mélange, en pro-
portion variable, de trisulfure et de pentasulfure
d'antimoine. Au moment de la vulcanisation, ce
mélange peut mettre en liberté une quantité de soufre
comprise entre 7 et 57 p. c. et concourir à l'opéra-
tion, ainsi que nous l'avons dit précédemment.
Le sulfure d'antimoine est fourni dans une très
grande variété de nuances, depuis le rouge foncé
jusqu'au jaune clair. Chacun de ces types est appro-
prié à des conditions déterminées. Certaines qualités
doivent posséder un pouvoir colorant prononcé, en
même temps qu'une grande force de vulcanisation :
c'est le cas, par exemple, lorsqu'il s'agit de teinter
les mélanges destinés à des objets de faible densité
auxquels on ne peut pas ajouter plus de 8 à 10 p. c.
de matières colorantes. Le poids spécifique de ces
produits est compris entre 2,200 et 2,500.
Le sulfure d'antimoine est surtout préparé en
France et en Angleterre. Certains fabricants y mélan-
gent parfois des sels de chaux, entre autres du sulfate
de calcium précipité. Le sulfure d'antimoine, exploité
au Japon, se trouve dans le commerce à l'état de
minerai natif, fondu et en morceaux, broyé en poudre
ou porphyrisé. Sa valeur n'a cessé d'augmenter dans
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ces derniers temps; elle atteignait 275 francs les
100 kilogrammes vers la fin de 1906. Il en résulte que
le sulfure préparé à l'état pur s'est vendu à raison de
350 francs les 100 kilogrammes. Quant aux sulfures
mélangés, leur valeur variait de 260 à 300 francs les
100 kilogrammes.
Le sulfure de mercure ou vermillon permet d'obtenir
une teinte rouge vif. Citons, encore, le sulfure de cad-
mium^ colorant jaune plus ou moins foncé, qui ne se
vend pas moins de 18 à 20 francs le kilogramme.
La litopone est un mélange de sulfure de zinc et de
sulfate de baryte^ qui remplace souvent le blanc de
zinc, son emploi étant plus économique. Ce produit,
dont il existe une importante fabrique en Belgique,
se paie de 36 à 60 francs les 100 kilogrammes, selon
la teneur en sulfure de zinc, qui varie de 15 à 40 p. c.
SULFATES.
En premier lieu, vient le plâtre on sulfate de calcium;
il est importé de France ou préparé en Belgique au
moyen du gjpse ou pierre à plâtre. Sa valeur est de
14 à 15 francs les 100 kilogrammes. Mais, le com-
posé de cette classe le plus employé, surtout pour
augmenter la densité du mélange tout en le blan-
chissant, est le sulfate de baryte. On l'utilise à l'état
naturel ou à l'état précipité. Le sulfate de baryte, ou
spath pesant est exploité dans les environs de Fleurus.
Après extraction, il est broyé, nettoyé, lavé, calciné,
puis finalement pulvérisé. Les qualités les plus fines
et les plus blanches, se vendent de 50 à 70 francs la
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tonne. Pour certaines applications, l'on préfère le
sulfate de baryte précipité, que l'on peut obtenir en
poudre impalpable, absolument blanc. Ce produit est
importé de l'étranger; il vaut 25 francs les 100 kilo-
grammes à l'état sec. On a souvent avantage à l'acheter
sous forme de pâte renfermant de 20 à 25 p. c. d'eau,
quitte à lui enlever son humidité avant de l'em-
ployer; dans ce cas, on ne le paie que 12 francs les
100 kilogrammes.
CARBONATES.
Au lieu de la chaux et de la magnésie, on utilise,
parfois, le carbonate de calcium et le carbonate de
magnésium ou magnésite.
Le carbonate de chaux se prépare généralement
au moyen de la craie, dont il existe plusieurs exploi-
tations dans le pays. Cette craie est broyée sous l'eau,
lavée, puis séchée. Par ce traitement, on ne parvient
pas toujours à enlever toutes les matières étrangères
que renfermait la craie — silice, argile, oxyde de fer —
dont la présence se révèle par une teinte un peu
jaunâtre de la masse. On obtient un produit plus pur,
plus sec et plus fin, en ne travaillant que des blocs
choisis, qui, après dessiccation à l'air libre, sont pul-
vérisés à sec et blutés. Le degré de pureté auquel
on arrive ainsi est de près de 99 p. c. avec une den-
sité de 2,78. Le carbonate de calcium est vendu
dans le commerce sous les noms de blanc minéral,
blanc lavé, blanc de Meudon, blanc d'Espagne, etc.
Son prix varie de 15 à 26 francs les 100 kilogrammes,
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suivant la pureté, la finesse du grain et la blancheur.
Le carbonate de chaux est une charge peu coûteuse,
qui n'augmente pas trop la densité des mélanges.
Le carbonate de magnésie naturel, dont nous avons
déjà indiqué la provenance, contient de 40 à 45 p. c.
d'oxyde de magnésium. Il est préparé en poudre bien
sèche et remplace souvent le carbonate de calcium ; il
est plus léger que ce dernier et sa valeur est sensi-
blement la même : 17 francs les 100 kilogrammes,
lorsqu'il est partiellement calciné, et 12 francs à l'état
natif.
Quelquefois, on substitue aux oxydes de plomb le
carbonate de plomb ou céruse, substance d'une valeur
un peu moindre (44 francs les 100 kilogrammes).
C'est un produit que l'on se procure facilement en
Belgique. Vu ses propriétés toxiques, l'usage de la
céruse doit être proscrit dans la fabrication des
appareils destinés à l'usage domestique.
L'emploi de tous ces carbonates offre, d'ailleurs,
l'inconvénient de dégager de l'acide carbonique pen-
dant la vulcanisation, d'où le danger d'avoir des
boursoufflures dans la masse. On ne les utilise donc
que pour les objets de faible épaisseur.
SILICATES.
Plusieurs silicates interviennent dans les mélanges
affectés à certaines spécialités.
Le talc, substance naturelle de nuance claire, com-
posé essentiellement de silicate de magnésium remar-
quable par sa légèreté, sa finesse et son onctuo-
sité, est employé notamment dans les compositions
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d'ébonite. Il est importé de Suisse, d'Italie, etc. Sa
valeur est de 10 à 13 francs les 100 kilogrammes,
suivant qualité.
Vasbeste ou amiante, silicate de calcium, de magné-
sium et de fer, est une matière d'une teinte grisâtre,
employée à l'état fibreux ou pulvérisé. Elle entre dans
la composition de certains articles, en raison des
qualités particulières qui la distinguent : dureté, mau-
vaise conductibilité vis-à-vis de la chaleur et de l'élec-
tricité, incombustibilité, inattaquabilité parles acides.
On importe l'amiante de différents pays : de la
Sibérie, du Canada et de la colonie anglaise du Cap.
La qualité utilisée comme charge vaut actuellement
de 50 à 80 centimes le kilogramme; les prix sont en
hausse constante depuis quelques années.
Le kaolin, argile primaire très pure, renfermant,
par conséquent, du silicate d'aluminium, est une sub-
stance très réfractaire et d'une grande blancheur.
On s'en sert au lieu de l'amiante, pour réduire le prix
des mélanges sans trop élever la densité. Le kaolin
vient de France, d'Allemagne, d'Angleterre (sous le
nom de china clay). Il se vend, en moyenne, de 35 à
40 centimes le kilogramme.
Lorsque l'on veut donner à la pâte un certain mor-
dant, par exemple dans la confection des gommes
à effacer, on y ajoute du verre pilé^ matière dont
la valeur peut être estimée à 8 ou 10 francs les
100 kilogrammes. On se sert aussi, dans le même
but, de la pierre ponce^ sorte de verre naturel,
dévitrifié, à texture poreuse, exploitée en Suisse, en
Autriche, etc.
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COMPOSÉS MINÉRAUX DIVERS.
Pour terminer réiiumération des substances miné-
rales dont on fait parfois usage dans l'industrie du
caoutchouc, il reste encore à mentionner quelques
produits artificiels utilisés comme colorants intensifs.
Ce sont :
Le jaune de chrome^ ou chromate neutre de plomb,
valant de 100 à 125 francs les 100 kilogrammes;
Le vert de chrome^ couleur obtenue par le mélange
du jaune de chrome avec le bleu de Prusse, ou ferro-
cyanure de fer, valant, à l'état pur, 200 francs les
100 kilogrammes ;
Le vert de Schweinfurth^ formé d'arsénite de cuivre
mélangé avec de l'acétate neutre de plomb; valeur,
250 francs les 100 kilogrammes;
Le bleu d'outremer^ produit dont la composition
n'est pas bien définie et dans la préparation duquel
entrent du kaolin, de la silice, du soufre, du carbonate
de soude et du charbon de bois. Le prix varie de 60 à
80 francs les 100 kilogrammes, suivant finesse.
Tous les colorants ci-dessus sont fabriqués en Bel-
gique.
SUBSTANCES ORGANIQUES.
Diverses matières d'origine végétale ou animale
sont également additionnées au caoutchouc en guise
de charge.
La sdure de bois^ la poudre de liège^ formées par de la
cellulose plus ou moins pure, laissent au caoutchouc
toute sa légèreté, tout en conservant au produit une
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bonne ténacité. De plus, ces substances sont très
mauvaises conductrices de la chaleur et de l'élec-
tricité, point qui a son importance dans certaines
applications. On n'emploie pas la sciure de bois ordi-
naire, qui est grossière, peu homogène, souvent
impure. On utilise de la farine de bois identique à
celle qui sert à la fabrication de la dynamite. (]e
produit, fourni par la Suède ou l'Allemagne, revient
à 12 ou io francs les 100 kilogrammes.
Le liège en plaques est un produit récolté en
Espagne et dans les contrées du nord de l'Afrique. 11
est importé pour la fabrication des bouchons et les
débris provenant de cette industrie sont vendus à
raison de 3 fr. 50 c. les 100 kilogrammes. Ce sont ces
déchets qui, après un triage, un broyage et un blutage
préliminaires, sont réduits, sous des meules, en une
poudre très fine, appelée farine de liège^ que l'on peut
employer dans les mélanges de caoutchouc. La pré-
paration du liège en poudre étant pratiquée par les
fabricants de linoléum et les fabricants de produits
en liège aggloméré, c'est chez ces industriels que l'on
peut se les procurer.
Dans certaines compositions, on introduit des
fibres textiles sous forme de déchets de fabrication :
étoupe de lin, déchet de coton, tontisse de laine, bourre
de soie. Ces matières déterminent dans la masse une
espèce de feutrage, sans rien enlever de sa souplesse
au caoutchouc, de sorte que le produit présente des
qualités se rapprochant de celles du cuir. La plupart
de ces déchets sont fournis par l'industrie textile du
pays, à des prix en rapport avec les cours des matières
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premières. Comme valeur moyenne, en ces derniers
temps, on peut admettre :
Pour l'étoupe du lin . fr. 0.60 à 1.00 le kilogramme.
Pour le déchet de coton . 0.30 à 0.40 —
Pour la tontisse de laine. 1.00 —
Pour la bourre de soie . 2.00 à 3.00 —
Vhuile de lin est parfois ajoutée au mélange pour lui
donner de la plasticité et faciliter son façonnage méca-
nique.
Comme substances de composition organique, il
reste à mentionner les matières tinctoriales natu-
relles ou artificielles, qui remplacent avantageuse-
ment les colorants minéraux, à base de plomb, de
mercure, d'arsenic, de cuivre, dont l'emploi n'est
pas sans inconvénient au point de vue hygiénique.
Pour les teintes rouges, on utilise le carmin, la
cochenille, la laque, Vorseille; pour le jaune, le quer-
citron, le curcuma, le fustel.
Enfin, on a recours, notamment lorsqu'il s'agit
d'objets à parois très minces, aux couleurs d'aniline,
qui offrent toutes les variétés possibles de nuances.
L'application de ces couleurs est plutôt du domaine
de la teinture, car on en revêt, après coup, les pro-
duits façonnés. Ces couleurs laissent au caoutchouc
une translucidité partielle.
B. Matériaux d'intercalation et de juxtaposition.
Les matériaux qui sont adjoints au caoutchouc dans
la confection de beaucoup d'objets, consistent princi-
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paiement en produits textiles, fils et tissus de diverse
nature, en produits métalliques du même genre, et
en quelques autres substances. L'interposition de ces
matériaux augmente la résistance des objets fabriqués;
ce surcroît de résistance est évidemment obtenu au
détriment de l'élasticité.
PRODUITS TEXTILES.
Fils. — Pour le tressage de la gaine qui entoure
certains tuyaux en caoutchouc, on emploie couram-
ment des fils de coton assez gros, notamment les
numéros 4 à 7 qui se vendent à raison de 1 fr. 80 c. à
2 francs le kilogramme. On se sert aussi, mais plus
rarement, de fils de chanvre et de jute.
Dans les bourrages à âme caoutchoutée, on utilise
du gros fil de coton ou bien du fil d'amiante. Jusque
dans ces derniers temps, on faisait venir le fil
d'amiante d'Italie. Depuis peu, deux établissements se
sont créés en Belgique pour le travail de l'amiante ; ils
livrent des fils ordinaires à raison de 2 fr. 10 c. le
kilogramme et des fils fins (numéros 8 à 100), qui
reviennent naturellement plus cher.
Tissus. — Les tissus fabriqués au moyen de diffé-
rentes fibres textiles interviennent en grande quantité
dans l'industrie du caoutchouc ; ils servent à former,
en quelque sorte, la carcasse des objets.
La toile d'amiante entre dans la confection des
feuilles pour joints. Ce tissu peut être fabriqué
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exclusivement avec de l'amiante ou bien être formé
d'une trame d'amiante avec chaîne en coton ou en
laiton.
Tous ces articles, que l'on était naguère obligé de
faire venir d'Italie ou d'Allemagne, sont actuellement
fabriqués en Belgique.
Les toiles intercalaires servant à façonner des cour-
roies, des tuyaux, des bandages pneumatiques et
d'autres appareils caoutchoutés, sont, généralement,
des toiles de coton croisées, que l'on peut se procurer
en Belgique.
Dans le même but, on utilise aussi, mais en moindre
quantité, des toiles de lin, de chanvre, de jute, tous
produits que l'on trouve dans le pays à d'excellentes
conditions de prix.
Dans la préparation des étoffes imperméables pour
vêtements, ce sont naturellement des étoffes de laine
et de coton de qualité et de prix variables qui sont
employées. L'industrie belge offre un choix suffisant
de ce genre de produits. Certains objets de luxe,
comme les coussins, etc., demandent des tissus de
plus de valeur, du satin, du velours de soie, etc.
La confection des chaussures imperméables (ga-
loches, bains de mer) exige quelques produits spé-
ciaux, entre autres : les grosses toiles de coton, genre
toile à voile, blanches ou teintes, pour les empeignes;
le molleton, imitant la flanelle, pour les semelles
intérieures ; les tricots de laine et de coton, pour la
garniture intérieure du galochage; des lacets, etc.
Ce sont tous produits que l'on peut se procurer dans
le pays.
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— 87 —
PRODUITS MÉTALLIQUES,
Les fils de fer, d'acier, de laiton, de plomb, sont
employés pour renforcer la paroi de certains tuyaux
ou d'autres objets.
C'est également avec du fil de fer qu'on obtient la
rigidité des talons des enveloppes recouvrant les ban-
dages pneumatiques.
Enfin, on intercale souvent, dans les feuilles pour
joints, de la toile métallique de laiton à mailles
serrées. Des feuilles de laiton ou de plomb sont,
quelquefois, utilisées pour renforcer les tissus caout-
choutés. Ces divers fabricats sont de provenance
nationale.
MATIÈRES DIVERSES.
A certains articles en caoutchouc sont adaptés des
organes spéciaux qui font partie de la pièce complète
livrée par l'industriel et qui doivent être fabriqués
avec des matières appropriées. Tels sont : les sou-
papes pour chambres à air de pneumatiques, qui sont
en métal blanc ; les garnitures des pièces de biberons,
en os; les embouchures de ballons, en bois; les oeiUets
des chaussures, etc., etc.
Mentionnons encore, pour mémoire, les cuirs ordi-
naires, et les cuirs blancs au chrome, collés, comme
antidérapants, à certains pneumatiques, les rivets et
les ferrures spéciales en acier, pour la garniture de
ces derniers.
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C. Matières auxiliaires.
Les principales matières dont on fait une consom-
mation courante dans les diverses opérations, sont :
les dissolvants du caoutchouc, les dissolvants du
chlorure de soufre, les toiles pour le moulage des
pneumatiques, les produits à savonner, les feuilles
d'étain pour la vulcanisation de l'ébonite.
DISSOLVANTS DU CAOUTCHOUC.
Toute usine a besoin de préparer de grandes quan-
tités de dissolutions de caoutchouc pur ou additionné
de gutta-percha, pour servir, en guise de colle, à
souder ensemble plusieurs pièces ou à réunir les bords
d'un même appareil. Des dissolutions de caout-
chouc pur ou plus ou moins chargé sont également
employées pour enduire les toiles devant être inter-
calées dans les objets en fabrication, pour gommer les
tissus dont on fait des vêtements imperméables. Pour
dissoudre le caoutchouc, on a généralement recours à
la benzine et au naphte.
La benzine est une huile légère provenant de la
distillation des goudrons de houille, industrie prati-
quée en Belgique sur une vaste échelle. Il y a des
benzines plus ou moins pures et rectifiées; ces qua-
lités correspondent à des densités différentes. Les
benzines les plus lourdes distillent à ISS"" C, les plus
légères à 83** C. On choisit les premières lorsque l'on
veut obtenir des dissolutions très fluides. Si, au
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contraire, la dissolution doit sécher rapidement, on
prend l'huile dont le point d'ébuUition est le plus
bas. La valeur de la benzine, de même que celle
de tous les dérivés du goudron, est sujette à des fluc-
tuations assez marquées ; mais on peut admettre un
prix moyen oscillant entre 25 et 27 francs les 100 kilo-
grammes.
Le naphte est extrait des huiles de pétroles par
distillation. C'est un dissolvant un peu plus léger, plus
volatil que la benzine; sa densité est comprise entre
680 et 700. La valeur de ce produit est un peu plus
élevée; elle atteint 28 ou 30 francs les 100 kilo-
grammes. On compte, dans le pays, plusieurs éta-
blissements se livrant à la distillation des huiles
de pétroles.
DISSOLVANTS DU CHLORURE DE SOUFRE.
Pour préparer les bains de chlorure de soufre
utilisés dans la méthode de vulcanisation par trem-
page, on peut se servir, comme dissolvant, du naphte
de pétrole; mais on prend, plus couramment, le
sulfure de carbone. Ce liquide a l'inconvénient de
dégager une odeur très désagréable et d'être d'une
manipulation assez dangereuse à cause de sa grande
volatilité et de la promptitude avec laquelle ses
vapeurs s'enflamment. On ne le fabrique pas en
Belgique ; c'est l'Allemagne ou l'Angleterre qui nous
fournit ce produit. Le sulfure de carbone de qualité
ordinaire se vend 32 francs les 100 kilogrammes;
rectifié, il vaut 51 francs les 100 kilogrammes.
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- 90 —
Depuis quelque temps, un nouveau dissolvant du
chlorure de soufre a été introduit dans l'industrie :
c'est le tétrachlorure de carbone. Ce composé est un
liquide incolore, très volatil, à odeur d'éther ; il offre
l'avantage d'être incombustible et d'étouffer tout com-
mencement dé combustion. Ce produit est importé
de France, d'Allemagne ou d'Angleterre ; sa valeur est
de 86 francs les 100 kilogrammes.
TOILES POUR MOULAGE.
Ainsi que nous le verrons plus loin, beaucoup
d'objets en caoutchouc subissent la vulcanisation
pendant qu'ils sont comprimés énergiquement dans
des moules, ceci afin de conserver des dimensions
exactes et la netteté des contours. Il est des objets,
toutefois, tels les gros tuyaux et les enveloppes de
pneumatiques, avec lesquels ce procédé n'est pas
d'une application commode. Dans ce cas, on recourt
souvent à une autre méthode : on place l'objet sur
une forme ou mandrin et, pour obtenir sur la face
extérieure la pression voulue, on l'entoure d'une bande
de toile enroulée plusieurs fois et fortement tendue.
Cette bande de toile est enlevée après vulcanisation
et ressert à nouveau au même usage. Mais, au cours
de ces opérations répétées, la toile s'use assez rapi-
dement, désagrégée par l'action des produits sulfu-
reux combinée avec celle de la chaleur. La consom-
mation de ces toiles représente donc une dépense
assez importante dans les usines où l'on a adopté ce
système de moulage.
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Les tissus dont on fait usage à cet effet sont de
simples toiles de coton, qui doivent être de bonne
qualité; parfois, on leur préfère des tissus croisés,
d'une résistance supérieure. Dans certains établisse-
ments, on soumet ces toiles à une préparation chi-
mique qui en prolonge notablement la durée.
Avant de placer la toile, on peut commencer par
enrouler une bande de papier pour protéger la sur-
face du caoutchouc. On serre le tout extérieurement
au moyen de fils de fer.
PRODUITS A SAVONNER.
Au cours des manipulations auxquelles on soumet
les objets en caoutchouc avant de les vulcaniser, il est
nécessaire de prendre certaines précautions pour
empêcher que les surfaces qui se trouvent forcément
en contact n'adhèrent et ne finissent par se coller
complètement les unes aux autres, en vertu de la
propriété bien connue du caoutchouc crû de se souder
à lui-même. Dans ce but, on saupoudre ces surfaces
d'une légère couche d'un produit neutre, pulvérulent
et sec, qui a pour effet de faire glisser les pièces
l'une sur l'autre; cette opération porte le nom de
savonnage.
La substance qui convient le mieux pour savonner
les objets en caoutchouc est le talc, dont nous avons
déjà fait mention en parlant des charges. On en fait
un usage journalier dans les manufactures; naturel-
lement, il n'est pas indiqué d'employer à cet usage
les qualités les plus fines. Habituellement, on utilise
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— ga-
le talc d'Autriche, vendu de 7 à 8 francs les 100 kilo-
grammes.
Quelquefois, on remplace le talc, notamment lors-
qu'on travaille des objets colorés, par un produit un
peu plus grossier, de valeur moindre : le minium ou
oxyde de fer, de qualité ordinaire.
Enfin, faisons observer que, dans le gommage des
tissus, on se sert, pour empêcher l'adhérence lors de
l'enroulement, d'une toile de lin intercalée entre les
spires. Il importe que cette toile soit très pure; aussi,
prend-on soin de la faire bouillir au préalable.
FEUILLES d'ÉTAIN.
Lorsque l'on a à vulcaniser des plaques ou d'autres
objets en ébonite, ce qui se fait dans des chaudières
remplies de vapeur, il est indispensable de les pro-
téger contre l'action directe de cette vapeur. Dans
ce but, on les recouvre, on les enveloppe de minces
feuilles d'étain; c'est ainsi qu'on obtient des sur-
faces polies et brillantes.
Souvent, les feuilles d'étain sont préparées par
laminage dans les usines mêmes, au moyen de
plaques d'une certaine épaisseur. L'étain en lingots
est un produit de la métallurgie anglaise. Toutefois,
il existe, dans le pays, un établissement qui le lamine
en feuilles plus ou moins fines. La valeur actuelle de
ces produits est de 550 francs les 100 kilogrammes.
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III
Technologie.
Avant de le mettre en œuvre, on doit soumettre le
caoutchouc naturel à un travail préliminaire d'épura-
tion et de préparation, dans le but de le débarrasser
des matières étrangères qu'il renferme et de l'amener
à un état d'homogénéité convenable. Après quoi, il
faudra, s'il y a lieu, lui incorporer l'agent de vulca-
nisation, ainfei que les substituts, adjuvants, charges et
colorants nécessaires. Soit avec la pâte de caoutchouc
pur, soit avec les compositions ainsi préparées, on
pourra procéder à la confection des objets que l'on a
en vue. Toutefois, ce travail comportera des modes
d'opérer différents et dans le façonnage et dans la
vulcanisation, suivant la constitution même des pro-
duits. Les méthodes suivies varieront selon qu'ils
seront obtenus au moyen de caoutchouc pur, mani-
pulé sous forme de feuille mince, dite feuille anglaise,
qu'ils seront façonnés avec des mélanges travaillés
directement sans l'aide d'autres produits, ou bien
fabriqués en combinaison avec des matériaux inter-
calaires, tels que tissus gommés, fils de textiles,
garnitures métalliques, etc.
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— 94 —
L'étude technologique qui va suivre comportera
l'examen des diverses branches énumérées ci-après :
1"* Préparation de la pâte de caoutchouc en feuilles,
pure ou mélangée ;
2** Travail de la feuille anglaise ;
3"* Façonnage direct des mélanges en objets de
caoutchouc souple ou durci ;
h!" Gommage des tissus et applications;
5** Fabrication des articles avec matériaux inter-
calaires;
6'' Fabrication des bandages pneumatiques;
' "T Confection des chaussures imperméables;
8** Travail de la gutta percha.
A. Préparation de la p&te de caoutchouc.
CAOUTCHOUC PUR.
Le caoutchouc est préparé à l'état pur, soit pour ser-
vir à des mélanges subséquents, soit pour être trans-
formé en feuille mince sciée ou feuille anglaise, à
l'état non vulcanisé. Dans ce dernier cas, on utilise,
de préférence, du caoutchouc de première qualité ou
caoutchouc du Para. Cette fabrication comprend la
série des opérations suivantes :
Trempage et découpage. — Le caoutchouc brut,
divisé, s'il y a lieu, en fragments de dimensions con-
venables, séjourne d'abord pendant douze à vingt-
quatre heures dans une chaudière en fonte ou en bois
remplie d'eau que l'on maintient, par un jet de vapeur
à une température de 45 à 50*". Cette immersion, outre
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- 95 —
qu'elle ramollit la matière, la débarrasse des impu-
retés superficielles les plus grossières et, en même
temps, en sépare les corps gras qui sont dissous par
l'eau chaude. En vue de faciliter ce dégraissage, on
ajoute parfois un peu de soude au bain.
Au sortir de la cuve, le caoutchouc est découpé en
petits morceaux ayant, tout au plus, un volume de
3 à 5 centimètres cubes; cette opération s'exécute
habitueUement à la main, à l'aide d'un couteau effilé
et sous un filet d'eau qui a pour but de refroidir la
matière et de l'empêcher de coller.
Déchiquetagé et lavage. — Après ce traitement pré-
liminaire, le caoutchouc est broyé, tout en étant
soumis à un lavage à l'eau froide. Les morceaux
sont, en premier lieu, écrasés entre deux paires de
cylindres déchiqueteurs, en fonte dure, placés côte à
côte horizontalement et tournant à des vitesses diffé-
rentes. Habituellement, la surface de ces cylindres est
garnie de fines cannelures obliques ou hélicoïdales,
ou bien d'un gaufrage peu prononcé. Il importe que les
aspérités ne soient pas trop saillantes, afin de ne pas
déchirer le caoutchouc ni d'affaiblir sa nervosité. Un
courant d'eau froide ruisselle continuellement sur la
matière travaillée, entraînant les impuretés avec lui.
On termine le lavage en faisant passer le caoutchouc
par une seconde paire de cylindres disposés comme
les précédents, mais à surface lisse un peu rude, égale-
ment arrosés d'eau. Ces opérations facilitent l'extrac-
tion des corps étrangers qui se trouvent emprisonnés
à l'intérieur du caoutchouc. On obtient ce dernier à
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— 96 —
l'état pur, sous forme de feuilles irrégulières, pleines
de rugosités, voire de trous, rappelant, par ses rides,
l'aspect d'une peau de serpent.
Séchage. — Ces feuilles, auxquelles on donne par-
fois le nom de dentelles^ sont mises à sécher. Souvent,
Séchoir dans le vide.
on se contente, à cet effet, de les suspendre à des
tringles en bois ou en fer, dans un local obscur chauffé
vers 50 ou 60** C par des tuyaux de vapeur et con-
venablement ventilé. Il existe des appareils plus per-
fectionnés consistant en des armoires, parfaitement
closes, dans lesquelles le séchage s'effectue au milieu
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— 97 —
d'un vide relatif et, par conséquent, à basse tempéra-
ture, ce qui diminue les risques d'oxydation du
caoutchouc. Ce système est particulièrement recom-
mandable pour les gommes de qualité inférieure, à
consistance poisseuse, facilement altérables sous l'ac-
tion de la chaleur. La perte de poids au séchage est.
Cylindres masticateurs.
en moyenne, pour les bonnes qualités, de 10 à 15 p. c.
et, pour les qualités secfondaires, de 15 à 35 p. c.
Masticage. — Avant de pouvoir utiliser le caoutchouc
à la fabrication de produits manufacturés, il faut lui
rendre la consistance compacte et la texture homo-
gène que le déchiquetage lui a fait perdre. Ce résultat
est réalisé par l'opération du masticage, appelée aussi
régénération, qui consiste à travailler, à plusieurs
reprises, les feuilles séchées, entre des cylindres
7
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HSSmSXS:
— 98 —
lisses chauffés intérieurement par de la vapeur. Ces
cylindres sont placés horizontalement côte à côte ou,
plus rarement, superposés. A leur contact, le caout-
chouc s'échauffe, se ramollit, devient plastique. Par
la pression, les pores se resserrent, les éléments
s'agglomèrent, se soudent et Ton obtient du caout-
chouc compact ayant récupéré une densité normale.
La matière se pré-
sente, maintenant,
sous forme de ga-
lettes, plus ou moins
régulières, ayant de
H k 40 millimètres
(I '(épaisseur. Dans cer-
ns cas, on se con-
tente d'enrouler
ces plaques sur
elles-mêmes, en
les serrant forte-
ment de façon à
laisser le moins
d'air possible
entre les spires. Ces rouleaux sont déposés dans un
magasin frais et obscur jusqu'au moment de leur
utilisation.
Lorsqu'il s'agit de préparer le caoutchouc pour
fabriquer des feuilles minces ou feuilles anglaises,
on procède un peu différemment. Le masticage se
fait au moyen d'un appareil qui porte le nom de
diable ou loup.
Cet appareil est constitué par un fort cylindre en
Masticateur ou diable.
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99
fer, garni intérieurement de saillies en pointes, placé
au-dessus d'un double fond que l'on peut chauffer à
la vapeur. La partie supérieure, munie de charnières,
peut s'ouvrir comme un couvercle; on la soulève
au moyen de chaînes. Dans l'intérieur de l'appareil
tourne un tambour en fonte massive,
dont la surface est également garni
de saillies. Avec les feuilles de caout-
chouc lavées et séchées, on forme un
rouleau un peu plus gros que l'espari»
restant libre entre le tambour et la
caisse, et on introduit ce bloc dans
l'appareil. Par suite du mouvement
de rotation imprimé au cylindre inti^
rieur, le caoutchouc est entraîné par
les pointes et tourne sur lui-même, ne
pouvant glisser. Durant cette opéra-
tion, le caoutchouc est étiré, com-
primé dans tous les sens. En frottan i
énergiquement les unes contre les
autres, les particules s'échauffent,
se ramollissent et finissent par se
souder, s'agglomérer intimement.
Lorsque le caoutchouc est suffi-
samment mastiqué, on passe à l'opération suivante.
Presse à blocs.
Blocage et congélation. — Les galettes encore chaudes
sont empilées sur un cadre rectangulaire en fonte et
soumises à une forte pression au moyen d'un piston
actionné par une vis sans fin ou par la force hydrau-
lique. On laisse la masse dans cette position pendant
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— 100 —
quelques jours, jusqu'à ce qu'elle soit complètement
refroidie; on la retire, alors, sous forme d'un pain
compact représentant un parallélipipède. Au lieu d'un
cadre rectangulaire, on peut faire usage d'une presse-
canon, qui fournit des cylindres parfaitement régu-
liers d'un diamètre de 30 centimètres environ et d'une
longueur de 50 centimètres à 1 mètre.
Quelle que soit leur forme, les blocs de caoutchouc
séjournent durant plusieurs mois, dans une cave où
l'on maintient une température très basse. Pendant
Machine à scier les blocs rectangulaires.
ce repos dans un milieu froid et obscur, le caout-
chouc se bonifie considérablement; grâce à un lent
travail moléculaire interne, il acquiert, peu à peu, une
uniformité parfaite au point de vue de la composition
et de la nervosité; toute trace d'irrégularité et de
stratification disparaît dans la masse.
Sciage. — Lorsque le moment est venu de les mettre
en œuvre, on retire les blocs de la cave et on les
réchauffe à une température convenable pour le
travail. Les feuilles sont obtenues par sciage à l'aide
d'une lame d'acier sans dents, disposée horizontale-
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— 101 --
ment, à laquelle on imprime un déplacement alter-
natif accéléré, correspondant à 600 ou 800 coups par
minute. Ce couteau est constamment rafraîchi par un
filet d'eau, afin d'éviter réchauffement du caoutchouc.
Le mécanisme diffère selon qu'il s'agit de débiter un
bloc rectangulaire ou un bloc cylindrique.
Dans le premier cas, le dispositif de l'appareil
rappelle celui d'une machine à planer le bois. Le pain
de caoutchouc est collé sur un chariot qui avance
automatiquement le long d'un plateau à glissières,
tandis que la feuille est sciée à la surface supérieure.
Lorsque le chariot est arrivé au bout de sa course,
on le ramène en arrière et on l'élève d'une quantité
correspondante à l'épaisseur d'une feuille. Les feuilles
obtenues par ce système ont une longueur limitée,
mais on peut en souder plusieurs bout à bout à l'aide
de la machine à battre.
Quant aux blocs cylindriques, ils sont débités en
une feuille continue au moyen d'une machine agissant
de la manière suivante : le rouleau de caoutchouc est
ajusté horizontalement entre deux pointes pivotantes
qui le maintiennent par les deux extrémités de son
axe. Tout en tournant sur lui-même, il se présente
à l'action d'un long couteau animé d'un mouvement
de va et vient extrêmement rapide, s'élevant jusqu'à
2,000 battements par minute, sorte de tremblement
presqu'imperceptible à l'œil. Le tranchant est, comme
précédemment, continuellement rafraîchi par un filet
d'eau ou des blocs de glace. Le cylindre de caout-
chouc est, littéralement, pelé jusqu'à son centre,
suivant une ligne en spirale et transformé en une
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— 102 —
nappe fine, continue, dont le développement peut
atteindre 500 mètres. L'épaisseur de cette feuille se
règle à volonté; on peut obtenir des feuilles ayant
moins de ^/lo de millimètre. Au fur et à mesure que la
nappe se détache du bloc, on l'enroule sur un tam-
bour, en ayant soin de la savonner avec du talc ou
avec de l'eau de savon, pour empêcher que les spires
n'adhoront l'une à l'autre.
Machine automatique à couper les blocs ronds.
Le caoutchouc, scié ainsi en lames fines par l'un ou
l'autre des procédés que nous venons d'expliquer,
porte le nom de feuille anglaise. Ce produit est alors
prêt à être travaillé directement à l'usine ou à être
expédié à d'autres établissements.
On remarquera qu'il n'a pas été ajouté de soufre au
caoutchouc. C'est que la vulcanisation se fait après
achèvement de l'objet, par trempage à chaud ou à
froid.
La véritable feuille anglaise est composée de caout-
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— 103 —
chouc absolument pur. Cependant, on trouve aussi,
dans le commerce, sous la même dénomination, des
feuilles sciées dans la composition desquelles entre
une certaine quantité de charge.
MÉLANGES.
Travail préliminaire. — Dans la confection de la
plupart des produits manufacturés, l'on fait usage de
caoutchouc mélangé avec une certaine quantité d'ad-
juvants, charges ou substituts. Les opérations préli-
minaires auxquelles on soumet la matière brute sont
les mêmes que celles que nous avons décrites précé-
demment. Rarement, on fait usage des blocs ayant subi
la congélation. On se contente d'employer le caout-
chouc mastiqué, transformé en plaques et enroulé
ainsi que nous l'avons expliqué ci-dessus. Presque
toujours, le malaxage avec les autres substances
succède immédiatement au masticage.
. Pesage des matières. — Après avoir déterminé la
quantité de caoutchouc à travailler dans une opéra-
tion, on pèse soigneusement tous les autres ingré-
dients devant entrer avec lui dans la composition :
soufre pour vulcaniser, charges, colorants, régénéré,
factice, etc. Le tout est déposé dans des baquets en
zinc et transporté à l'atelier. Parfois, ces substances
sont mélangées préalablement.
Dans chaque cas particulier, le fabricant choisit
la qualité de caoutchouc qui convient le mieux, tant
au point de vue du prix de revient auquel il veut
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— i04 —
atteindre que des qualités que devra posséder l'objet
à fabriquer. Il est clair, par exemple, que la confection
des bandages pneumatiques exigera de la gomme
éminemment nerveuse et élastique, tandis que cette
condition ne sera nullement requise pour un mélange
destiné à être transformé en ébonite, puisque la
vulcanisation poussée à fond a pour effet d'annihiler
complètement la nervosité. C'est en se basant sur des
considérations du même ordre que l'on décidera de
la quantité de factice et de caoutchouc régénéré à
introduire dans chaque mélange. Quant aux adju-
vants et aux colorants à employer, leur choix dépend
essentiellement du genre d'application auquel chaque
objet est destiné. On conçoit qu'il est difficile, pour
ne pas dire impossible, d'indiquer des compositions
pouvant être adoptées pour les diverses classes de pro-
duits. Chaque usine possède ses recettes particulières,
fruit de ses essais et de son expérience, qu'elle
applique pour faire les mélanges destinés à telle ou
telle catégorie d'objets à fabriquer.
Quoi qu'il en soit, nous donnons ci-après, à titre
d'exemples, quelques formules générales s'appliquant
aux mélanges appropriés à des articles de fabrication
courante.
Tapis.
Gomme 100
Soufre 25
Régénéré 25
sulfate de baryte ... 25
Charge ^0 , _ , . . ^^
' blanc de zinc .... 25
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i05 —
Clapets.
CAOUTCHOUC SOUPLE.
Gomme
Soufre
Régénéré ....
CAOUTCHOUC RIGIDE.
Gomme
Soufre
100
do
iOO
20
CAOUTCHOUC DEMI-SOUPLE.
Gomme iOO
Soufre 15
Factice 50
Charge 100
blanc de zinc . .
carbonate de chaux,
kaolin
25
25
50
Tuyaux.
CAOUTCHOUC ROUGE.
Gomme 100
Sulfure d'antimoine . . 25
Factice 25
TYPE DES CHEMINS DE FER.
Para . 110
Soufre. 10
blanc de zinc. 35
35
Charge 70
litharge .
Bandages pneumatiques pour voitures automobiles.
PROTECTEUR.
Gomme 100
Soufre 15
Régénéré 25
Gomme. 100
Soufre . 15
Charge . 50 (litopone, etc.).
Ébonite.
Gomme 400
Soufre 50
l litharge 75
Charge 200 | chaux 50
f sulfate de baryte ... 75
Il est bien entendu que les chiffres que nous
indiquons ci-dessus n'ont rien de fixe. On peut faire
varier, dans des limites assez étendues, les propor-
tions des différents éléments; on peut, aussi, changer
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— 106 —
la nature des charges et choisir des caoutchoucs de
l'une ou l'autre qualité. Les conditions du travail
subséquent en seront forcément modifiées et, pour
chaque recette distincte, il faudra déterminer prati-
quement quelles devront être la température et la
durée de la vulcanisation.
Gand : Atelier de malaxage.
Malaxage. — Cette opération a pour but de mélanger
le plus intimement possible les diverses matières qui
viennent d'être préparées. A cet effet, on se sert de
cylindres pétrisseurs, semblables aux cylindres masti-
cateurs dont nous avons parlé. Ils ont la surface
lisse et peuvent être chauffés intérieurement par de la
vapeur; la chaleur peut ainsi se régler d'après la
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— i07 —
nature des substances à travailler. On commence par
faire passer entre les cylindres les galettes de caout-
chouc ; grâce à la chaleur, elles se ramolissent et se
laminent facilement. An bout de quelque temps, les
particules de gomme ont acquis mie mobilité rela-
tive; c'est à ce moment que Ton introduit, sucessi-
vement et par petites portions, toutes les substances
devant faire partie de la composition : d'abord le
soufre, puis les autres ingrédients. Ce faisant, on passe
à de nombreuses reprises la masse laminée par les
cylindres.
La durée du malaxage dépend de la nature et de
la proportion des matières à mélanger. On ne s'arrête
que lorsqu'on est sûr d'avoir obtenu une masse bien
homogène. Alors, celle-ci se présente sous forme de
plaques assez épaisses, susceptibles d'être mises en
œuvre sans autre préparation.
Calandrage. — Souvent, dans la fabrication de (uh'-
tains objets, il est nécessaire d'avoir à sa disposition
des feuilles minces très régulières, d'une épaisseur
déterminée, variant de ^ à | de millimètre. C'est au
moyen de la calandre que l'on obtient ce résultat.
Toutefois, l'on ne peut pas travailler directement à cet
appareil les feuilles provenant du malaxage. 11 faut,
au préalable, les amener à un degré de ramollis-
sement convenable en les réchauffant dans une sorte
de laminoir formé par deux cylindres superposés,
chauffés intérieurement par de la vapeur. Immédia-
tement après, la feuille passe à la calandre.
Une calandre est généralement constituée par trois
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— 108 -
cylindres, rarement par quatre, disposés l'un au-
dessus de l'autre et dont on peut régler l'écartement
à volonté; ces cylindres, qui sont chauffés, tournent
Gand : Calandre à trois cylindres.
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— 109 —
alternativement en sens contraire. La feuille est lami-
née, étirée jusqu'à l'épaisseur requise.
Au sortir de la machine, la nappe est enroulée
autour d'un tambour; on a soin d'en saupoudrer la
surface avec du talc ou de lui adjoindre une toile
intercalaire pour éviter l'adhérence. L'appareil peut
être muni d'un dispositif de couteaux permettant de
diviser la nappe en bandes pai*allèles, ce qui dispense
du travail subséquent de découpage.
Profilage. — Dans certaines spécialités, l'on doit
obtenir, non plus une nappe dont les deux faces sont
unies et parallèles, mais des lames continues pré-
sentant un dessin en relief ou des surépaisseurs à
certains endroits de leur section. C'est le cas, notam-
ment, pour les chapes des bandages pneumatiques de
bicyclettes et pour les bandes hors desquelles on
découpe les semelles extérieures des chaussures
imperméables. Alors, au lieu de travailler la pâte à la
calandre ordinaire, on la lamine entre deux cylindres,
dont l'un porte, gravé en creux sur sa surface, le dessin
à reproduire en profil. Le ruban sans fin sortant du
laminoir a, par exemple, comme largeur, la longueur
de la semelle ; on sectionne cette bande en tronçons
d'une grandeur suffisante pour fournir six semelles
consécutives.
B. Travail de la feuille anglaise.
La feuille sciée sert à fabriquer toute une série
d'objets, généralement de dimensions restreintes,
dont les parois, très minces, ont parfois une ténuité
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— 110 —
extrême. Ces produits doivent, tout en possédant une
solidité suffisante, être doués d'une flexibilité com-
plète ou d'une grande extensibilité. Tels sont, par
exemple : les tubes pour laboratoire et pour les
biberons, les tétines et les téterelles, les gants, les
ballons, etc. Cette branche très spéciale de l'in-
dustrie du caoutchouc peut se résumer en deux
phases : le façonnage des objets, puis leur vulcani-
sation.
FAÇONNAGE.
Deux méthodes de travail sont en usage : celle par
moulage et celle par découpage et soudure.
Moulage. — Ce système s'applique à de menus
objets, comme les pièces pour biberons, dont on
produit une grande quantité à la fois. Un certain
nombre de mandrins ayant la forme voulue sont fixés
à un cadre; on les plonge, tous en même temps, dans
une dissolution de caoutchouc, puis on laisse éva-
porer la benzine. Après dessiccation, on recommence
l'opération, et celle-ci est répétée autant de fois qu'il
est nécessaire pour que la couche de caoutchouc
déposée sur le mandrin acquière une épaisseur suffi-
sante.
Découpage et soudure. — Dans ce procédé, suivi,
notamment, pour la confection des gants, des doig-
tiers, des tubes flexibles, etc., on commence par
débiter la feuille de caoutchouc, à l'aide de ciseaux.
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— 111 —
en bandes d'une largeur convenable. Hors de ces
bandes, on découpe à l'emporte-pièce les différents
morceaux qui doivent constituer l'objet. Ensuite, on
assemble ces pièces en se servant d'un mandrin,
réunissant les bords que l'on soude par une légère
pression. Certains détails s'achèvent au moyen des
doigts. Le caoutchouc pur et non vulcanisé est très
plastique ; il adhère aisément à lui-même. Il existe
aussi des dispositifs perfectionnés pour accomplir
mécaniquement et rapidement ces opérations.
Les tubes flexibles se façonnent d'une manière fort
simple. Après avoir découpé un ruban d'une largeur
un peu supérieure au développement du pourtour,
on l'introduit, en le repliant à moitié, dans une
ouverture circulaire pratiquée dans une lame métal-
lique. Puis, on le fait avancer lentement en lui impri-
mant un petit mouvement de va-et-vient. Le simple
frottement contre les bords de l'orifice suffit pour
souder les deux lèvres et former le tuyau.
Les ballons, qu'ils soient sphériques ou qu'ils
affectent des formes particulières, sont obtenus par
des procédés analogues. Les morceaux découpés à
l'emporte-pièce sont réunis et collés ensemble. Après
quoi, on les dilate par l'introduction d'air comprimé.
Ces manipulations s'exécutent méthodiquement avec
une grande précision, grâce à une installation méca-
nique des plus perfectionnées. Souvent les ballons
portent des dessins que l'on imprime à l'aide de
clichés en bois. La fixation de l'embouchure ou
d'autres organes accessoires à lieu après la vulca-
nisation.
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112 —
VULCANISATION.
La vulcanisation des objets en feuille anglaise a
toujours lieu par trempage à chaud ou à froid.
Trempage à chaud. — On fait usage d'un bain de
soufre fondu, contenu dans une chaudière en fonte et
maintenu à une température de 130 à 135"* C. Les
pièces, suspendues à un cadre, y sont immergées pen-
dant un certain temps; vu leur faible poids, on est
obligé de leur adjoindre une charge supplémentaire
sous forme de réglettes. Les objets à vulcaniser
doivent être bien secs. Dans ce procédé, on ne peut
guère dépasser une épaisseur de 6 à 8 millimètres.
Trempage à froid. — Pour opérer à froid, on pré-
pare, dans un vase en grès, un bain de chlorure de
soufre dissout dans du naphte, du sulfure de carbone
ou du tétrachlorure de carbone. On y plonge les objets
pendant deux ou trois minutes, puis on les laisse
sécher dans un local maintenu à une température
de 25^ C. environ, en aspirant les vapeurs par en bas.
Après un second trempage, on laisse sécher définiti-
vement les pièces dans une étuve ; pendant ce repos,
la réaction entre le soufre et le caoutchouc a le
temps de se terminer et de se propager en tous les
points de la paroi. Cette méthode de vulcanisation est
très expéditive, mais elle ne s'applique avec succès
qu'à des objets ayant, au maximum, 3 à 4 millimètres
d'épaisseur.
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— 113 —
C. Transformation directe des mélanges
en objets de caoutchouc souple ou durci.
Ici, nous avons à décrire trois groupes d'opéra-
tions : le façonnage, la vulcanisation, le travail méca-
nique ou parachèvement.
FAÇONNAGE.
La transformation de la pâte de caoutchouc en
objets de forme déterminée s'effectue par des procédés
assez variés, mais rentrant toujours dans l'une ou
l'autre des catégories suivantes : découpage et collage,
boudinage, moulage.
Découpage et collage. — Certaines pièces plates sont
simplement obtenues en découpant des morceaux de
forme voulue hors des feuilles sortant de la calandre,
puis en superposant un certain nombre de ces mor-
ceaux, de façon à arriver à l'épaisseur requise. On
soude le tout par un laminage, ou bien par une com-
pression dans un moule, lors de la vulcanisation. C'est
ainsi que l'on prépare, entre autres, les feuilles pour
joints, les feuilles pour gommes à effacer en deux
compositions, les sabots pour chevaux, etc. Parfois,
des pièces sont découpées à l'emporte-pièce hors
d'une plaque laminée suivant un certain profil et
avec reliefs (semelles imperméables, etc.). On peut,
d'ailleurs, travailler les feuilles de caoutchouc mé-
langé en assemblant, sur un mandrin, des morceaux
découpés d'avance, comme cela se fait avec la feuille
anglaise. Toutefois, pour coller ensemble les pièces
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— 114 —
que l'on veut réunir, on a recours à des dissolutions
de caoutchouc, dont on enduit les parties mises en
contact.
Boudinage. — Ce procédé convient spécialement
pour fabriquer tous articles de faible section, creux
ou pleins, de longueur indéterminée, par exemple :
les boudins, les bourrelets, les bandes de billard, les
câbles, les tuyaux à gaz, les tubes en ébonite, etc.
L'appareil employé s'appelle boudineuse; il consiste en
un petit cylindre horizontal dans lequel on introduit
le mélange par une ouverture supérieure. Dans l'inté-
rieur, un arbre garni d'une palette hélicoïdale fait
avancer la pâte, la presse vers l'extrémité antérieure et
la force à sortir par une filière adaptée à cet endroit.
L'orifice est généralement entouré par une couronne
de petites flammes de gaz, de façon à chaufi*er légère-
ment la pâte et à la maintenir à un degré de plasti-
cité convenable. La filière peut affecter des formes
variées et l'on peut réaliser toutes espèces de profils
creux ou pleins. Le boudin ou le tuyau, fourni par la
machine en une bande sans fin, est reçu dans une
boîte plate en tôle et enroulé en spirale au milieu de
talc. Certaines boudineuses sont pourvues d'un dispo-
sitif spécial pour saupoudrer de talc automatiquement
les tuyaux à leur sortie.
Moulage. — Beaucoup d'objets destinés à des usages
industriels ou autres sont façonnés dans des moules,
en acier ou en bronze, formés de deux pièces que l'on
réunît en les serrant fortement au moyen de clames.
Cette manière d'opérer assure la netteté des contours
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— 115 —
et l'exactitude des dimensions. Certains objets de
forme simple, tels que les bouchons, s'obtiennent au
moyen d'une plaque percée, de part en part, de
cavités légèrement coniques dans lesquelles on intro-
duit la pâte; la pression se donne alors par l'appareil
à vulcaniser. Pour certains articles, comme les pail-
lassons, les moules consistent en de simples plaques
portant des dessins en creux, que l'on place sur le
plateau inférieur de la presse à vulcaniser. Parmi les
articles fabriqués par moulage, nous citerons : les
clapets et autres organes du même genre en caout-
chouc souple, durci ou demi-souple, les talons à
ajuster aux chaussures, etc.
Pour fabriquer les timbres en caoutchouc, on com-
pose d'abord le texte avec des caractères typogra-
phiques; sur cette composition, on coule du plâtre et,
dans le moule ainsi obtenu, on presse de la pâte de
caoutchouc.
Les objets creux, tels que les balles à jouer, les pou-
pées, etc., se font également à l'aide d'un moule dans
lequel on place la pièce d'abord ébauchée. On a soin
de renfermer à l'intérieur quelques gouttes d'un
liquide volatile, eau ou ammoniaque, dont la vapeur,
lors de la vulcanisation, dilatera les parois et les obli-
gera à épouser exactement tous les contours du moule.
On doit souvent revêtir certaines pièces métalliques,
cylindres de filatures, robinets, etc., d'une couche de
caoutchouc souple ou plus ou moine durci. Dans ce
cas, ces pièces servent, en quelque sorte, de moule
intérieur et accompagnent le caoutchouc à la vulcani-
sation. On emploie également de la poudre d'ébonite
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— 116 —
râpée pour garnir extérieurement des organes métal-
liques, ou bien pour façonner des objets moulés, que
l'on comprime comme précédemment. Naturellement,
cette poudre doit être malaxée avec de la dissolution
de caoutchouc, afin de former une pâte plastique.
La pâte d'ébonite peut aussi servir pour souder des
plaques d'ébonite dont on peut former des récipients
ou d'autres objets.
VULCANISATIOIN.
Opération. — Pour déterminer la combinaison chi-
mique entre le soufre et le caoutchouc, il faut, ainsi
que nous l'avons dit au début, porter la masse à une
température supérieure de quelques degrés à la tem-
pérature de fusion du soufre, qui est de 120*^ C. La
(chaleur atteinte dans cette opération varie généra-
lement entre 122 et 136'' C. Quant au temps pen-
dant lequel on soumet les objets à cette coction, il
est compris entre une demi-heure et trois heures.
Ces deux éléments de l'opération ont, d'ailleurs, entre
eux une liaison étroite. La température doit être
d'autant plus élevée et le temps d'autant plus long
que l'on veut réaliser une vulcanisation plus forte,
c'est-à-dire, obtenir un plus grand degré de dureté ; en
même temps, la quantité de soufre incorporé aura été
plus considérable. Pour les objets courants, on adopte
souvent la température de 128 à 130'' C. et une durée
d'une heure à une heure et demie; quand il s'agit
d'ébonite, une température de 133 à 136'' C. et une
durée de deux heures et demie à trois heures sont
nécessaires. Il est des cas où l'on n'obtient pas du
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— 117 -
premier coup le résultat désiré; alors, il faut pro-
céder à plusieurs coctions consécutives.
Rappelons que, pour fixer la température et la
durée de la vulcanisation, on tient compte non seule-
ment de l'épaisseur des objets, mais encore des
matières ajoutées au caoutchouc, ces matières pou-
vant avoir plus ou moins d'influence sur la réaction
ou conduire plus ou moins bien la chaleur.
Autoclave horizontale avec chariot.
Quant aux appareils utilisés pour effectuer l'opéra-
tion, ils sont de différents genres. Ce sont : ou bien
des autoclaves chauffées par la vapeur; ou bien des
presses à plateaux chauffés; ou, enfin, des moules à
parois chauffées.
Autoclaves. — Les autoclaves sont des chaudières
en tôle ou en fonte, de dimensions variables, placées
verticalement ou horizontalement et fermées par un
couvercle à joint hermétique. Ce couvercle peut être
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— 118
à charnière ou bien amovible et manœuvré, dans
ce cas, à l'aide d'un contrepoids ou d'un treuil
adapté à une potence. On introduit dans ces appareils
les objets pressés dans leurs moules ou renfermés
librement dans des
boîtes en tôle, ce
qui est le cas, par
exemple, pour les
produits obtenus
par boudinage. Les
pièces à vulcaniser
sont ainsi à l'abri
du contact direct
de la vapeur.
Les tablettes en
pâte d'ébonite, dé-
coupées hors de
feuilles laminées,
sont empilées les
unes sur les autres,
enduites de talc
ou séparées par
J de minces feuilles
d'étain et inclinées
à 45*^ pour éviter
tout séjour d'eau de condensation. On introduit de la
vapeur à 3 ^ ou 4 atmosphères, ce qui correspond à
une température théorique de 139 à 144° C.
L'emploi de la vapeur est commode parce qu'il per-
met de constituer un milieu chauffé en tous ses points
à une température déterminée ; il suffît, pour cela, de
Autoclave à chemise de vapeur.
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— 419 —
régler la pression. L'autoclave est munie de divers
appareils de contrôle et de sécurité : manomètre,
thermomètre, soupape de sûreté, purgeur de vapeur.
Il y a aussi des autoclaves à doubles parois ou à
enveloppe de vapeur; la vulcanisation se fait alors
dans l'air sec, mode d'opé-
rer qui est indispensable
pour certains produits.
Presses. — Beaucoup d'objets
de forme plate, ou façonnés
dans des moules ouverts sur
chaque face, sont soumis à la
vulcanisation dite par contact,
qui s'effectue en comprimant
l'objet entre deux plateaux
horizontaux. La pression est
donnée soit au moyen de vis
sans fin, et, dans ce cas, le
plateau inférieur est fixe et \e
plateau supérieur mobile; soit
au moyen de pistons hydrau-
liques et, alors, c'est le plateau
inférieur qui se meut et se rapproche de l'autre. Les
plateaux sont chauffés intérieurement par de la vapeur
circulant dans des canaux; cette vapeur peut être
introduite par les côtés des plaques, ou bien amenée
par le centre même de l'appareil.
Il y a des presses de toutes grandeurs, adaptées
aux dimensions des pièces à vulcaniser. Les petites
presses à vis sont manœuvrées à la main, à l'aide d'un
Presse à vis à vulcaniser.
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— 120 —
volant horizontal calé sur l'arbre vertical. Les presses
plus grandes sont munies de plusieurs vis terminées
par des pignons et ceux-ci sont actionnés par un
arbre horizontal qui reçoit un mouvement de rotation
par l'intermédiaire d'une poulie et d'une courroie.
Les presses hydrau-
liques comportent un
ou plusieurs pistons,
(leux-ci sont mis en
iiouvement diriecte-
ment par l'eau refou-
lée par une pompe,
ou, plus souvent, par
r**au maintenue sous
pression à l'aide d'un
accumulateur, ali-
menté lui-même
par une pompe.
Les presses peu-
vent être simples
ou à plusieurs éta-
ges, ce qui permet
d'en tirer un meil-
leur rendement.
Il en est qui ont jusque cinq plateaux intermédiaires.
Certains constructeurs munissent leurs presses d'un
dispositif d'arrêt automatique fonctionnant lorsqu'on
atteint une pression maximum déterminée.
Moules à parois chauffées. — Ce procédé de vulcani-
sation se rapproche du précédent; il n'est applicable,
Presse hydraulique à vulcaniser
à plateaux multiples.
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— 121 —
d'ailleurs, qu'à certains genres de produits, par exem-
ple, aux bandages destinés à garnir les roues de voitu-
rettes. Les moules annulaires
renfermant les boudins en
caoutchouc s'empilent les uns
au-dessus des autres. Leurs
parois sont creuses et les
cavités communiquent entre
elles, de sorte qu'on peut les
chauffer simultanément par
un seul courant de vapeur.
TRAVAIL MÉCANIQUE
ET PARACHÈVEMENT.
Ébarbage. — Beaucoup
d'objets en caoutchouc
souple, après avoir été vul-
canisés et retirés de leurs
moules, doivent subir un tra-
vail de parachèvement. Sou-
vent, cette besogne se réduit
à un nettoyage et à un ébar-
bage; on procède, en quelque
sorte, à la toilette de la pièce*
D'autres fois, l'on a à exé-
cuter de véritables opérations
mécaniques, pour lesquelles
on a recours à des instruments manœuvres à la main
ou à des machines-outils.
Découpage. — On peut, par exemple, avoir à
découper, hors d'une feuille, des disques ou des
Machine à découper.
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- 122 —
anneaux pour joints. Cela se fait à l'aide de la machine
représentée à la page précédente et dont le fonction-
nement se comprend aisément.
Les petits anneaux destinés aux bouchons méca-
niques se tirent d'un boudin troué que l'on sectionne
en tranches d'égales épaisseurs au moyen d'un cou-
peret-guillotine ou d*un disque coupant en acier, sans
cesse mouillé d'un filet d'eau. Le boudin se présente
Tour automatique à couper les rondelles.
au couteau en passant à travers une plaque perforée
et est soutenu par un cylindre à gorge; chaque fois
qu'une rondelle est détachée, le boudin avance auto-
matiquement de la longueur voulue.
Pour obtenir les tampons cylindriques et autres
pièces du même genre, on fait usage d'un tour sur
lequel on fixe le boudin à travailler. Pendant que
celui-ci tourne sur lui-même, on en découpe une
longueur déterminée au moyen d'un outil en acier
porté par un chariot.
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— 123 —
Gommes à effacer. — La fabrication des gommes à
eflfaeer exige quelques opérations mécaniques. La
feuille de caoutchouc dûment préparée et vulcanisée
est découpée, à l'aide d'une cisaille, d'abord en bandes,
puis en tronçons ayant à peu près les dimensions
des pièces à obtenir. Le parachèvement de celles-ci
dépendra de leur forme; suivant le cas, on procédera
Gand : Façonnage d'objets en ébonite.
au tournage des bouts, au façonnage de la pointe à
l'aide d'une meule horizontale, à l'adoucissement des
arêtes en faisant tourner les pièces dans un tambour
avec du sable, etc.
Ëbonite. — Un grand nombre d'objets sont façonnés
au moyen de plaques et de baguettes d 'ébonite
vulcanisée. 11 s'agit, ici, d'opérations telles que :
découpage, sciage, tournage, rabotage, analogues à
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— 124 -
celles que l'on fait subir à la corne et aux autres
matières utilisées dans l'industrie de la tabletterie.
Les plaques travaillées ont une épaisseur variant de
2 à 7 millimètres. La râpe, la lime, le burin, la scie,
le rabot, le tour, la machine à fraiser, interviennent
dans ces opérations. Très souvent, les pièces termi-
nées reçoivent un travail de parachèvement qui con-
siste à leur donner le lustre et le poli désirables,
en les frottant successivement avec de l'émeri, de la
pierre ponce pulvérisée et du feutre.
D. Gommage des tissus et applications.
Lorsque l'on doit fabriquer des appareils avec
insertion de toiles intercalaires, l'on doit avoir à sa
disposition des bandes ou pièces de tissus préalable-
ment enduites d'une dissolution de caoutchouc, afin
qu'elles puissent adhérer à la pâte qui entrera en
combinaison avec elle. Nous avons dit, en parlant des
matières premières, que ces tissus pouvaient être
fabriqués de fils de coton, de chanvre, ou d'amiante.
Les tissus imprégnés de caoutchouc peuvent être
aussi utilisés directement à la fabrication de divers
articles devant posséder certaines qualités d'imper-
méabilité ou d'isolement : tissus de pansement, draps
d'impression, rubans isolants pour canalisations élec-
triques, coussins, vêtements imperméables de toute
espèce.
Le gonnnage des tissus compte parmi les manipu-
lations préparatoires que l'on retrouve dans presque
toutes les usines à caoutchouc. Nous l'envisagerons
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— 125 —
ici, non seulement au point de vue général de la fabri-
cation, mais aussi relativement aux applications spé-
ciales indiquées plus haut. Cette branche de l'industrie
du caoutchouc comporte une série d'opérations qui se
succèdent dans l'ordre suivant : examen et préparation
des tissus, préparation des dissolutions, étendage,
vulcanisation, laquage, confection.
PRÉPARATION DES TISSUS.
Les étoffes destinées à être imperméabilisées sont
examinées attentivement avant d'être soumises au
gommage. On écarte toute pièce présentant des
nœuds ou d'autres défauts susceptibles de provoquer
des déchirures par la suite. On s'assure également
que le tissu est parfaitement sec, afin que la vulcani-
sation se fasse dans de bonnes conditions. Cela fait,
on procède au mesurage de la pièce; on en découpe
la longueur qui doit être travaillée, à laquelle on
attache une bande de toile au moyen de laquelle on
pourra, sans inconvénient, tendre l'étoffe et commen-
cer à l'enrouler. En même temps, on prépare la toile
de lin qui devra accompagner l'étoffe gommée afin
d'éviter l'adhérence ; on a coutume de faire bouillir
cette toile pour la purifier convenablement. Il va de
soi que, lorsqu'il s'agit de toiles devant simplement
servir aux insertions, des précautions aussi minu-
tieuses ne sont pas nécessaires. Rappelons que la
toile d'amiante est caoutchoutée par les mêmes pro-
cédés que ceux utilisés pour les tissus ordinaires et
que nous allons décrire.
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— 126 -
PUÉPAUATION DES DISSOLUTIONS.
On prépare des dissolutions et des enduits plus ou
moins épais, au moyen de caoutchouc pur ou mélangé
avec des charges et des colorants; les dissolvants
emjiloyés sont, comme nous l'avons vu, la
l)enzine' de houille
ou le naphte de pé-
trole. Lorsqu'on
veut faire des disso-
lutions devant ser-
vir au collage, on
ajoute de la gutta-
percha au caout-
chouc. S'il s'agit de
gommer des toiles
<le coton pour la fa-
brication de cour-
roies, on peut pré-
parer la dissolution
avec de la balata.
L'opération se
pratique dans un
récipient cylin-
drique en tôle
dans lequel se meut un arbre en bois muni de
palettes agitant sans cesse le mélange. Avant d'être
introduite dans ce malaxeur, la pâte à dissoudre est
préalablement triturée et réchauffée. Dans quelques
usines, on remplace cet appareil par un pétrin méca-
nique, système Werner : c'est une sorte de cuve en
Machine a mélanger les dissolutions.
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— 127 —
fonte dans laquelle tournent en sens contraire deux
arbres placés horizontalement à côté l'un de l'autre;
chacun de ces arbres porte des espèces de bras ou
palettes évidées et contournées en hélice. Les ingré-
dients, agités dans tous les sens par le mouvement
des palettes, subissent un malaxage
énergique et se mélangent parfai-
tement. L'appareil est hermétique-
ment clos, ce qui empêche les
vapeurs de benzine ou de naphte
de se répandre dans l'atmosphère.
Parfois, il est nécessaire de filtrer
les dissolutions, afin de les débar-
rasser des matières qui restent en
dépôt.
ÉTENDAGE.
Pour étendre la dissolution sur le
tissu, on se sert soit d'une calandre
à trois cylindres, soit d'un métier à
gommer ou spreader.
La calandre dont on fait usage ne
diffère de celle qui est employée
pour laminer le caoutchouc que
par les organes mécaniques commandant les cylin-
dres, et par l'addition d'un dévidoir et d'un appareil
spécial de bobinage. On fait passer simultanément
entre les cylindres le tissu à gommer et une mince
feuille de caoutchouc préalablement réchauffée; les
deux parties se soudent par suite de la compression
qu'elles subissent.
Filtre
pour dissolutions.
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— 128 —
On a recours, de préférence, aux métiers à gommer,
dont il existe divers modèles. Le système le plus
courant a une disposition horizontale. Voici comment
il fonctionne :
Le tissu à gommer, enroulé sur un tambour placé
à l'avant, passe d'abord sur un rouleau creux en fonte
ou en ébonite pouvant être chauffé; puis il arrive
immédiatement sous l'appareil à étendre. Ce dispositif
consiste en un cadre que l'on peut élever ou abaisser
à volonté à l'aide d'une vis et qui porte une longue
Métier à gommer horizontal.
pièce de fer appelée couteau. A mesure que la toile
avance, l'ouvrier y dépose l'enduit au moyen d'une
raclette en bois; l'épaisseur de la couche est, ensuite,
réglée par le couteau dont la position a été fixée à
la hauteur voulue. En quittant l'appareil à étendre,
la toile voyage sur une table de S^SO à 3 mètres de
longueur, formée d'une ou de plusieurs taques chauf-
fées intérieurement en vue de hâter l'évaporation de la
benzine. Arrivé à l'extrémité de la table, le tissu passe
par-dessous ; des rouleaux transporteurs le ramènent
sur le devant de la machine; là il s'enroule sur un
tambour en même temps qu'une toile interposée.
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- 129 —
A la table, on substitue, parfois, deux grands tam-
bours chauffés intérieurement ; l'un sert de dévidoir
Métier à étendre vertical.
et, sur l'autre, le tissu gommé vient s'enrouler direc-
tement en séchant. Avec ce système, on n'est pas
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— 130 —
forcé d'interrompre le travail au moment de placer
une nouvelle toile sur le métier.
On a imaginé des dispositifs permettant de récu-
pérer, dans une certaine mesure, la benzine qui se
dégage par évaporation. Dans ces nouveaux appareils,
la toile, guidée par des rouleaux, traverse un bain
de dissolution installé au niveau du sol et s'imprègne
ainsi des deux côtés; puis, elle s'élève verticalement
et passe entre deux couteaux qui égalisent l'enduit
sur les deux faces. Elle s'engage ensuite dans un
couloir formé de deux plateaux verticaux dont Tinté-
rieur est chauffé par de la vapeur. On peut écarter
ces plateaux à volonté afin de provoquer une volatili-
sation plus ou moins rapide. Les vapeurs s'échappant
dans cet espace sont aspirées par un ventilateur et
refoulées dans un réfrigérant à eau froide où elles
se condensent. Avec le métier vertical à gommer,
on peut recueillir une bonne partie de la benzine
employée.
Pour déterminer la quantité de caoutchouc qui a
été déposée sur l'étoffe, il suffit de peser celle-ci
avant et après l'opération. Souvent des tissus ont
besoin de plusieurs passes au métier à étendre pour
être parfaitement imperméabilisés. Si l'on veut lui
donner du lustre, on saupoudre le tissu de talc aussi-
tôt après gommage. Lorsqu'on doit obtenir une
étanchéité absolue, comme c'est le cas, par exemple,
dans la confection des coussins, des draps d'hôpi-
tal, etc., on comprime le tissu gommé entre deux
cylindres, pour bien faire pénétrer l'enduit entre les
fibres. Il y a aussi des étoffes imperméables doubles,
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— AH —
dans lesquelles le caoutchouc n'apparait pas à la sur-
face; elles sont constituées par deux pièces gom-
Machine à doubler les tissus.
mées sur une de leurs faces et collées ensemble au
moyen de la presse à cylindres dont nous venons de
parler.
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— 132 —
VULCANISATION.
11 n'est ici question que de la vulcanisation des
tissus utilisés à la confection de vêtements imper-
méables ou d'articles spéciaux (coussins, etc.); les
toiles gommées destinées à être insérées dans des
mélanges de caoutchouc, sont, en effet, travaillées à
l'état cru et vulcanisées en même temps que les objets
auxquels elles sont incorporées.
S'il s'agit de pièces de faibles dimensions enduites
de caoutchouc pur, on peut opérer la vulcanisation
à froid, en plongeant le tissu dans une dissolution
de chlorure de soufre. Dans la cuve qui renferme
ce bain, se trouvent immergés dans le liquide deux
séries de rouleaux parallèles, l'une inférieure, l'autre
supérieure. Le tissu, montant et descendant alter-
nativement, passe tantôt par -dessus, tantôt par-
dessous d'un rouleau ; il s'enroule finalement sur un
tambour sécheur. Grâce à ce parcours sinueux, le
contact entre le tissu et le liquide se trouve prolongé ;
l'action du chlorure de soufre est uniforme et plus
complète.
Avant de procéder à l'opération, on a soin d'enlever
le talc dont on a saupoudré le tissu, en faisant passer
celui-ci entre des rouleaux garnis de brosses.
Lorsque, pour le gommage, on a fait usage d'une
mixture contenant du soufre, il faut avoir recours à
la vulcanisation à chaud, dans une autoclave verticale
ou mieux horizontale ; les étoffes y sont introduites
enroulées sur un cylindre mobile en tôle.
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133 —
LAQUAGE.
Certains tissus imperméabilisés doivent recevoir
une espèce de vernis qui leur donne un aspect
plus brillant et bonifie la qualité. Pour opérer ce
laquage, on commence par débarrasser l'étoffe du
talc et des poussières qui la recouvrent; dans ce but,
on la passe aux cylindres brosseurs en la mouillant
avec de l'eau chaude ou de l'eau froide ; puis, on la
sèche au moyen de plaques ou de cylindres chauffés
intérieurement. On peut alors étendre le vernis
liquéfié sur la surface bien nettoyée et séchée ; on se
sert, pour cela, d'un appareil analogue au métier à
gommer. 11 importe que le tissu soit réchauffé au
préalable pour que l'enduit puisse se fixer facilement.
CONFECTION.
Nous n'avons pas à insister sur les opérations de
découpage, d'assemblage, de couture, de finissage, etc. ,
que comporte la confection des vêtements imperméa-
bles et de quelques autres objets rentrant dans la
même catégorie. Ce travail n'est plus du ressort de
l'industrie proprement dite. Faisons observer, seule-
ment, que les coutures doivent être doublées par des
bandes caoutchoutées, afin d'assurer l'imperméabilité
complète.
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— 134 ^
E. Fabrication des articles
avec matériaux intercalaires.
Ce chapitre embrasse un grand nombre d'articles
trouvant leur application dans l'industrie. Les pro-
cédés suivis pour les fabriquer dépendent essentielle-
ment de leur forme et de leur structure. Certains
objets pleins, renfermant des toiles intercalaires,
sont façonnés au moyen de moules, comme nous
l'avons expliqué précédemment. Nous ne reviendrons
pas sur ce genre de fabrication et nous exposerons
brièvement comment s'obtiennent les trois principales
catégories d'articles produites couramment par les
manufactures : pièces de forme plate (feuilles pour
joints composées, courroies de transmission, etc.) ;
pièces en forme de boudins pleins (bandages pour
voitures, câbles, bourrages, etc.); pièces cylindriques
creuses (tuyaux).
PIÈCES DE FORME PLATE.
La fabrication de ces articles est la plus simple;
elle se fait mécaniquement. Il suffit de superposer et
de coller ensemble les différents éléments^ feuilles de
caoutchouc, toiles gommées, dont ils doivent être
composés. Toutes les parties se soudent entre elles
et font corps ensemble après avoir passé entre des
cylindres compresseurs, dont l'intérieur peut être
chauffé pour ramollir le caoutchouc et réveiller ses
propriétés adhésives. On peut, par ce même moyen.
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— 135 —
insérer de fines toiles métalliques en fils de fer ou
de laiton dans l'épaisseur des feuilles pour joints.
La vulcanisation de ces objets se fait généralement
sous presse. Pour les courroies avec couche de caout-
chouc extérieure ou intérieure, on fait usage d'une
presse munie d'un appareil tendeur, afin d'éviter
toute déformation ultérieure.
Laminoir à cordes en caoutchouc.
PIÈCES EN FORME DE BOUDIN PLEIN.
Certains bandages pleins pour voitures, dits ban-
dages à câbles^ sont percés dans leur longueur de
deux étroits canaux dans lesquels on glisse deux
tringles métalliques flexibles jouant le rôle de ren-
forts. Ces appareils se façonnent à laboudineuse avec
une filière spéciale, munie de deux noyaux. Les ban-
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— 136 —
dages présentent du côté intérieur une face plate,
que l'on garnit, après coup, d'une semelle en toile
gommée; les deux bouts sont ensuite réunis et
soudés de façon à former cercle.
On fabrique, avec insertion de toiles, des câbles
pour transmission de mouvement ; on les obtient en
passant dans un laminoir à cannelures une feuille
épaisse composée d'avance avec tous les éléments
nécessaires.
Les cordes employées comme bourrages s'obtien-
nent en enroulant sur elles-mêmes, suivant la lon-
gueur, de longues bandes de toile gommée, dont les
spires, fortement serrées, se soudent l'une à l'autre ;
il existe des appareils qui exécutent cette opération
automatiquement à l'aide d'un chariot exerçant, en
même temps, la pression voulue.
Les bourrages composés se font en entourant
d'une tresse en fils de coton talqué ou bien en fils
d'amiante, une âme en caoutchouc obtenue à la bou-
dineuse. Cette gaine se forme au moyen d'un métier
à tisser circulaire disposé verticalement. Pendant que
le cordon descend par le centre de la machine, une
série de bobines valseuses^ portées par un plateau
annulaire, décrivent autour du caoutchouc un chemin
formé de sinuosités entrecroisant les fils qu'elles
portent, de façon à former un tissu cylindrique très
serré. Au préalable, on doit procéder à une petite
opération accessoire qui s'exécute mécaniquement :
c'est le dévidage des écheveaux et l'enroulement du
fil sur les bobines.
On fait aussi des rubans pour bourrages en tressant
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— 137 —
des fils de chanvre ou d'amiante, seuls ou avec du
fil de laiton, et en caoutchoutant ensuite le tout au
moyen d'une dissolution.
Les pièces fabriquées à la boudineuse sont vulca-
nisées dans des moules introduits dans des auto-
claves. Les cordes roulées, les bourrages tressés et
les autres objets obtenus par des procédés analogues
se vulcanisent naturellement, lorsqu'ils sont mis en
place, sous l'influence de la chaleur fournie par le
contact de la vapeur.
PIECES CYLINDRIQUES CREUSES.
Dans ce cas, il s'agit de tuyaux de forte dimension,
dont la fabrication représente une section importante
de l'industrie du caoutchouc. Nous avons déjà expliqué
comment on obtient de légers tubes flexibles avec de
la feuille anglaise, et des tuyaux pour conduites d'eau
et de gaz, avec des mélanges travaillés à la boudineuse.
Mais l'industrie réclame des tuyaux plus solides et de
sections plus grandes, qui ne peuvent être fabriqués
qu'avec l'aide d'éléments intercalaires venant fortifier
les parois. Généralement, celles-ci se composent de
plusieurs couehes superposées de- caoutchouc #plus ou
moins chargé, alternant avec des toiles gommées qui
portent la dénomination de plis. Parfois, ces parois
sont encore renforcées par l'adjonction d'une spirale
de fil métallique, complètement noyée ou bien sail-
lante à l'intérieur ou à l'extérieur : on a, alors, des
tuyaux cuirassés.
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— 138 —
Voici comment on procède pour fabriquer les tuyaux
entoiles :
On commence par former la face interne au moyen
d'une bande de caoutchouc appliquée autour d'un
mandrin cylindrique en bois ou en fer. Les deux lèvres
^ 1 "^ti^
SPW^' l^ ^jB^MÉ
HSt"
^Mjfl^^H
Gand : Confection des tuyaux entoilés.
étant rapprochées, on les soude au moyen d'une
molette, sorte de petite roulette munie d'un manche,
que l'on promène, en appuyant fortement, sur les
endroits qui doivent être collés ensemble ; l'excédent
de caoutchouc est, s'il y a lieu, enlevé à l'aide de
ciseaux. On revêt, ensuite, cette première couche
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— 139 —
d'une bande de toile gommée, de largeur variable,
que Ton enroule à un ou plusieurs tours de manière à
Métier à tisser circulaire horizontal.
obtenir une ou plusieurs épaisseurs ou plis; On répète
ces deux opérations un certain nombre de fois suivant
l'épaissseur que la paroi doit avoir; Souvent, le tuyau
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— 140 —
est, en plus, recouvert d'une tresse de coton. On se
sert, à cet effet, d'un métier à tisser circulaire, à
bobines valseuses, travaillant comme celui dont nous
avons parlé plus haut, mais dans le sens horizontal.
L'enveloppe extérieure est enduite d'une dissolution
de caoutchouc à l'aide d'un pinceau. Si le tuyau doit
être cuirassé, on placera la spirale métallique au
moment opportun de l'opération, de façon à ce qu'elle
soit noyée dans l'épaisseur ou saillante à l'extérieur ;
Autoclave pour vulcaniser les tuyaux.
si l'armature doit être visible à l'intérieur, on se ser-
vira de celle-ci en guise de mandrin pour établir la
première couche de la paroi.
Avant de passer à la vulcanisation, on entoure le
tuyau, toujours placé sur le mandrin, d'un bandage
de toile enroulé obliquement et fortement serré; cette
précaution est nécessaire pour qu'il ne se produise
aucune déformation. La vulcanisation s'opère dans
des autoclaves horizontales, ayant jusque 30 mètres de
long, dans lesquelles on introduit une série de tuyaux
avec leurs mandrins.
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— 144 —
F. Fabrication des bandages pneumatiques.
On rencontre dans cette branche très spéciale de
l'industrie du caoutchouc toute une série d'opérations
délicates nécessitant un matériel assez coûteux. Au
point de vue de la fabrication, on peut distinguer deux
classes de bandages pneumatiques : ceux destinés aux
bicyclettes et aux motocyclettes, ceux pour voitures
automobiles. Le travail n'est pas identique dans les
deux cas; il convient donc d'envisager chacune de
ces catégories en particulier.
BANDAGES DE BICYCLETTES ET DE MOTOCYCLETTES.
Tout bandage pneumatique se compose de deux
parties : la chambre h air et l'enveloppe. Ces deux
organes sont fabriqués séparément.
Chambre à air. — La chambre à air n'est autre chose
qu'un tube en caoutchouc façonné au moyen d'une
boudineuse spécialement adaptée à ce genre d'articles.
Le tuyau, sortant de l'appareil d'une façon continue,
est divisé en tronçons égaux ayant la longueur voulue ;
le poids de chaque morceau est vérifié à l'aide d'une
balance et l'on coupe l'excédent s'il y a lieu. Ensuite,
on procède à la vulcanisation, comme il a été
expliqué précédemment. Après cela, il faut trans-
former le tube en un anneau complet, ce qui se fait
d'une manière assez ingénieuse, en retroussant les
bords sur une forme spéciale et en collant les lèvres
avec de la dissolution. 11 ne reste plus qu'à renforcer
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B
ce
es
fi
o
fis
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l'endroit où viendra se fixer la soupape, en y appli-
quant une petite pièce de doublure.
Enveloppe. — L'enveloppe est formée par la combi-
naison de deux éléments : la carcasse en toile gommée,
sorte de coquille annulaire, dont les bords légère-
ment recourbés vers le dehors et renforcés par des
fils de fer, constituent les talons; puis la chape, lame
de caoutchouc appliquée sur la face extérieure de la
carcasse et présentant une épaisseur plus forte en son
milieu. Généralement, ces deux pièces sont préparées
et complètement achevées, chacune de leur côté, et
on ne les assemble qu'après vulcanisation : c'est le
procédé dit par pression.
Pour faire la carcasse, on prend une large bande
de toile gommée qu'on replie deux fois sur elle-
même, de façon à avoir trois épaisseurs de tissu
collées ensemble. Après vulcanisation, les bouts sont
réunis par une couture, de manière à former un
anneau; puis, s'aidant d'un mandrin circulaire exten-
sible, on place les deux fils de fer qui formeront les
talons; ces fils sont emprisonnés dans des plis de
toile que l'on fixe par couture de chaque côté.
La chape peut être constituée d'une feuille de caout-
chouc laminée directement au profil voulu ou bien
être façonnée sur une poulie en fer en superposant
et soudant ensemble plusieurs rubans de largeurs
décroissantes, ce qui donne la surépaisseur requise au
milieu. Pendant la vulcanisation, la chape est forte-
ment comprimée par des bandes de toile enroulées
un grand nombre de fois autour de la poulie.
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Liège : Fabricalion des bandages pneumatiques.
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— 145 —
Finalement, on applique les deux pièces l'une sur
l'autre avec l'aide du mandrin extensible et on les
colle ensemble avec de la dissolution; la molette
intervient encore ici, comme dans tout travail du
même genre.
Dans le procédé par moulage, suivi dans certaines
usines, on façonne et on colle directement la chape
sur la carcasse, préparée comme précédemment, mais
non vulcanisée et placée sur le mandrin. L'ensemble
est introduit dans un moule à coquille et passe à la
vulcanisation. L'appareil dont on se sert, habituelle-
ment, dans cette opération est une autoclave horizon-
tale, dans laquelle les moules sont disposés vertica-
lement, serrés les uns contre les autres. On peut
aussi faire usage d'une presse hydraulique à plateaux
chauffés.
BANDAGES DE VOITURES AUTOMOBILES.
Chambre à air. — La chambre à air ayant une
section plus grande et devant offrir plus de résistance,
on constitue sa paroi par du caoutchouc et des toiles
intercalaires; ce tuyau s'obtient par les procédés
habituels. Le travail se termine, comme précédem-
ment, par le rapprochement et la soudure des deux
extrémités et le renforcement de la place de la valve.
Enveloppe. — L'enveloppe est également beaucoup
plus forte ; elle se façonne toujours d'un seul coup,
c'est-à-dire, par moulage direct à l'aide d'un mandrin
extensible, semblable à ceux dont nous venons de
parler.
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Dans une enveloppe, on distingue trois parties
principales :
Le corps, qui joue le même rôle que la carcasse et
qui est formé par une combinaison de toiles gommées
et de couches de caoutchouc superposées ;
Les talons, sortes de bourrelets dont l'àme est
constituée par des bandes de caoutchouc très nerveux
Moules à coquilles pour pneumatiques.
et l'extérieur par des replis du corps lui-même;
Le protecteur, élément analogue à la chape, composé
par des lames de caoutchouc très résistant, unies par
collage à la face extérieure du corps.
Le travail d'assemblage et de façonnage de ces diffé-
rentes pièces n'a pas besoin d'explications. Souvent,
dans cette besogne, l'ouvrier dispose d'une table
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chaufTëe, afin de pouvoir maintenir toujours les feuilles
de caoutchouc et de toile gommée à la température
la plus convenable pour les manipulations.
Vulcanisation.
— La vulcanisa-
tion a lieu dans
des moules à co-
quilles pressés,
que l'on place
dans des auto-
claves ordinai-
res verticales ou
horizontales.
Depuis quelque
temps, on a éga-
lement adopté un
système de vul-
caniseur, à la
fois plus rapide
et plus pratique,
consistant en une
presse autocla-
ve. Cet appareil
est constitué par
une cuve verti-
cale, dont le fond
Presse hydraulique autoclave.
mobile peut s'élever, poussé par un piston hydrau-
lique, et se rapprocher du plateau supérieur. Avec
ce dispositif nouveau, les couvercles des moules n'ont
plus besoin d'être serrés par des clames.
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Antidérapants. — L'application du protecteur spé-
cial appelé antidérapant se fait après vulcanisation.
Le plus souvent, ce travail est exécuté dans des
fabriques de courroies ou dans de petites usines
spéciales qui s'occupent également des rentoilages
et autres réparations des bandages pneumatiques.
L'épaisse semelle de cuir, garnie de rivets en acier ou
de ferrures, est collée sur une bande plus mince
de même matière, qui embrasse le bandage et se fixe
au moyen d'une dissolution de caoutchouc.
G. Confection des chaussures imperméables.
Pour se faire une idée du nombre d'opérations et
du genre de manipulations que nécessite la confection
d'une chaussure imperméable, il convient de savoir
de quels éléments assemblés est constitué un objet
de ce genre. De ces pièces, les unes sont façonnées
avec du caoutchouc plus ou moins pur, les autres
avec des toiles gommées ou bien des tissus n'ayant
reçu aucune préparation. Ce genre de fabrication
s'applique à deux articles principaux de grande con-
sommation : les galoches et les souliers bain-de-mer.
COMPOSITION d'une GALOCHE.
Une galoche ordinaire ne comprend pas moins de
douze parties différentes. Les organes essentiels, c'est-
à-dire, ceux qui donnent à la chaussure son caractère
d'imperméabilité, sont formés de caoutchouc plus ou
moins chargé; ils sont au nombre de deux : la
semelle extérieure et le dessus ou empeigne extérieure.
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La semelle extérieure est une lame épaisse de 2 à
4 millimètres, ayant toute la longueur de la galoche
et présentant une surépaisseur à l'endroit du talon.
La composition de la pâte est choisie de façon à
assurer une raideur suffisante, tout en offrant une
grande résistance aux efforts et au frottement.
Le dessus ou empeigne extérieure, dont le contour
est bien connu, est tirée d'une feuille de caoutchouc
le plus pur possible et très élastique. Sous une épais-
seur de 1 millimètre, cette partie de la chaussure doit,
tout en présentant beaucoup de flexibilité, avoir la
solidité voulue pour ne pas se déformer.
Ensuite, viennent une série de pièces qui consti-
tuent en quelque sorte l'ossature de la galoche. Ces
pièces sont découpées dans de la toile soigneusement
gommée. Le tissu est d'abord imprégné de dissolution,
afin d'augmenter la résistance intérieure des fibres;
puis, il est recouvert d'une couche d'enduit indis-
pensable à une bonne adhésion. Ces organes de sou-
tien sont :
La demi'SemeUe, qui se place par-dessus la semelle
extérieure ;
Le talon et la doublure du talon ;
Le contrefort de derrière, posé verticalement ;
La pièce de l'éperon et le renforcement de la pointe.
La paroi intérieure de la chaussure est formée,
d'une part, par la semelle intérieure, faite d'une espèce
de tissu feutre, et, d'autre part, par la doublure de
l'empeigne, qui est en tricot de coton.
La galoche est complétée par la bordure supérieure,
étroit ruban de caoutchouc replié sur lui-même, qui
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termine l'empeigne, et par la bordure inférieure, ser-
vant de liaison entre l'empeigne et la semelle.
La composition d'un soulier bain-de-mer est un
peu plus complexe. Le- dessus est formé du gabchage,
bande de caoutchouc moins large que le dessus d'une
galoche, et de la tige, qui est en toile et garnie
d'œillets; au-dessus du talon, se trouve le contrefort.
PRÉPAUAÏIOX DES PIÈCES.
La semelle extérieure est découpée hors d'une
plaque laminée au profil voulu. Le dessus et le galo-
chage proviennent d'une feuille mince obtenue à la
calandre. Le contour de la semelle doit être sec-
tionné obliquement, ce qui ne peut se faire qu'à la
main, au moyen d'une plaque-patron et d'une espèce
de tranchet. Pour le dessus, on préfère opérer à
l'aide d'une machine à emporte-pièce. Les autres élé-
ments, formés de tissus gommés, sont obtenus méca-
niquement. S'il s^'agit de souliers, il faudra, en outre,
coudre les parties de la tige, y fixer les œillets, la
border, etc.
MONTAGE.
Toutes les pièces étant prêtes, on les assemble sur
une forme en fer. On y applique, un à un, et dans
l'ordre convenable, les divers éléments qui constituent
la chaussure. Les bords du galochage sont repliés
par-dessous la demi-semelle et collés avec de la disso-
lution. On se sert, d'ailleurs, de la dissolution et de
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es
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la molette chaque fois qu'il est nécessaire de souder
plusieurs parties. L'excédent des bords est rogiié aux
ciseaux, s'il y a lieu. Ce travail, qui exige du soin et
de la dextérité, est confié à des ouvrières.
Une fois les chaussures terminées, on les dépose
avec leurs formes sur des supports à broches fixés sur
des wagonnets; ceux-ci sont lentement acheminés
vers la salle de vulcanisation et, pendant ce trajet,
ils subissent une dessiccation convenable.
Avant d'être vulcanisées, les chaussures doivent
encore être vernies. L'enduit employé est une espèce
de factice noir dissous dans de l'essence de térében-
thine; on l'applique, non seulement sur le galochage,
mais aussi sur la semelle extérieure. Cela fait, les
chaussures, qui n'ont pas quitté leurs formes, sont
replacées sur les wagonnets.
VULCANISATION.
La vulcanisation des chaussures se fait dans une
atmosphère sèche, au milieu d'une étuve en maçon-
nerie chauffée par des tuyaux de vapeur disposés le
long des parois. Les wagonnets y sont introduits avec
leur chargement. Le four est fermé par une double
porte en tôle. Grâce à un thermomètre placé extérieu-
rement et en communication avec l'intérieur, on
connaît les conditions de température dans lesquelles
s'effectue l'opération. D'autre part, la conduite de
vapeur est munie d'un manomètre permettant de
contrôler la pression. Lorsque la vulcanisation est
achevée, il faut renouvièter l'air de l'étuvfe; à cet effet.
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^ 152 —
des tuyaux pénétrant dans les parois latérales donnent
accès à l'air frais, tandis que des clapets de venti-
lation installés à la partie supérieure permettent
d'évacuer les vapeurs et les gaz qui se sont formés.
CLASSEMENT.
x\u sortir du four de vulcanisation, les chaussures
sont nettoyées, ébarbées si c'est nécessaire, puis
transportées au magasin. Là, on les trie, on les
classe par qualités, par pointures et par modèles;
chaque catégorie est remisée dans un casier jusqu'au
moment de l'expédition des commandes.
H. Travail de la gutta-percha.
La gutta-percha se travaille et se façonne autrement
que le caoutchouc. Disons, tout d'abord, qu'il n'est
pas nécessaire de la vulcaniser ; on ne lui ajoute donc
jamais du soufre.
Pour pouvoir transformer la gutta-percha épurée en
produits manufacturés, il faut la soumettre à un mas-
ticage préparatoire, dont le but principal est d'en
expulser l'eau et l'air qu'elle peut encore renfermer.
Après avoir ramolli la matière dans une chaudière à
double fond chauffée par de la vapeur, on la traite
dans un pétrisseur composé d'une cuve à double
fond, dans laquelle tournent en sens contraire deux
cylindres à fortes cannelures hélicoïdales, placés côte
à côte. Lorsque la gutta est suffisamment malaxée,
on la retire de l'appareil et, pendant qu'elle est encore
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— 153 —
chaude et plastique, on la passe entre des cylindres
lamineurs pour en former des feuilles, que l'on emma-
gasine jusqu'à leur utilisation.
La gutta-percha est généralement employée à l'état
pur, c'est-à-dire, sans aucune charge. Cependant, il
est des cas où l'on est amené à lui adjoindre certaines
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Gand : Moules à gulla-percha.
matières étrangères, soit qu'on veuille diminuer le
coût des objets fabriqués, soit que l'on ait besoin de
modifier, dans un sens ou dans l'autre, les propriétés
naturelles de la gutta. Ainsi, l'addition de caout-
chouc en certaine quantité augmentera sa souplesse
et son élasticité. Par contre, s'il s'agit de lui commu-
niquer de la dureté et de la résistance, on y incorpo-
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— 154 —
rera quelque substance minérale inerte : blanc de
zinc, minium, craie, plâtre, sulfate de baryte, etc.
Le mélange s'effectue dans l'appareil pétrisseur, après
que la gutta a été bien mastiquée ; on y introduit, par
petites portions, le caoutchouc épuré ou la charge
minérale finement pulvérisée.
Les feuilles laminées, ainsi que nous l'avons expli-
qué, servent à façonner les produits. Beaucoup d'ob-
jets, entr'autres les vases pour produits chimiques
et les pièces pour l'électricité, sont obtenus simple-
ment en chauffant la gutta jusqu'à ce qu'elle soit
fondue; on coule ensuite cette dernière dans un
moule. D'autres produits, qui doivent présenter une
texture très compacte, comme les rouleaux pour
machines de filature, par exemple, sont fabriqués à
l'aide d'une presse horizontale, dans laquelle un pis-
ton, mû par une vis, comprime la matière dans un
moule cylindrique.
Les objets façonnés n'ont plus besoin que d'une
toilette finale.
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IV
Le caoutchouc manufacturé.
A. Description des produits fabriqués.
Le précédent aperçu technologique a permis de se
rendre compte du grand nombre des objets manufac-
turés par l'industrie du caoutchouc, de la variété, pour
ainsi dire illimitée, de leur forme et de leur compo-
sition.
On a pu se faire une idée générale des nombreuses
applications dont est susceptible le caoutchouc em-
ployé pur, mélangé, ou bien combiné avec des maté-
riaux intercalaires.
L'exposé des méthodes de fabrication nous servira
de guide général pour la classification des produits.
Toutefois, dans l'énumération qui va suivre, nous
nous sommes, avant tout, préoccupés de grouper les
articles par catégories de produits ayant des usages
analogues, même s'ils se différencient quelque peu
par la composition ou par les procédés de fabrication
suivis.
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- 156 —
Nous passerons successivement en revue :
Le caoutchouc non façonné ;
Les objets en feuille anglaise ;
Les articles commerciaux ;
Les tuyaux ;
Les articles techniques ;
Les objets en ébonite ;
Les objets en gutta-percha ;
Les bandages pneumatiques pour cycles ;
Les tissus et vêtements imperméables ;
Les chaussures imperméables.
!<" Caoutchouc non façonné.
Les usines fournissent du caoutchouc non façonné
sous forme de pâte mastiquée, de feuille anglaise non
vulcanisée, de dissolutions, tous produits destinés à
être transformés en objets manufacturés ou pouvant
servir à des réparations.
CAOUTCHOUC EN PAINS.
Certaines compositions de caoutchouc non vulca-
nisé sont fournies aux fabricants de timbres, aux
dentistes. Ces spécialistes les moulent suivant leurs
besoins ; ils effectuent eux-mêmes la vulcanisation, à
l'aide de petits appareils ad hoc. Les dentistes utilisent
également de la pâte de gutta-percha épurée et
blanchie.
La pâte pour timbres ne demande pas du caoutchouc
très nerveux; elle doit être dure et résister à l'usure.
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— 157 —
Pour les usages dentaires, le mélange doit être très
plastique, être exempt de substances nocives ou sus-
ceptibles de s'oxyder, de s'altérer sous l'influence de
l'air et de l'humidité.
Les débris de caoutchouc pur sont employés,
comme agglutinant, dans la fabrication des meules
en émeri aggloméré.
FEUILLE ANGLAISE.
La feuille anglaise est livrée au commerce en pièces
de longueur indéterminée, sur une largeur pouvant
atteindre 1 mètre et une épaisseur variant de 0.2 à
4 millimètres. Généralement, elle est expédiée en rou-
leaux de 25 kilogrammes. Le prix actuel de la feuille
anglaise pure est d'environ 20 francs le kilogramme ;
cette valeur peut descendre jusque 1 1 francs lorsque
le caoutchouc est plus ou moins chargé.
La feuille anglaise est surtout destinée à la fabri-
cation des objets souples dont nous parlons ci-après.
On s'en sert également pour les réparations à effec-
tuer dans les chambres à air des bandages pneuma-
tiques; elle est alors vendue sous forme de rubans
découpés aux longueurs, aux largeurs et aux épais-
seurs demandées. Ces rubans valent de 22 à 24 francs
le kilogramme.
DISSOLUTIONS.
La plupart des usines préparent, pour la vente, des
dissolutions de caoutchouc et de gutta-percha dans la
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benzine, dont la principale application est la répara-
tion des bandages pneumatiques. Ces dissolutions sont
généralement contenues dans des tubes, s'il s'agit de
faibles quantités ; on les renferme également dans des
boîtes contenant de 125 à 1,000 grammes. Le prix de
ces dissolutions est compris entre 7 et 8 francs le kilo-
gramme.
On peut aussi se procurer, chez les fabricants, des
dissolutions plus ou moins épaisses, qu'on emploie à
d'autres applications, notamment en remplacement
de la colle ordinaire, à l'exécution de raccommodages
divers, en qualité d'enduit humidifuge, etc. La glu
marine^ agglutinant très tenace, précieux dans les
constructions marines et terrestres, n'est autre chose
qu'une dissolution de caoutchouc additionnée de
gomme laque.
â"" 01\|ets en feuille angolaise.
La feuille anglaise, de caoutchouc pur ou légè-
rement chargé, se prête au façonnage de petits objets
à parois minces qui, tout en possédant les qualités
voulues de solidité, d'étanchéité et de résistance à
l'action de certains liquides, doivent offrir un maxi-
mum de souplesse, voire une véritable flexibilité. Ce
genre de produits est, en général, destiné à des appli-
cations rentrant dans le domaine de l'hygiène, de la
médecine, de la chirurgie, de la chimie ; on fait aussi,
en feuille anglaise, divers articles de fantaisie ou
affectés à des usages domestiques.
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ARTICLES HYGIÉNIQUES, MÉDICAUX ET SCIENTIFIQUES.
Cette catégorie de produits comprend, surtout, les
pièces qui s'adaptent aux biberons (tétines, téterelles,
tubes flexibles), aux anneaux de dentition, aux tire-
lait, sucettes, ventouses et autres appareils ana-
logues. Les tétines et les téterelles se font en caout-
chouc pur, en caoutchouc légèrement chargé, avec
des parois de diverses épaisseurs; il y a également une
troisième qualité de caoutchouc pour certains articles.
Ces objets se vendent à la grosse. Le prix dépend, en
premier lieu, de la qualité de la matière employée
et, en second lieu, des dimensions de la pièce; il
est compris entre 2 et 10 francs pour les tétines et
entre 8 et 14 francs pour les téterelles.
Les tubes flexibles, qui sont en feuille pure, se
vendent, en moyenne, à raison de 20 francs le kilo-
gramme. La grosseur du tube se détermine par le
nombre de mètres nécessaire pour faire un kilo-
gramme, nombre qui varie de 70 à 100.
Viennent, ensuite, les accessoires des appareils
d'injection et des douches. Ce sont : les tuyaux, en
caoutchouc chargé, rouge ou gris, mesurant de 30 à
40 mètres au kilogramme, plus forts que les précé-
dents, mais coûtant un peu moins cher; les balles
pour injecteurs, dont le . diamètre varie de 40 à
56 millimètres, valant de 3 fr. 50 c. à 10 francs la
douzaine ; les poires d'injection, d'une capacité com-
prise entre 12 et 380 centilitres (grammes), vendues
depuis 4 francs jusque 37 fr. 50 c. la douzaine.
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— 160 —
A côté de ces objets, on peut encore citer : les pes-
saires ronds ou de formes particulières, de différentes
grandeurs; les vessies à glace pour le cou, simples ou
doubles, rondes ou ovales; les réservoirs irrigateurs;
les urinaires pour les deux sexes; les bandes de panse-
ment; les bandages simples ou doubles; les ceintures
ombilicales, etc.
Parmi les articles plus spécialement affectés aux
usages médicaux, nous mentionnerons : les sacs à
oxygène, de forme cylindrique, pouvant contenir de
10 à 40 litres et valant de 12 à 22 fr. 50 c. pièce;
les coussins pour malades, carrés ou ronds, qui se
font sur un diamètre variant de 38 à 46 centimètres
et valent de 7 à 15 francs pièce; les doigtiers k
l'usage des médecins, en six grandeurs différentes,
vendus de 5 à 12 francs la grosse.
On fabrique, d'ailleurs, des articles du même genre
à l'usage de l'industrie, notamment : des doigtiers
pour ouvriers, vendus 22 francs le kilogramme ; des
gants complets, pour la manipulation des bains de
teinture, des acides, des appareils électriques. Ces
gants peuvent être simples, munis d'avant-bras ou
garnis d'amiante ; ils se vendent à la pièce à raison
de 4 à 8 francs, suivant grandeur et qualité.
ARTICLES DIVERS.
Dans cette classe, nous rencontrons nombre d'objets
de formes et de destinations fort disparates, entre
autres : les liens, vendus au kilogramme; les brace-
lets et anneaux pour parapluies, vendus à la ^?osse
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ou au kilogramme; les essuie-rasoir ; les blagues à
tabac; les poires de cornet pour vélos; les vessies
intérieures de football; les oreillers de voyage ou
coussins à air, munis d'un robinet à vis et recouverts
d'une housse en satinette ; les sacs à eau de diverses
dimensions, etc., etc.
Un genre d'articles se fabriquant sur une grande
échelle est celui des ballons dilatés de toute sorte : bal-
lons-réclame ordinaires; ballons à musique; ballons
de fantaisie, représentant des personnages, etc. Ces
pièces peuvent être agrémentées d'inscriptions ou de
dessins coloriés. Elles se vendent à la grosse à des
prix extrêmement variables.
5'> Articles commerciaux.
Sous cette rubrique générale, se range toute une
série de produits différant beaucoup entre eux par la
composition, la forme et l'usage auquel ils sont
affectés. Ces objets sont utilisés directement dans l'éco-
nomie domestique ou bien employés par différents
corps de métiers n'ayant pas un caractère industriel.
Droguistes. — Le commerce de la droguerie demande
surtout aux fabriques de caoutchouc des bouchons
cylindriques ou coniques de diverses dimensions,
pleins ou perforés, pour flacons de laboratoires ou
appareils divers, des anneaux pour fermeture de
cruches à lait, etc. Les bouchons se vendent de 17 à
20 francs le kilogramme, suivant le nombre de pièces
au kilogramme.
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V
Plombiers. — Outre les tuyaux à eau et à gaz,
dont nous avons déjà parlé, l'industrie du caoutchouc
fournit à cette corporation des rondelles pour joints,
des soupapes, des cônes simples, doubles et des
champignons de toute forme pour latrines, etc.
Carrossiers. — La carrosserie fait un usage assez
considérable de pièces en caoutchouc, entre autres :
de supports de lanternes, de patins à coulisse et à
boulons, et, surtout, de bandages de différents sys-
tèmes, applicables aux roues.
Les bandages pour voitures ont une section semi-
circulaire avec ou sans rebords. Il y en a de deux
genres : les bandages pleins et les bandages à
câbles (fils de fer). Le prix varie de 6 à 10 francs
le kilogramme, selon la qualité de la matière.
Les bandages pour roiies de voiturettes d'enfants
et de voitures -jouets ont la forme d'un boudin,
dont la grosseur varie de 9 à 20 millimètres ;
ils se font sur différents diamètres de roues,
depuis 20 jusque 63 centimètres. Ce sont des articles
à bon marché, en pâte noire ou rouge, qui se
vendent, en moyenne, à raison de 2 francs le kilo-
gramme.
Selliers. — Les articles de sellerie en caoutchouc
comprennent principalement : des garnitures pneu-
matiques pour pieds de chevaux; des sabots et des
anneaux pleins, creux ou à courroies, pour le même
usage; des garnitures de mors; des cloches, jam-
bières, guêtres et autres objets similaires.
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Fabricants de billards. — L'industrie du caoutchouc
fournit à cette spécialité : des bandes de divers profils,
composées de caoutchouc avec ou sans toiles inter-
calées ou superposées ; des poignées pour queues de
billard ; des talons à placer en dessous des billards ;
des porte-blanc de formes variées. Les bandes de
billard se vendent de 22 fr. 50 c. à 38 francs le
kilogramme.
Tapissiers. — Il faut mentionner, en premier lieu,
les nattes et les tapis-paillassons, spécialement des-
tinés aux corridors, aux escaliers, aux voitures.
Ces tapis, qui se font en teinte noire ou claire, sont
plus ou moins ornés de dessins ou d'inscriptions en
relief ou ajourés. On les fournit en rouleaux de lon-
gueur indéterminée ou bien en pièces de mesures
fixes; leur valeur est de 4 fr. 50 c. à 5 francs le
kilogramme. Viennent, ensuite, divers petits objets,
tels que : les arrêts de portes, les bourrelets creux ou
pleins pour portes et fenêtres, les joints de glaces
avec ou sans insertion de toile, les anneaux pour
machines à coudre, etc.
Chapeliers. — Les fabricants de chapeaux utilisent
des formes en caoutchouc à calotte ronde ou ovale,
que l'on fabrique en tous modèles et à toutes dimen-
sions.
Bazars. — Comme articles en caoutchouc pour
bazars nous citerons : les anneaux pour parapluies, les
poupées creuses, les ballons gris et peints, les balles
à jouer creuses ou massive^, les balles poreuses pour
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lawii-tennis, les balles émaillées ou recouvertes de
draps coloriés.
Papetiers. — Ce commerce achète surtout aux
manufactures de caoutchouc des gommes à effacer
pour le crayon, pour l'encre, ou mixtes. Il y en a
de toute forme : gommes rectangulaires ou rondes,
plates ou allongées; gommes classiques à une ou
deux pointes; gommes carrées simples ou dentelées;
gommes fines pour bureaux et pour dessinateurs,
sans compter les gommes naturelles en para pour
nettoyer le papier. Suivant l'usage auquel elle est
destinée, la gomme a une texture plus ou moins
souple, un grain plus ou moins mordant. Ces articles
se vendent au poids à un prix variant de 3 à 8 francs
le kilogramme, suivant leur composition. Chaque
genre de gomme se spécifie par le nombre de pièces
qu'il doit y avoir par kilogramme ou par livre anglaise.
L'emballage habituel consiste en des boîtes plates en
carton, de la contenance de 500 grammes ou d'une
livre anglaise. Les gommes pour l'encre se paient un
peu plus cher que celles pour le crayon.
Mentionnons encore ; les feuilles pour copie de
lettres, qui se vendent par douzaine ; les porte-plume
en caoutchouc durci, qui se vendent à la grosse; les
liens de diverses grandeurs.
Graveurs et imprimeurs. — Il n'y a guère à signaler
ici que les cachets et les timbres en caoutchouc,
puis les rouleaux encreurs à surface lisse, qui se font
en caoutchouc assez dur.
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— 165 —
4,0 Tuyaux.
Les tuyaux souples, aflfectés à toute espèce d'usages
domestiques et industriels, forment une des caté-
gories de produits le plus anciennement fabriqués.
Ainsi que nous l'avons vu, ces tuyaux peuvent être
obtenus directement à la boudineuse, au moyen d'un
mélange plus ou moins riche en caoutchouc; Us
peuvent, aussi, être confectionnés avec des matériaux
mixtes : couches plus ou moins fortes de caoutchouc
pur ou mélangé, combinées avec des toiles gommées,
en nombre variable, renforcées j parfois, par des
armatures métalliques. On trouve, naturellement, une
grande diversité dans les genres de tuyaux fournis par
l'industrie du caoutchouc. Les qualités diffèrent, non
seulement par le diamètre et l'épaisseur de la paroi,
mais encore par la composition, le degré d'étanchéité,
la résistance et la solidité. En un mot, on fabrique
des tuyaux répondant à tous les besoins, se prêtant à
toutes les applications qui peuvent se présenter. Pour
plus de facilité, nous rangeons ces articles en quel-
ques catégories générales ; mais cette division n'a rien
d'absolu.
TUYAUX SANS TOILE INTERCALAIRE.
Ces tuyaux sont, dans certaines limites, utilisés
généralement comme conduites de gaz, d'eau, de
liquides acides, etc. Leur diamètre est compris entre
10 et 15 millimètres. Étant donné leur mode de fabri-
cation, on peut les obtenir en toute longueur. Ces
articles se vendent au kilogramme. Le prix, qui
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— 166 -
dépend surtout de la qualité de la matière, est com-
pris entre 7 et 10 francs. Ces tuyaux peuvent être
munis d'une spirale métallique à l'intérieur, ce qui
entraîne une petite majoration de la valeur.
TUYAUX AVEC INSERTION DE TOILE.
Cette catégorie peut se subdiviser en trois qualités,
répondant chacune à un genre différent d'applications
et présentant une gradation ascendante au point de
vue de la force, de l'imperméabilité et de la grosseur.
Faisons observer que, pour les tuyaux fabriqués avec
des matériaux de différentes natures juxtaposés, on se
trouve limité, quant à la longueur, par les dimensions
des mandrins et des autoclaves ; habituellement, cette
longueur est de 20 à 30 mètres. On a toujours, il est
vrai, la ressource de souder plusieurs bouts à la suite
l'un de l'autre, au moyen d'une dissolution de caout-
chouc.
La première qualité comprend les tuyaux légers,
de couleur blanche ou rouge, surtout employés pour
l'arrosage. Ces tuyaux se font en une série de six
diamètres intérieurs, compris entre 12 et 25 milli-
mètres. La paroi comporte 2, 3 ou 4 plis de toile
gommée; son épaisseur peut être de 3, 3 | ou 4- milli-
mètres pour chacune des sections, de sorte qu'il y
a plus de vingt numéros différents. Le prix par mètre
varie de 2 à4 francs, suivant l'éps^isseur et le diamètre.
Dans la qualité suivante, le nombre de plis est plus
considérable et peut aller jusque six; en outre, ces
plis sont séparés par des couches spéciales de caout-
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chouc, ce qui augmente Tétanchéité. La paroi sera
donc dans ce cas plus épaisse. Jamais inférieure à
4 millimètres, pour les tuyaux les plus petits (de
10 millimètres d'ouverture), elle peut atteindre 8 mil-
limètres dans les tuyaux les plus gros, dont la section
intérieure est de 100 millimètres. Comme il y a 17 dia-
mètres distincts pouvant se faire chacun avec cinq
épaisseurs différentes, il est naturel qu'il y ait un très
grand choix de numéros différents. Les prix offriront,
par conséquent, des divergences assez prononcées :
alors que les tuyaux les plus minces et les plus petits
ne vaudront que 2 francs le mètre, les plus forts,
comme section et comme paroi, coûteront 23 fr. 50 c.
Ces tuyaux trouvent des applications plus étendues
que les précédents ; ils conviennent, notamment, pour
l'écoulement de l'eau froide et de l'eau chaude dans
les installations industrielles. Le caoutchouc peut être
coloré en blanc, en rouge ou en noir.
La troisième qualité comporte une fabrication
encore plus solide : parois avec 2, 3 et jusque 7 plis,
mais en toile plus forte que précédemment, avec
interposition de couches de caoutchouc. On ne fait ces
tuyaux qu'à partir de 18 millimètres d'ouverture;
on va jusque 125 millimètres. L'épaisseur est de
6 millimètres au minimum et de 13 | au maximum.
Ces tuyaux sont destinés à des usages industriels spé-
ciaux ; on s'en sert, entr'autres, pour le mouvement
des liquides dans les brasseries, les distilleries, les
vinaigreries, pour les appareils hydrauliques, etc.
La valeur au mètre varie dans des limites assez éten-
dues : elle va de 5 à 55 francs, selon la grosseur et
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l'épaisseur de la paroi. Les mêmes tuyaux peuvent
aussi servir comme conduites de vapeur, pourvu que
la pression soit inférieure à 15 atmosphères; toutefois,
les matériaux dont ils sont fabriqués doivent être
d'une qualité encore plus résistante; les prix sont,
dans ce cas, majorés de 20 p. c.
TUYAUX ARMÉS.
On peut renforcer les tuyaux entoilés au moyen
d'une armature extérieure, formée d'une tresse en fil
d'acier galvanisé, ce qui entraîne, pour chacune des
trois qualités, une certaine augmentation du prix.
On fabrique des tuyaux revêtus de semblable garni-
ture, qui peuvent résister à des pressions intérieures
atteignant 200 atmosphères. Habituellement, tous
ces genres de tuyaux se font sur une longueur de
10 mètres. Dans le choix des tuyaux, qu'il faut appro-
prier à chaque cas particulier, on ne doit pas perdre
de vue que, pour un même nombre de plis, c'est-
à-dire, pour une même épaisseur de la paroi, les
tuyaux de petites sections offriront plus de résistance
que les grands.
Lorsqu'il s'agit de conduites d'aspiration devant
résister en même temps à l'écrasement, on munit
la paroi, comportant de 2 à 5 plis de toile, d'une
spirale métallique, qui peut être saillante à l'extérieur
et apparente à l'intérieur. Ces tuyaux sont spécia-
lement affectés à l'aspiration de l'eau et des acides, au
soutirage du vin et de la bière, à la décantation des
jus de sucreries, au service des dragueurs, etc. Le
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\J
- 169 -
diamètre intérieur varie de 10 à 150 millimètres; le
prix va de 3 à 50 francs le mètre.
Lorsque ces tuyaux doivent présenter une forte
résistance, la spirale est noyée dans la paroi et com-
plètement invisible. Cette variété de tuyaux sert, entre
autres applications, à l'aspiration de la vapeur, de
l'eau chaude, à la vidange, etc. Les prix sont de 4 à
70 francs pour les mêmes dimensions que précé-
demment.
Des tuyaux constitués d'une façon analogue sont
spécialement fabriqués en vue du pompage des huiles,
des pétroles, des goudrons.
TUYAUX EN TOILE CAOUTCHOUTÉE.
A côté des tuyaux en caoutchouc proprement dits,
que nous venons de passer en revue, il existe une
autre catégorie de tuyaux formés d'une gaine en fort
tissu de coton, de lin ou de chanvre, simplement
revêtue d'une couche de caoutchouc à l'intérieur. On
fait les qualités courantes en toile ordinaire ou en un
tissu de lin croisé; les plus solides sont en chanvre
tanné; ces derniers peuvent résister à une pression
de 12 à 15 atmosphères. Tous ces articles se font avec
des ouvertures intérieures variant de 19 à 75 milli-
mètres ; leur valeur, qui dépend du diamètre et de la
qualité, est comprise entre 3 et 15 francs le mètre.
Ce système de tuyaux convient spécialement pour
le service des pompes à vapeur. Les tuyaux en chanvre
tanné sont souvent préférés aux tuyaux en cuir, parce
qu'ils sont plus légers et moins coûteux ; la couche
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— 170 —
de caoutchouc qui les tapisse, sans aucun joint,
assure leur étanchéité; d'autre part, le traitement
antiseptique auquel on les a soumis les met à même
de résister aux parasites et aux agents d'infection.
50 Articles techniques.
Les articles techniques, dont le nom indique suffi-
samment le caractère, comprennent deux catégories
de produits : ceux qui sont utilisés dans l'industrie
en général; ceux qui sont destinés à des appareils
spéciaux.
ARTICLES POUR l'iNDUSTRIE EN GÉNÉRAL.
Ce sont des produits d'usage courant dans la
mécanique générale : machines à vapeur, moteurs,
pompes, condenseurs, compresseurs, transmissions,
conduites d'eau, tuyauteries de vapeur, etc. On ren-
contre parmi ces articles des pièces obtenues par mou-
lage et des appareils façonnés avec insertion de tissus
intercalaires.
Objets moulés. — Sous cette rubrique se rangent : les
différentes sortes de clapets ronds ou rectangulaires
pour condenseurs, pompes à air, pulsomètres, etc.; les
boulets avec ou sans âme métallique, pour sou-
papes; les tampons pour chemins de fer et tramways
auxquels on peut assimiler les barrillets pour affûts
de canons, etc. La plupart de ces objets se vendent au
poids. Ils présentent naturellement une grande variété
de prix; celui-ci dépend, en partie, des difficultés de
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— 171 —
fabrication, de la complication et du volume de la
pièce, des propriétés exigées du produit, propriétés
qui détermineront la nature de la composition, ainsi
que la proportion et la qualité du caoutchouc à
employer. Les articles ordinaires se vendent de 6 à
8 francs le kilogramme; d'autres atteignent 14 et
même 25 francs le kilogramme. Les objets les plus
chers sont ceux dont le poids spécifique doit être
très faible, ceux qui doivent être façonnés spéciale-
ment ou présenter quelques propriétés particulières,
comme c'est le cas, notamment, pour les clapets pour
souffleries de hauts fourneaux, qui doivent résister à
l'air chaud.
Feuilles et pièces pour joints. — La plupart des usines
préparent toute une série de qualités de feuilles ser-
vant à la confection des joints pour conduites d'eau
et de vapeur. Ces feuilles sont plus ou moins fortes,
selon l'usage auquel elles sont destinées ; l'épaisseur
courante est de 2 millimètres. Comme composition,
on trouve un grand nombre de combinaisons : caout-
chouc simple ou plus ou moins chargé; couche de
caoutchouc superposée à une toile de coton gommée ;
caoutchouc avec tissu de coton ou toile métallique
intercalée; tissu d'amiante caoutchouté extérieure-
ment, simple ou avec chaîne de laiton, avec âme en
toile métallique et, parfois, avec une feuille de plomb
ou de laiton comme couverture, etc. La plupart de
ces produits se vendent, en qualité courante et en
épaisseur d'au moins 2 millimètres, à des prix compris
entre 2 et 3 francs le kilogramme.
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— 172 —
On fournit aussi pour des joints spéciaux, en des
compositions analogues aux précédentes, des pièces
faites sur mesure, ayant des formes déterminées,
toutes prêtes à être placées, telles que : rondelles pour
tuyaux, bagues, cylindres, anneaux pour indicateurs
de niveau d'eau, cadres, trous d'homme, bandes-spi-
rales, rondelles calfatées pour bourrages des boîtes à
étoupes, des tiges de piston et des boîtes à tiroir des
machines à vapeur, etc.
Cordes pour bourrages. — Ces cordes se font avec
une section ronde ou carrée. Elles sont rarement com-
posées de caoutchouc seul; très souvent, elles sont
constituées par une âme en caoutchouc revêtue d'une
gaine tressée en amiante ou en coton talqué ou non.
On fabrique aussi. des cordes pour bourrages au moyen
de tissus de coton, de chanvre ou d'amiante, caout-
choutés, combinés ou non avec des éléments métal-
liques, enroulés sous forme de bandes plates, rondes
ou carrées; souvent, l'extérieur est revêtu d'un enduit
de caoutchouc. Tous ces bourrages peuvent être secs,
suifîés, paraffinés, graphités ou talqués; le bourrage
rond talqué porte particulièrement le nom de bour-
rage américain. Tous ces produits se vendent à des
prix variant de 2 fr. 50 c. à 5 francs le kilogramme
pour la qualité courante; la valeur peut atteindre
10 et 15 francs le kilogramme lorsqu'il s'agit de
cordes devant résister à de fortes pressions de vapeur.
Courroies de transmission. — Les courroies en tissu
de coton imprégné de caoutchouc ou de balata forment
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un article industriel très important. Ce geni'e de
courroies est tout indiqué pour les transmissions de
mouvement placées soit en plein air, soit dans des
milieux à atmosphère humide, ce qui est le cas des
ateliers de teinture et d'apprêts, des papeteries,
des sucreries, etc. On les utilise, aussi, comme
tabliers-transporteurs, pour les matières mouillées,
telles que : grains, cossettes, pulpes, produits des fila-
tures de lin au mouillé, des briqueteries, des tuileries,
des industries chimiques, etc. Dans la première appli-
cation, les courroies sont simplement formées d'un
certain nombre de plis superposés de toile gommée,
collés et cousus ensemble. Dans le second cas, on
peut, en outre, rendre le tissu inapparent par une
couche de caoutchouc extérieure. Les bords peuvent
être arrondis ou à arêtes vives. On fait ces courroies
en toutes longueurs et sur des largeurs variables,
depuis 20 millimètres jusque 3 mètres. L'épaisseur,
comprise entre 3 | et 15 millimètres, est naturelle-
ment en relation avec la largeur; elle est donnée par
le nombre de plis de toile, lequel varie de 2 à 10.
On peut, d'ailleurs, pour chaque largeur, obtenir des
courroies d'épaisseurs diverses.
Les courroies caoutchoutées se vendent parfois au
kilogramme, la valeur dépendant de la largeur et de
l'épaisseur. Exemples :
PRIX.
LARGEUR. ÉPAISSEUR* PAR KILOGRAMME.
5 centimètres. 3 plis de toile . • , . fr. 3.S0
10 — 4 — 7.50
20 — 5 — 18.00
30 — 6 — 30.00
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— 174 -
Plus généralement, les prix sont fixés au mètre
courant, ceux-ci allant en augmentant avec la largeur
et l'épaisseur. Exemples :
LARGEUR.
10 centimètres.
10 —
25 —
25
50 —
50 —
100 —
100 —
200 —
300
plis
ÉPAISSEUR.
4
6
4
6
6
8
8
10
10
10
fr.
PRIX PAR HÊTRE.
5.00
7.50
12.50
18.75
37.50
45.00
90.00
110.00
220.00
330 00
Les courroies en balata se font en 3, 4, 5 ou 6 plis.
Celles de 3 et 4 plis ont, respectivement, 4 à 5
et 6 à 7 millimètres d'épaisseur; elles se vendent,
les premières, de 95 centimes à 24 fr. 50 c, les
secondes, de l fr. 60 c. à 34 francs le mètre courant,
suivant la largeur, laquelle varie de 20 à 500 milli-
mètres. Pour les courroies de 5 à 6 plis, l'épaisseur
est de 8 à 9 et de 10 à 11 millimètres ; la largueur va
de 80 millimètres à i mètre. Les prix sont compris
entre 5 fr. 65 c. et 102 fr. 50 c. pour les premières et
entre 9 fr. 50 c. et 145 fr. 80 c. pour les secondes.
Pour les courroies avec fourreau extérieur de caout-
chouc, les données sont les suivantes :
ÉPAISSEUR.
3 à 4 millim., 2 plis.
5à 6 — 3 —
7à 8 — 4 —
9 à 10 — 5 —
11 à 12 — 6 -
LARGEUR.
25 â 150 millim
40 à 200 —
40 à 350 —
60 à 400 —
75 à 600 —
fr.
PRIX
PAR HÊTRE
COURANT.
1,35 à 6.25
2.60 à 10.65
3.20 à 22 50
5.25 à 31.10
7.40 à 55.50
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— 175 —
Toates ces cooiroîes peavent aussi ètne fournies
sous forme de toile sans fin, c'es^à-dire, ne présentant
aucune jonction. Dans ce cas, on compte un mètiv en
plus.
ARTICLES SPÉCIAIX.
Le caoutchouc souple intervient dans un grand
nombre dlndustries, soit sous forme d'objets ou d'aiv
pareils séparés, soit dans des pièces ou des organes
faisant partie de la construction des machines. Il
serait difficile et sans grand intérêts d*ailleurs« dln-
diquer des prix. Au surplus. Ton peut se rejwrter*
ici, aux considérations émises précéilemment*
Xous passerons brièvement en revue les principales
de ces applications.
Scieries. — Dans cette industrie, il n\ a guère à
citer que les bandes destinées à garnir les jwulies
des scies à ruban.
Électricité. — La fabrication des fils et des câbles
électriques fait usage du caoutchouc et de la gutta-
percha pour l'isolement des conducteurs, mais, cette
spécialité sort du cadre de notre travail. Disons,
toutefois, que ces établissements fournissent certains
produits caoutchoutés, notamment des rubans pré-
parés pour les ligatures et l'isolement des câbles,
ainsi que des bandes de Para pur. Dans les manufac-
tures de caoutchouc proprement dites, se fabriquent
certaines pièces employées dans les canalisations
électriques, entre autres des protecteurs pour le
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- 176 —
service des chemins de fer, sortes de cylindres de
forme spéciale destinés à garantir les raccords des
câbles électriques d'éclairage entre deux voitures.
Fabrication du gaz. — Cette industrie consomme
en grande quantité des joints pour les canalisations,
(joints plats et bagues tournées), des ballons obtura-
teurs, etc.
Malteries, brasseries, distilleries. — En plus des cordes
rondes ou rectangulaires pour les joints des cuves
de réfrigération, il y a à mentionner quelques articles
accessoires qui interviennent dans diverses opéra-
tions, par exemple : des semelles pour malteurs,
d'une seule pièce ou avec talon rapporté, dont on se
sert pour marcher sur le grain sans l'écraser; des
bandages pour les roues des charrettes à malt et des
brouettes à sac, utilisés dans le même but; enfin, des
rondelles pour bouchons mécaniques, des anneaux
pour bouteilles à limonades, pour boîtes à hou-
blon, etc.
Sucreries et raffineries. — Le caoutchouc est large-
ment représenté dans ces industries. Nous avons déjà
parlé des courroies caoutchoutées entrant dans la
construction des transporteurs et élévateurs de toute
sorte. La plupart des appareils de fabrication, diffu-
seurs, carbonateurs, filtres-presses, chaudières à
triple effet, comportent également des organes ou des
accessoires en caoutchouc, tels que : joints, cadres,
soupapes, tuyauteries, sucettes, manchons pour acide
sulfureux, etc.
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— 177 —
Papeteries. — C'est surtout sous forme de produits
avec insertion de toiles et sous forme de pièces
moulées que le caoutchouc intervient ici : tabliers
pour machines à fabriquer le papier; courroies-guides
carrées, pleines ou évidées, pour les mêmes machines;
rouleaux en caoutchouc souple ou demi-dur pour la
garniture des presses montantes et couchantes, des
laveurs de feutre, des bassins et seaux pour le trans-
port et la manipulation des pâtes, etc.
Industries textiles. — Ici, nous rencontrons à peu
près les mêmes genres d'articles que précédemment :
des courroies de transmission pour continus-divi-
seurs; des feuilles ridées pour le peignage mécanique
du lin ; des cylindres cannelés ou non, en caoutchouc
ou en gutta-percha, pour les machines de filature du
coton; des repousse-taquets; enfin, des rouleaux
pour les appareils à tordre, à teindre, à apprêter,
à essorer.
6» 01]det8 en ébonite.
L'ébonite se prête spécialement à la fabrication des
objets dont on exige de la rigidité en même temps
que des qualités diélectriques ou l'inattaquabilité par
les liquides corrosifs. Généralement, ce produit a une
couleur noire, mais on en fabrique aussi en d'autres
teintes, par exemple en rouge foncé ou en jaune brun.
On le fournit soit en pièces non façonnées, propres à
être découpées et travaillées de diverses manières, soit
à l'état d'objets complètement terminés ou d'organes
entrant dans la composition de certains appareils,
12
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— 178 —
organes qui peuvent, d'ailleurs, être exécutés d'après
plan ou dessin. La composition présente quelques
variantes suivant les usages auxquels Tobjet est
affecté. C'est ainsi que les objets en ébonite destinés
à se trouver en contact avec des liquides acides
doivent posséder d'autres qualités que les objets
appelés à offrir une résistance purement mécanique.
D'autres fois, l'ébonite devra être essentiellement
douée de la propriété diélectrique, c'est-à-dire, être
à haut degré mauvaise conductrice de l'électricité.
Dans chaque cas, ces conditions particulières déter-
minent le choix des adjuvants à mélanger au caout-
chouc. On conçoit, dès lors, que la valeur de l'ébo-
nite puisse varier dans des limites assez larges. La
complication des formes et les difficultés d'exécution
influent aussi sur la fixation du prix.
Ébonite non façonnée. — On fournit couramment :
des feuilles, polies ou non, ayant depuis \ millimètre
jusque 40 millimètres d'épaisseur ; des bâtons pleins
à partir de 5 millimètres de diamètre et des tiges plus
fines sur commande ; des tubes de tous diamètres et
de toutes longueurs. Sous cette forme, l'ébonite se
vend de 5 à 15 francs le kilogramme.
Pièces mécaniques. — L'ébonite peut se façonner en
plaques, disques ou rondelles de toute dimension et
de toute épaisseur, pour les applications mécaniques
en général. Certaines industries ont recours à l'ébo-
nite pour constituer des organes particuliers de leurs
machines. Citons entre autres : dans la sucrerie, les
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— 179 —
garnitures des cônes de friction des turbines; dans
la papeterie, les garnitures de rouleaux des presses,
les lames en biseau pour rouleaux, les règles et les
plaques perforées pour bacs d'aspiration.
Appareils pour produits chimiques. — Ce sont surtout
des appareils destinés au transport et à la mani-
pulation des liquides acides, avec leurs pièces acces-
soires : pompes aspirantes ou aspirantes et foulantes ;
pompes centrifuges actionnées à la main ou fonction-
nant mécaniquement ; boulets pour soupapes ; tuyaux
d'aspiration et de refoulement avec différents genres
d'assemblage (à bouts taraudés, à collets, à emboîte-
ment); courbes et pièces de raccord en forme de T
ou de croix adaptées à ces divers systèmes; robinets
pour écoulement ou refoulement, à une ou à trois
voies. Citons encore les petits objets pour labora-
toires et pour photographie, tels que : cuvettes,
baquets, entonnoirs, etc.
Pièces diélectriques. — Dans la construction des
appareils électriques de tout genre entrent souvent
des organes en ébonite de formes diverses, obtenus
directement par moulage ou façonnés au moyen de
plaques, de tubes, de rondelles. On fait, par exemple,
des bobines pour l'enroulement des fils dans les
dynamos ; mais, c'est surtout dans la fabrication du
petit matériel relatif à la télégraphie, à la téléphonie,
à l'interruption du courant, que l'on utilise l'ébonite.
Cette substance sert également à fabriquer des
appareils d'isolement et de protection des flls et des
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— 180 —
cables électriques : isolateurs de tout modèle, gaines
rondes ou carrées pour garantir les conducteurs
contre le contact d'autres corps, etc. Enfin, l'industrie
des accumulateurs électriques fait grand usage de ce
produit pour la confection des récipients et pour celle
des crochets et des anneaux employés pour séparer
les plaques.
Objets divers. — On fournit, encore, au commerce
quelques articles en ébonite d'usages divers : des
équerres pour dessinateurs, des appareils de phy-
sique, des instruments de chirurgie, des pièces entrant
dans la fabrication des armes, etc.
70 01\|ets en gutta-percha.
La gutta-percha a des applications analogues à
celles de l'ébonite. Plus souple que cette dernière,
très étanche et très résistante à l'usure, elle sert, en
premier lieu, à fabriquer des organes mécaniques spé-
ciaux, entre autres : des rouleaux pour les machines
à filer le lin ; des garnitures pour pistons de pompes
et de presses hydrauliques; des garnitures pour les
poulies à gorge utilisées dans les transmissions de
mouvement par câbles métalliques; des disques de
fermeture pour turbines. On fait aussi des courroies
avec de la toile combinée avec de la gutta-percha.
Les qualités diélectriques très prononcées de cette
substance en font la matière la plus efficace pour
isoler les canalisations électriques, pour faire des
ligatures et pour d'aiitres applications du même
genre.
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— 181 —
Mieux encore que l'ébonite, la gutta-percha se prête
à la confection d'objets devant se trouver en contact
avec des liquides acides : entonnoirs de toute forme,
bouteilles, seaux, cruches à anse, fûts et mesures,
pompes, cuvettes pour photographes, tuyaux, joints,
réservoirs et bains pour galvanoplastie, garniture et
revêtement des cuves pour les mêmes usages.
Enfin, les usines vendent de la gutta épurée soit
en dissolution pour servir d'agglutinant, soit à l'état
de blocs ou pains destinés à prendre des moulages,
des empreintes, à effectuer des travaux de galvano-
plastie; soit, enfin, préparée, par laminage ou par
boudinage, sous forme de feuilles, de tubes, de bâtons,
de fils, de cordes rondes ou carrées, toutes pièces
susceptibles d'être découpées et travaillées. Parmi les
produits en gutta-percha mentionnons encore : les
feuilles pour pansements, le papier pour hôpitaux,
pour fabriques de fleurs artificielles, pour emballages
de soie.
La valeur de la gutta-percha manufacturée étant
fort variable, il est difficile de donner des indications
générales à ce sujet. La plupart des articles se
vendent à la pièce.
8° Bandagres pneumatiques pour cycles.
Eu égard à leurs dimensions, à leur composition et
à leurs qualités de résistance, on peut classer les ban-
dages pneumatiques en trois catégories : ceux pour
bicyclettes et motocyclettes; ceux pour voiturettes
automobiles; enfin ceux pour voitures automobiles.
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— 182 —
Voici les données principales relatives aux produits
fournis par un établissement de la province de Liège,
qui s'est spécialisé dans ce genre de fabrication.
BANDAGES POUR BICYCLETTES ET MOTOCYCLETTES.
Ces bandages, qui ont généralement 65 millimètres
de grosseur, se font sur des diamètres extérieurs
(après gonflement) de 650 et de 700 millimètres. Ils
sont fabriqués pour supporter un poids de 80 kilo-
grammes par roue. Les prix sont de 64 francs et
68 fr. 50 c. pour la pièce complète montée sur jante
en acier; la chambre à air, seule, vaut 22 fr. 50 c.
et 24 francs, et l'enveloppe, 37 et 39 francs.
BANDAGES POUR VOITURETTES AUTOMOBILES.
Ces bandages se fabriquent en cinq grosseurs diffé-
rentes, à savoir : 65, 75, 80, 85 et 90 millimètres.
Jusque 80 millimètres, ils ont le profil usuel rond;
le diamètre extérieur varie de 650 à 900 millimètres.
Pour la plupart des numéros, il y a toujours le type
léger et le type renforcé. Ces bandages s'appliquent
aux roues motrices de véhicules dont la force ne
dépasse pas, en général, 5 chevaux-vapeur; ils peuvent
supporter, par essieu, un poids maximum compris
entre 200 et 600 kilogrammes, suivant la grosseur,
la grandeur et le type. Le prix varie de 90 à
203 francs pour l'appareil complet, soit : pour la
chambre à air, 25 à 37 francs, et pour l'enveloppe,
58 à 153 francs. Jusqu'à la grosseur de 75 millimètres.
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— 183 —
les bandages sont munis d'un ruban protecteur, dont
la valeur est minime.
Les bandages de 85 millimètres sont munis d'un
croissant rapporté; leurs diamètres vont de 700 à
860 millimètres ; ce sont des types renforcés appro-
priés aux voiturettes d'une force de 5 à 9 chevaux-
vapeur; ils résistent à une charge maximum par essieu
variant de 440 à 600 kilogrammes. La valeur du ban-
dage complet varie de 149 à 193 francs.
Le bandage de 90 millimètres est un type renforcé,
spécialement fabriqué sur un diamètre de 700 milli-
mètres, pour les roues motrices des voiturettes
de Dion et Bouton de 3 | à 5 chevaux- vapeur.
Prix : 139 francs.
BANDAGES POUR VOITURES AUTOMOBILES.
Les bandages destinés aux voitures automobiles
se fabriquent, soit sous la forme usuelle, c'est-à-dire,
avec croissant de section ronde, soit avec profil plat
sans croissant.
Les bandages ronds comprennent deux types :
à) Le type ordinaire, qui se fait en deux grosseurs :
à 65 millimètres, sur des diamètres extérieurs variant
de 650 à 1,500 millimètres, pour voitures ayant
jusque 7 chevaux de force, supportant au maximum
550 kilogrammes par essieu moteur ; à 90 millimètres
avec des diamètres variant de 710 à 1,110 millimètres,
pour voiture ayant jusque 12 chevaux; charge maxi-
mum, 900 kilogrammes.
Le prix du bandage complet avec jante d'acier est
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— 184 —
compris entre 132 et 283 francs, soit : 28 à 52 francs
pour la chambre à air, et 98 à 215 francs pour l'enve-
loppe. Il y a toujours un ruban protecteur, valant
45 centimes à 1 fr. 15 c;
b) Le type lourd, également en deux grosseurs : à
105 millimètres, sur des diamètres de 815 à 915 milli-
mètres, pour voitures ayant jusque 18 chevaux-vapeur,
résistant à une charge maximum de 1 ,000 kilogrammes
par essieu moteur; à 120 millimètres, sur des dia-
mètres de 820 à 1,080, pour voitures ayant plus
de 18 chevaux de force, pouvant supporter jusque
1 ,200 kilogrammes par essieu moteur. Prix de l'appa-
reil complet : 300 à 438 francs ; chambre à air, 50 à
71 francs; enveloppe, 152 à 233 francs. Ces bandages
ne sont pas munis de rubans protecteurs.
Quant aux bandages plats, ils se font en quatre
grosseurs :
A 90 millimètres, pour voitures jusque 12 chevaux-
vapeur; poids maximum par essieu moteur, 900 kilo-
grammes ; diamètres extérieurs, 760 à 910 millimètres;
A 105 millimètres, pour voitures jusque 18 chevaux-
vapeur; poids par essieu, 1,000 kilogrammes; dia-
mètres, 815 à 915 millimètres;
A 120 millimètres, pour voitures d'une force supé-
rieure à 18 chevaux-vapeur; poids par essieu, 1,200 ki-
logrammes; diamètres, 820 à 1020 millimètres;
A 150 millimètres, sur un diamètre extérieur de
1 mètre, résistant à une charge maximum de 1,500 ki-
logrammes par essieu moteur.
Les bandages de 90 à 120 millimètres de grosseur
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— 185 —
se vendent, complets, à raison de 239 à 445 francs
pièce; ceux de 150 millimètres valent 755 francs
pièce.
ACCESSOIRES.
Les fabricants de pneus fournissent aussi toutes
les pièces séparées et les accessoires nécessaires aux
réparations : des manchons-guêtres en cuir ou en
caoutchouc et toile, avec leurs lacets de fixation, pour
maintenir en état les réparations provisoires; des
bandes-guêtres en caoutchouc avec insertion de tissus,
servant au même usage; des emplâtres en toile et
caoutchouc vulcanisé et imputrescible, pour appliquer
à l'intérieur d'une enveloppe crevée; des pastilles
carrées, simples ou biseautées, de grandeurs assor-
ties, pour les réparations de chambres à air; des
plaquettes de valves de toutes dimensions; des pièces
spécialement combinées pour l'obturation rapide des
fentes et des trous qui peuvent se produire dans les
chambres à air, par exemple, les doubles plaquettes
en caoutchouc réunies par une entretoise, désignées
sous le nom de contre-éclat^ et les petites ampoules
en caoutchouc appelées comètes^ dans lesquelles on
introduit un petit plomb de chasse.
Comme produits nécessaires aux automobilistes,
nous mentionnerons encore : les blocs pour freins
et pour pédales ; les garde-roues en caoutchouc
souple ; les poignées en caoutchouc souple ou durci ;
les déchets de feuille anglaise pour faire des disso-
lutions ; les poires pour cornets ; les toiles gommées
sur une ou deux faces, fines ou grosses, vendues en
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— 186 —
rouleaux ou à raison de 12 à 13 francs le mètre carré ;
les sacs en toile caoutchoutée, talquée à l'intérieur
pour l'emballage, les chambres à air de rechange; les
housses imperméables avec lacets pour garantir les
enveloppes de rechange; enfin, les valves, pompes,
crics, avec tous leurs éléments ; les bois pour souder
les manchons; le talc en poudre, fourni en sacs
de papiers ou en étuis métalliques de diverses con-
tenances.
9^ Tissus et vêtements imperméables.
Les tissus imperméabilisés au moyen du caoutchouc
se vendent au mètre ou sous forme de vêtements con-
fectionnés.
Tissus. — On prépare des étoffes imperméables en
coton, en laine ou en laine et coton. Ces étoffes
peuvent être simples et gommées seulement sur l'une
des faces, ou bien doubles, c'est-à-dire, formées de
deux épaisseurs collées ensemble, de telle sorte que
la couche de caoutchouc n'est pas apparente à l'exté-
rieur du tissu. Ces étoffes ont généralement 1™50 de
largeur, parfois l'^SO. Les prix sont, naturellement,
fort variables; ils dépendent de la qualité du tissu,
de sa force, du degré d'imperméabilisation. Ainsi, les
tissus simples se vendent de 4 à 11 francs le mètre;
les doubles de 7 fr. 50 c. à 23 francs. Il y a aussi des
articles meilleur marché.
Vêtements et produits divers. — En premier lieu, nous
citerons les vêtements d'usage courant pour les deux
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- 187 —
sexes, de forme classique ou de fantaisie, qui se font
en diverses qualités : manteaux, paletots, macferlans,
pèlerines, carricks, capuchons, etc.. Puis, viennent
tous les vêtements spéciaux, tels que ceux pour offi-
ciers, policemen, pompiers, cochers ; pour chasseurs,
pêcheurs, touristes, vélocipédistes, sportsmen, automo-
bilistes; pour mineurs, scaphandriers, etc. A signaler
aussi plusieurs articles appropriés à un usage déter-
miné : la jupe sac pour femmes, le manteau costume,
la couverture-pantalon, le parapluie du chauffeur, le
pantalon à pied, les bas de marais, les tabliers, les
sacs à éponge, etc. On trouve ces confections à des
prix fort variables ; ces prix dépendent de la longueur,
de l'ampleur, du genre de tissu, de la façon, etc.
Ainsi, on trouve des manteaux pour hommes à partir
de 20 francs jusque 100 francs et plus.
10'' Chaussures imperméables.
Les chaussures imperméables comprennent deux
catégories de produits : les galoches et les souliers
bain-de-mer.
Les galoches se font dans tous les modèles réclamés
par les consommateurs. Il y en a à bout pointu, rond
ou demi-rond, à talon haut ou sans talon, avec ou sans
éperon. Le prix se fixe d'après la pointure et l'épais-
seur de la couche de caoutchouc. On peut admettre,
pour la qualité courante et la pointure moyenne,
les valeurs suivantes :
LÀ PAIRE.
Pour hommes . . . . . fr. 3.50
Pour femmes 2.50 à 2.75
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— 188 —
Les galoches s'emballent par lots de 50 à 100 paires
séparées par du papier, mis dans des caisses garnies
de papier huilé.
Les bain-de-mer sont des chaussures du même
genre que les souliers Molière, fermées par des lacets ;
ils sont surtout destinés aux femmes et aux enfants.
Il y en a de différents modèles. Les chaussures pour
femmes se vendent, en moyenne, à raison de 2 francs
la paire. L'emballage se fait comme pour les galoches.
B, Essais du caoutchouc manufacturé.
Lorsqu'il s'agit d'importantes fournitures d'appa-
reils en caoutchouc faites à certaines administrations,
entre autres à celle des chemins de fer, il peut être
utile de soumettre les produits à un examen minu-
tieux, de se rendre compte, d'une façon précise, s'ils
remplissent les conditions que l'on exige d'eux. Les
investigations faites en vue de s'assurer de la qualité
du caoutchouc employé, peuvent porter sur deux
points : la composition chimique, les propriétés
mécaniques du mélange mis en œuvre.
ANALYSE CmMIQUE.
L'analyse chimique complète des mélanges utilisés
dans l'industrie du caoutchouc, mélanges complexes
dans lesquels peuvent entrer tant de substances de
natures différentes, suppose une suite d'opérations
de laboratoire, longues et difficiles, que l'on ne peut
guère effectuer dans la pratique courante de l'in-
dustrie. Mais le cas est tout différent si l'on a à
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— 189 —
faire à des objets livrés à des administrations qui ont
prescrit d'avance la composition du mélange, la nature
et la proportion des ingrédients qu'il doit renfermer :
alors, il n'y a plus qu'à procéder à la vérification de
ces constituants. Encore, ces recherches peuvent-elles
se restreindre à la détermination d'un certain nombre
de données principales. Nous ne pouvons entrer dans
les détails des diverses méthodes d'analyse proposées
par les chimistes qui se sont occupés de la question.
Nous croyons cependant utile et intéressant de repro-
duire quelques renseignements généraux concernant
ce sujet, d'après un travail publié récemment par
M. Em. Camerman, ingénieur aux Chemins de fer de
l'Etat Belge. {')
Pour procéder aux essais chimiques, on opère
toujours sur de la rapure, la plus fine possible,
obtenue en limant la couche du mélange employé
dans la fabrication des appareils. Ce qu'il importe
surtout de connaître, pour apprécier les qualités de
ce mélange et celles du caoutchouc qui en forme la
base, c'est la proportion des éléments suivants : résine,
huiles végétales (autrement dit le caoutchouc factice),
soufre non combiné, matières inertes. Indiquons suc-
cinctement les procédés préconisés par M. Camerman
pour ces diverses recherches.
Résine. — Ce corps, plus oxydable que le caoutchouc
pur, peut, s'il se trouve en trop forte quantité, être
(*) Note sur l'analyse des caoutchoucs manufacturés présentée au
Congrès de Bruxelles (1906; de rAssociation Internationale pour l'essai
des matériaux.
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— 190 —
nuisible à ce dernier, le faire durcir. Pour le séparer
des autres matières, il suffit de traiter la rapure par
l'acétone, qui dissout seulement la résine, puis d'éva-
porer le dissolvant après fîltration de la liqueur
obtenue.
La résine provient du caoutchouc naturel qui, ainsi
que nous l'avons vu, en renferme toujours une cer-
taine quantité. Mais elle peut avoir été introduite par
du vieux caoutchouc mal régénéré, car on sait que le
caoutchouc s'oxyde peu à peu par l'usage et finit par
se résinifier. Une forte proportion de résine peut,
par conséquent, être l'indice de l'emploi d'un caout-
chouc de qualité inférieure ou de l'adjonction de
caoutchouc régénéré dans de mauvaises conditions.
Huiles végétales. — Les matières grasses sont géné-
ralement incorporées aux mélanges sous forme de
caoutchouc factice. Ce produit, comme nous le savons,
manque de nervosité; c'est pourquoi il est proscrit
dans beaucoup d'articles techniques. On peut déceler
sa présence en opérant comme suit : après avoir éli-
miné la résine, on traite le résidu par la soude caus-
tique à l'alcool qui dissout le factice. On filtre et,
dans la solution, on précipite les corps gras par l'acide
chlorhydrique; le précipité est, après filtration, redis-
sout par l'éther, puis évaporé.
Soufre non combiné. — Le soufre qui reste en liberté
au sein de la masse, soit qu'il ait été ajouté en excès,
soit qu'il ait été irrégulièrement réparti et qu'il se
trouve accumulé en certains endroits, peut avoir des
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— 191 —
effets nuisibles par la suite. Sous Fîntluenoe de la
chaleur à laquelle beaucoup d'appareils sont soumis
dans l'industrie, il peut continuer à se combiner au
caoutchouc; la vulcanisation se poursuivant, il en
résulte, pour le produit, un accroissement de dureté
nullement désirable. Si l'on veut connaître la quantité
de soufre non combiné, on opère sur une nouvelle
partie de caoutchouc râpé que l'on traite d'abord par
l'alcool bouillant. Le filtrat, additionné d'une lessive
de soude concentrée, est évaporé à siccité ; le résidu
est repris par de l'acide nitrique dilué puis évaporé.
Le nouveau résidu est repris par l'acide chlorhy-
drique et l'on précipite le sulfate formé à la manière
ordinaire. Non seulement on dose le soufre à l'état
libre, mais aussi le soufre combiné au factice, par un
procédé analogue au précédent, en se servant de
l'échantillon débarrassé de son soufre libre. Pour
déterminer la quantité de soufre total, on traite au
creuset dans un four à moufle, de la rapure fraîche
additionnée d'un mélange oxydant formé de peroxyde
de manganèse et de carbonate de soude. On peut
alors dissoudre par l'acide chlorhydrique les composés
contenant le soufre et poursuivre l'analyse par les
moyens connus.
Matières inertes. — Si les matières minérales utilisées
comme charges ou comme adjuvants sont représen-
tées par des composés suffisamment stables (litliarge,
blanc de zinc, carbonate de chaux, talc, etc.), on
pourra en faire le dosage par calcination. Mais, si Ton
a à faire à des corps instables (sulfure d'antimoine.
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— 192 —
sulfure de mercure, etc.), il faut avoir recours à
d'autres méthodes.
Lorsqu'on aura trouvé la proportion des éléments
précédents, on déduira, par différence, la quantité
de gomme pure qui leur était mélangée. Ensuite, on
pourra calculer la teneur en résine, chiffre qui don-
nera une idée assez exacte de la valeur du caoutchouc
employé.
ÉPREUVES MÉCANIQUES.
L'analyse chimique d'un mélange de caoutchouc ne
suffit pas toujours, à elle seule, pour apprécier, avec
une certitude complète, la qualité d'un produit. On a
reconnu, en effet, que plusieurs caoutchoucs peuvent
être identiques comme composition, avoir la même
teneur en résine, par exemple, et, cependant, n'être
pas du tout équivalents au point de vue de la nervo-
sité et de l'élasticité.
Quelques articles industriels sont soumis à des
expériences pratiques qui donnent des indications
positives sur le degré de résistance qu'ils offrent à
certaines actions. C'est ainsi que les tuyaux destinés
aux usages courants des chemins de fer sont éprouvés
à des pressions de 10 atmosphères.
Pour se rendre compte de la valeur d'un bandage
pneumatique d'automobile, on se sert habituellement
d'une machine à essayer, à l'aide de laquelle on repro-
duit artificiellement les effets d'une route caillouteuse
sur le bandage en mouvement. Gelui-ci, ajusté sur
une roue horizontale, tourne à une grande vitesse en
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— 193 —
frottant contre une plaque métallique garnie d'aspé-
rités. Un compteur de tours permet de connaître le
nombre de kilomètres que le bandage peut faire avant
de s'user. Ce système de contrôle est assez coûteux,
puisqu'il met chaque fois un bandage hors d'usage.
. A côté de ces essais d'ordre purement pratique, se
placent les épreuves revêtant un caractère scientifique
et précis. Il s'agit, en d'autres termes, de compléter
l'analyse chimique du caoutchouc par un examen.fait
au point de vue de ses propriétés mécaniques, de
recueillir des données exactes sur sa résistance à la
traction et à la compression, sur son élasticité, son
allongement, etc. La question des essais mécaniques,
toutefois, ne semble pas aussi avancée que celle des
essais chimiques.
Pour éprouver le caoutchouc à la traction et
mesurer les allongements, on peut se servir des
dynamomètres utilisés pour les autres matériaux,
notamment ceux du système Delaloe. Des dynamo-
mètres enregistreurs imaginas et construits par la
maison Richard sont également employés.
Mais, à l'heure actuelle, aucun des instruments en
usage pour les essais mécaniques ne paraît avoir
franchement conquis les suffrages des spécialistes.
Le point délicat, dans des expériences de ce genre,
réside dans la difficulté de détacher une éprouvette
convenable d'une couche de caoutchouc souvent très
mince, et qu'il est malaisé de couper nettement. Or,
les dimensions de cette éprouvette doivent être
mathématiquement exactes, car la moindre entaille
entraîne une diminution de résistance et fausse les
13
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— 194 —
résultats de l'opération. Cependant, cette difficulté
n'est pas insurmontable.
Nous terminerons ce chapitre en signalant les
intéressants et minutieux travaux effectués à ce sujet
par M. Breuil, chef de section au laboratoire du
Conservatoire des Arts et Métiers, à Paris. On a
l'espoir que ces recherches aboutiront, à bref délai,
à la solution complète et définitive de la question.
La machine imaginée par cet inventeur permettra
de réaliser des essais de traction et de compression à
froid et à chaud, de déterminer le degré de plasticité,
d'étudier les effets de l'usure, de la perforation, etc.
Ce nouveau dynamomètre, pourvu d'appareils enre-
gistreurs, est combiné en vue de l'examen complet du
caoutchouc au point de vue physique et mécanique.
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Situation économique.
HISTORIQUE DE L i:SDl STRIE DV CA01T€H0VC«
L'industrie du caoutchouc a été introiluite en Bel-
gique en 1852. La première manufacture^ instalUn^ k
Molenbeek-Saint-Jean, ne tarda pas à prendre de l'ex-
tension et fut exploitée plus tard sous le nom de
Compagnie internationale pour la fabrication du caout-
chouc souple et de la gutta-percha. Par suite de certaines
circonstances, cet établissement fut mis en liquida-
tion il y a environ trois ans.
En 1855, une autre usine vit le jour à Menin ; elle
est encore actuellement en activité. De 1874 à 1883,
diverses fabriques de caoutchouc furent successive-
ment créées à Schaerbeek, à Menin, à Gentbrugjçe-lez-
Gand et à Sclessin-lez-Liége. Mais c'est réellement à
partir de 1891 que commença le développement de
cette industrie en Belgique. Durant cette période, un
établissement important fut érigé à Gand pour le
travail du caoutchouc souple, de Tébonite, de la
gutta-percha et de l'amiante. Vers cette époque éga-
lement, une petite usine qui s'occupait à Liège, depuis
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— 196 —
quelques années déjà, du façonnage des articles en
feuille anglaise, fut considérablement agrandie et
transformée en une vaste manufacture où, en plus
des articles industriels, l'on entreprit en grand la
fabrication des bandages pneumatiques pour cycles.
Quelque temps après, en 1899, l'on vit se fonder
trois nouvelles fabriques, dont une à Molenbeek,
transférée ensuite à Forest, une autre à Alost, et la
troisième à Cureghem-Anderlecht. Cette dernière
s'était spécialement outillée pour la production et le
travail de la feuille anglaise. En 1903, cet établis-
sement s'adjoignit l'usine d'Alost où elle installa un
nouveau genre de fabrication, celui des chaussures
imperméables. Dans ces dernières années, quelques
autres petites fabriques furent encore organisées,
notamment à Berchem et à Strombeek, mais leur exis-
tence fut éphémère et elles ont aujourd'hui disparu.
RENSEIGNEMENTS STATISTIQUES.
Actuellement, les fabriques de caoutchouc pro-
prement dites, c'est-à-dire, s'occupant spécialement
de la préparation et de la mise en œuvre de cette
matière, sont au nombre de neuf, réparties entre
huit firmes commerciales. A ce chiffre, il convient
d'ajouter 18 usines dont le travail du caoutchouc
constitue une branche accessoire, ou qui manipulent
le caoutchouc tout préparé, en vue de certaines appli-
cations. Parmi ces établissements on compte :
Une fabrique de voitures pour enfants et de voitures-
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jouets, qui livre au commerce de petits bandages
pour roues ;
Deux fabriques qui travaillent Famiante brut et
confectionnent des produits mixtes d'amiante et de
caoutchouc ;
Trois manufactures de câbles électriques, qui se
servent du caoutchouc et de la gutta-percha pour
l'isolement des canalisations électriques, mais pré-
parent aussi ces deux substances sous forme de
feuilles pures et de rubans isolants ;
Sept ateliers s'occupant du gommage des tissus et
de la confection des vêtements imperméables, de la
confection et de la réparation des bandages pneuma-
tiques, de la pose des antidérapants et autres travaux
du même genre ;
Trois établissements qui façonnent des produits
d'amiante caoutchouté;
Deux fabriques de courroies en coton caoutchouté
et en balata ;
Enfin, il faut ajouter : une usine qui s'occupe de
la régénération du caoutchouc usagé, un atelier pro-
duisant des articles en gutta-percha et une fabrique
de caoutchouc artificiel élastès.
Nous ne comptons pas, dans cette industrie, les
graveurs qui s'occupent de la fabrication de timbres
en caoutchouc, dont il existe un certain nombre dans
le pays.
En tout, nous comptons donc trente établisse-
ments pouvant être rangés dans l'industrie du caout-
chouc. Le personnel total occupé dans cette industrie
s'élève, en chiffres ronds, à 1,900 ouvriers et
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— 198 —
ouvrières, ces dernières figurant pour un bon tiers
dans l'ensemble. La force motrice globale utilisée
par les établissements travaillant le caoutchouc est
d'environ 1,800 chevaux-vapeur. Toutefois, la puis-
sance des générateurs utilisés par ces usines dépasse
de beaucoup celle qui serait strictement nécessaire
à la production de l'énergie mécanique, la vapeur
étant, comme on sait, largement mise à contribution
dans la vulcanisation.
Parmi les neuf fabriques de caoutchouc propre-
ment dites, on peut en signaler trois, situées respec-
tivement à Liège, à Gand et à Cureghem, qui, par
l'ampleur de leurs installations, peuvent soutenir la
comparaison avec les établissements les plus impor-
tants de l'étranger. Leur activité est, d'ailleurs, en
constante progression. Actuellement, ces manufac-
tures occupent, chacune, de 350 à 550 ouvriers et
ouvrières; elles disposent, de plus, d'une force
mécanique de 250 à 400 chevaux-vapeur. Les autres
usines, montées sur un pied plus modeste, travaillent
avec un personnel variant de 20 à 100 ouvriers et une
force motrice comprise entre 30 et 150 chevaux-
vapeur.
PRODUCTION.
Le poids total de caoutchouc brut mis en œuvre
chaque année par nos différentes usines est une
donnée intéressante, en ce sens qu'elle permet déjà
de se rendre compte de l'importance de la produc-
tion en objets manufacturés, bien que cette substance
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— 199 —
n'entre, le plus souvent, que pour une faible part
dans leur composition. D'une façon approximative,
cette quantité peut être évaluée à 350,000 kilo-
grammes, dont un tiers environ est constitué par du
caoutchouc de première qualité (Para), le reste com-
prenant des sortes plus courantes (Congo, etc.). Si
nous admettons une valeur moyenne de H francs
par kilogramme, nous arrivons à une somme globale
de 3,850,000 francs affectée à l'achat de la matière
première essentielle dans l'industrie qui nous occupe.
En mettant en œuvre ce caoutchouc, conjointement
avec les autres matériaux indiqués, nos manufactures
arrivent à livrer chaque année à la consommation
une quantité de produits de toute espèce, dont la
valeur commerciale totale s'élève, en chiffres ronds,
à H millions de francs.
Relativement à la variété de ces fabricats, on peut
dire qu'il n'est plus guère de genres d'articles, en
caoutchouc souple, demi-dur et durci, travaillé seul,
en mélange ou avec des matières intercalaires, qui
ne soient fabriqués en Belgique. 11 est à remarquer
que la plupart des établissements d'une certaine
importance ont eu l'idée de se spécialiser dans l'une
ou l'autre des branches que nous avons eu l'occa-
sion de décrire; c'était l'unique moyen pour eux
d'acquérir l'expérience indispensable et de produire
dans des conditions économiques leur permettant de
lutter contre les manufactures étrangères, dont plu-
sieurs sont très considérables. C'est ainsi que l'usine
de Gand s'est particulièrement montée pour la fabri-
cation de tous les articles techniques généraux et spé-
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— 200 —
ciaux ; elle possède, à cet effet, un outillage des plus
complets et des plus variés. Les tuyaux de toutes
sortes se font surtout à Sclessin et à Gand. La
fabrique de Cureghem-Anderlecht s'adonne exclusi-
vement à la production en grand de la feuille anglaise
et des articles qui s'y rapportent; ses installations
peuvent rivaliser avec celles des principales maisons
anglaises. La confection des bandages pneumatiques
pour automobiles, motocyclettes et bicyclettes se pra-
tique en grand à Liège. Cette spécialité, qui prend
chaque année plus d'importance, dont les débouchés
ne font que croître, a été également entamée avec
succès par d'autres établissements, entre autres par
celui de Gand. Les objets en ébonite sont fabriqués
dans diverses usines, entre autres à Schaerbeek et à
Gand. Dans cette dernière localité, on travaille éga-
lement la gutta-percha.
Les produits combinée d'amiante et de caoutchouc
sont fabriqués, non seulement dans trois manufac-
tures de caoutchouc, mais encore dans deux établisse-
ments nouvellement fondés, qui travaillent l'amiante
brut.
Une ancienne usine de Menin s'est depuis long-
temps spécialisée dans la fabrication des tissus
imperméables. Quant aux chaussures imperméables,
c'est une fabrication qui, bien que de création assez
récente à Alost, a déjà fait ses preuves au point de
vue de la qualité des produits; le matériel qui est
affecté à cette spécialité est suffisant pour permettre
la production de 1 million de paires de chaussures
chaque année.
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— 201 —
Lorsque l'on considère le chemin parcouru depuis
une quinzaine d'années, on est obligé de reconnaître
que rien n'a été négligé par nos industriels, durant
cette courte période de temps, pour mettre leur fabri-
cation au niveau de celle des manufactures étran-
gères. Rares sont les usines où l'on n'ait pas renou-
velé le matériel plus ou moins ancien, installé dans
les débuts; les machines un peu surannées ont,
presque partout, fait place à des appareils modernes,
perfectionnés, sortant des ateliers des meilleurs con-
structeurs anglais, français et allemands. Nous ne
parlerons pas de l'approvisionnement en matières
premières, devenu très facile depuis la création du
marché d'Anvers et grâce à la proximité de celui de
Liverpool. Des techniciens ayant fait leurs preuves
dans de grands établissements étrangers, président
aux multiples et délicates opérations que nécessite
le travail du caoutchouc. D'autre part, dans maint
établissement, la science a été mise à contribution et
les diverses substances mises en œuvre y sont sou-
mises à un rigoureux contrôle par l'analyse chimique.
CONCURRENCE ÉTRANGÈRE.
Grâce à des efforts intelligents et persévérants,
notre industrie du caoutchouc s'est fondée sur des
bases solides. On peut affirmer que nos produits
manufacturés ne le cèdent en rien à ceux de nos con-
currents quant à la qualité, et qu'ils sont souvent plus
avantageux au point de vue du prix. Avant tout, nos
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— 202 —
fabricants se sont préoccupés de s'assurer le marché
intérieur, qui, naguère encore, était complètement à
la merci des producteurs étrangers. Il importait, en
effet, de faire profiter l'activité nationale de l'accrois-
sement rapide qui se manifeste de nos jours dans
la consommation de tous les genres de produits
dans lesquels entre le caoutchouc. Si notre industrie
n'a pas réussi à empêcher que l'importation de ces
articles ne continuât à progresser dans une certaine
mesure, elle est parvenue, cependant, à lui disputer
une portion de plus en plus considérable de la clien-
tèle indigène. Des progrès notables ont surtout été
réalisés en ce qui concerne les bandages pneuma-
tiques pour cycles, en dépit de la concurrence redou-
table que nous font la France et l'Angleterre.
En général, les objets en caoutchouc manufacturé
sont, au point de vue douanier, considérés comme
articles de mercerie; ils supportent à l'importation
un droit d'entrée de 13 p. c. ad valorem. Cette protec-
tion, très suffisante en soi, est souvent illusoire, à
cause des fraudes auxquelles ce mode de tarification
peut donner lieu.
Un certain nombre d'articles industriels courants à
bon marché : objets moulés, bourrages, feuilles pour
joints, etc., sont fabriqués en Allemagne sur une
très grande échelle et importés à des prix tellement
bas que nos fabricants se trouvent dans l'impossibilité
de soutenir la lutte sur ce terrain. Or, beaucoup de
ces produits sont classés, par la douane, dans la caté-
gorie machines et mécaniques ; ils sont ainsi passibles
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d'un droit d'entrée de 12 francs aux 100 kilogrammes,
ce qui, en moyenne, ne correspond qu'à 4 ou 5 p. c.
ad valorem.
Eq général, la France et l'Angleterre n'importent
que des articles spéciaux, de valeur élevée. Beaucoup
d'objets en ébonite viennent encore d'Allemagne :
question d'habitude ou de préférence personnelle de
la part du consommateur. On peut en dire autant au
sujet de la gutta-percha.
Pour les objets en feuille anglaise, l'industrie natio-
nale n'a rien à craindre de la concurrence étrangère.
En ce qui concerne les tissus imperméables pour la
confection, nous sommes encore en partie tributaires
de la France et de l'Angleterre, pays ayant une répu-
tation universelle dans la fabrication de ce genre de
produits.
Quant aux galoches et aux chaussures imper-
méables, elles étaient, jusqu'en ces derniers temps,
exclusivement fournies par l'étranger. Les pays im-
portateurs de ces articles sont surtout l'Angleterre,
puis les États-Unis et l'Allemagne. La fabrication de
ces articles se faisant maintenant daus le pays dans
d'excellentes conditions, il est probable que la con-
sommation aura de moins en moins recours aux pro-
duits d'origine étrangère.
IMPORTATIONS DE CAOUTCHOUC MANUFACTURÉ.
Nous reproduisons ci-après, d'après les statistiques
officielles publiées par le Ministère des Finances, le
tableau de la valeur des importations, pendant les
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années 1896 à 1905, des produits classés sous la
rubrique caoutchouc manufacturé.
ANNÉE.
QUANTITÉ
EN KILOGRAMMES.
VALEUR EN FRANCS.
1896
1897
1898
1899
1900
1901
1902
1905
1904
1905
319,081
371,388
429,892
469,987
542,922
1,115,000
1,051,000
985,000
1.170,000
1,558,000
1,598,000
1,871,000
2,158,000
2,653,000
3,279,000
On remarque que, de 1901 à 1905, la valeur des
importations a augmenté dans une proportion plus
rapide que le poids des marchandises importées; c'est
qu'en effet, la valeur moyenne est passée de 5 à
6 francs, majoration imputable à la hausse survenue
sur le prix du caoutchouc.
Les relevés suivants, puisés à la même source,
relatifs aux années 1904 et 1905, montrent quelle est
la part respective prise par les différents pays étran-
gers dans le chiffre de ces importations.
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— 205 —
IMPORTATIONS.
PAYS
IMPORTATEURS.
1904
190^ 1
QUANTITÉ.
VAIEDH.
QUANTITÉ.
VALEOR.
Kilogrammes.
Francs.
Kilogrammes.
Francs.
Allemagne . . .
130,450
703,601
126.670
791,484
Angleterre . . .
151,187
819,149
180.492
944,191
Autriche-Hongrie .
257
1,251
139
1,241
États-Unis d'Amé-
rique ....
27,002
134,342
41,868
207,939
France . . , .
137,605
892,270
166,430
1,212,676
Hambourg . . .
6,730
32,978
4.739
28.265
Italie
868
6,892
1,256
11,028
Pays-Bas . .
10,381
40,089
6,977
38,746
Russie ....
1,016
5,281
131
1,438
Suède ....
4;224
d 5.446
13,506
38,545
Autres pays . .
Totaux. . .
267
1,208
715
3,373
469,987
2,652,507
542,923
3,278,924
On remarquera que la France tient la tête, suivie de
près par l'Angleterre et par rAUemagne ; les États-
Unis, bien que fournissant un chiffre encore assez
important, viennent loin derrière ces pays.
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— 206 —
EXPORTATION DES PRODUITS.
Les moyens d'investigation dont dispose la statis-
tique officielle ne permettent pas de connaître d'une
façon exacte le montant total des exportations des
produits manufacturés par l'industrie du caout-
chouc, ni d'indiquer, d'une façon détaillée, la répar-
tition de ces exportations par pays de destination.
Force nous est donc de nous borner à donner
quelques indications générales à ce sujet.
De création relativement récente, l'industrie belge
du caoutchouc n'a guère encore porté ses vues vers
les débouchés que peuvent lui offrir certains pays
étrangers, notamment les contrées où cette spécialité
n'existe que peu ou point. Exception doit cependant
être faite pour la feuille anglaise et les articles qui
s'y rapportent, dont la production est presque totale-
ment destinée à l'étranger. Aussi, cette catégorie
intervient-elle pour une très forte part dans le mon-
tant total de nos exportations de caoutchouc manu-
facturé, montant que nous évaluons à la somme
approximative de 2 millions de francs. Ce genre de
produits s'expédie principalement en France, puis en
Angleterre, en Allemagne, dans diverses autres con-
trées de l'Europe, dans l'Amérique du Nord et l'Amé-
rique du Sud, enfin, jusqu'en Chine et au Japon.
Les autres objets en caoutchouc s'exportent aussi,
mais en quantités plus restreintes. Il est des pays où
l'introduction de nos produits est rendue fort difficile
par suite des droits assez élevés qui les frappent à
l'entrée. Tels sont : l'Allemagne, où ce droit est de
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— 207 —
1 fir. ^ c. an kilogramme (soit environ 15 à :^ p. c.
ad valorem)^ et la France, où le droit est de 70 centimes
au kilogramme (soit 10 à 12 p. c. ad valorem) (^).
Par contre, nos fabricats luttent avantageusement
contre les produits étrangers dans nombre d'autres
pays, notamment en Hollande et au Danemark, en
Angleterre, en Suisse, en Italie, dans FAmërique
du Nord et FAmérique du Sud. iVous croyons que
ce courant d'exportation pourrait se développer et
s'étendre à d'autres marchés si notre organisation
commerciale extérieure était mieux comprise. Tous
les produits que nous fabriquons sont susceptibles
de se vendre à l'étranger, surtout les bandages
pneumatiques et les chaussures imperméables, deux
articles qui, avec les produits en feuille anglaise,
paraissent appelés à occuper une place des plus
honorables sur le marché universel.
(*) En Yue de conserver leur clientèle dans ce pays, deux de nos
établissements y ont fondé des succursales, situées respectivement à
Halluin et à Prouvy-Hiant-lez-Valenciennes (département du Nord).
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INDUSTRIE DE L'AMIANTE
L'industrie de ramiante se rattache de très près
à celle du caoutchouc, sinon par l'analogie des opé-
rations de fabrication, tout au moins par le genre
d'applications auquel on destine ses produits. Nous
avons eu, d'ailleurs, l'occasion de voir que ces deux
substances sont souvent travaillées conjointement et
combinées de façon à former des produits de compo-
sition mixte.
I. — Matières premières.
Nous avons à distinguer, en premier lieu, l'amiante
brut, qui sert de base à la fabrication, puis, les autres
matières employées accessoirement ou entrant en
combinaison avec l'amiante lui-même.
A. Amiante brut.
COMPOSITION ET PROPRIÉTÉS.
L'amiante, qui est une des variétés de l'asbeste,
est une substance minérale faisant partie des roches
appelées amphiboles et composée essentiellement d'un
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silicate double de chaux et de magnésie, renfermant
une certaine quantité d'alumine. Ce qu'il offre de
plus caractéristique au point de vue physique, c'est
sa texture fibreuse, point de départ de son utilisation
industrielle. L'amiante, en effet, se désagrège avec
une grande facilité en minces filaments, suffisamment
longs, tenaces et nerveux pour pouvoir être employés
à la fabrication du carton ou à la production de fils
et de tissus, tout comme les fibres végétales telles
que : le coton, le lin, le chanvre, le jute, etc. Les
fibres d'amiante couramment transformées en fils ont
une longueur variant habituellement de 8 à 30 milli-
mètres, soit en moyenne 15 à 20 millimètres. On
trouve aussi de l'amiante donnant des filaments d'une
longueur de 60 à 80 millimètres et même plus. Mais
cette variété d'amiante est surtout propre à la fabri-
cation de certains produits spéciaux, tels que les
bûches et les garnitures de poêles à gaz. Quant aux
fibres très courtes, aux flocons qui constituent les
déchets des manipulations effectuées à la mine et à
l'usine, ils peuvent servir à la confection des feuilles
de carton.
L'amiante a généralement une couleur blanche
légèrement grisâtre ou jaunâtre. Certaines variétés,
moins prisées dans l'industrie, possèdent une teinte
bleue assez prononcée; elles présentent des fibres
assez longues, mais trop peu souples, trop dures
pour se prêter au travail de la filature. Par contre,
leur élasticité relative les rend propres à la confec-
tion de matelas calorifuges auxquels on demande
surtout de ne pas s'affaisser trop rapidement.
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^ 2H —
Outre la faculté de pouvoir se feutrer, se filer
et se tisser, l'amiante est doué d'autres précieuses
qualités. Totalement incombustible, vu sa nature
minérale, il constitue une des matières réfractaires
et calorifuges les plus efficaces. Ajoutons qu'il est
indécomposable par la chaleur, infusible et inatta-
quable par la plupart des agents chimiques.
Cet ensemble de propriétés remarquables, dont
l'industrie ne pouvait manquer de tirer parti, suffit
pour expliquer la généralisation si rapide des applica-
tions pratiques de l'amiante, au point que ce produit,
manufacturé sous des formes diverses est, aujour-
d'hui, devenu indispensable au fonctionnement d'un
grand nombre d'appareils mécaniques.
PROVENANCE ET VALEUR.
L'amiante brut utilisé par l'industrie belge pro-
vient, pour la plus grande partie, du Canada. Il en
vient aussi de la Sibérie. La colonie du Cap fournit
la variété bleue et, depuis quelque temps, la blanche.
Par suite de l'augmentation régulière de la demande,
augmentation provenant du développement même de
l'industrie, le prix de l'amiante est en progression
constante. La valeur du produit varie avec la qualité,
c'est-à-dire, en raison de la longueur, de la finesse et
de la solidité de la fibre.
L'amiante est fourni aux lieux de production sous
deux formes : l'amiante en roche ou crude et l'amiante
en fibres ou désagrégé. Cette dernière sorte contient
des débris de roches en grains plus ou moins volu-
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— 212 —
mineux et même eu poussière; à la mine, elle est
soumise à un travail préparatoire et subdivisée en
une série de qualités dont la valeur va en diminuant.
Au début de l'année 1907, l'amiante industriel se
vendait entre 700 et 800 francs la tonne pour la fibre
et 1,600 francs la tonne pour l'amiante en roche. Il
faut ajouter à ces chiffres les frais de transport jus-
qu'à l'usine, frais qu'on peut estimer à 40 ou
50 francs la tonne. Certaines qualités de premier
choix se payaient jusque 2,000 francs la tonne. Par
contre, les déchets les plus communs n'étaient cotés
que 100 à 225 francs la tonne. Faisons remarquer ici
que ce qui détermine la valeur de l'amiante, ce n'est
pas tant la longueur, ni même la finesse de sa fibre,
que sa souplesse et sa facilité d'être transformé en
fils.
B. Matières accessfoires.
PRODUITS DE MÉLANGE.
A la pâte destinée à former le carton d'amiante, on
ajoute parfois certains ingrédients dans le but de lui
communiquer des qualités déterminées. C'est ainsi
qu'on peut faire usage de l'amidon pour agglutiner
les fibres. Ce produit, fourni par l'industrie belge, a
une valeur moyenne de 45 francs les 100 kilogrammes.
L'introduction dans la pâte d'une certaine quantité
d'un corps gras rendra le carton d'amiante imper-
méable à l'eau, propriété qu'il ne possède pas
naturellement; on utilise, dans ce but, des huiles
minérales dérivées du goudron. Ces huiles, fabriquées
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— 2i3 —
sur une grande échelle dans le pays^ se vendent de
50 à 55 francs les 100 kilogrammes. Pour certaines
applications, on augmente les qualités de conserva-
tion du carton en lui incorporant quelque substance
fixe antiseptique, telle que : Talun, le sulfate d'alu-
mine, ou encore, le carbonate de baryte, 11 existe en
Belgique d'importantes usines qui produisent ces
trois composés. L'alun et le sulfate d'alumine se
vendent respectivement à raison de 12 et 10 francs
les 100 kilogrammes.
CAOUTCHOUC.
Le caoutchouc s'emploie en combinaison avec
l'amiante, soit sous forme de cordons ou de feuilles
destinés à l'insertion ou à la superposition, soit à
l'état de dissolution épaisse à étendre sur le tissu.
A cet effet, on utilise du caoutchouc à l'état pur ou
plus ou moins chargé.
ENDUITS.
Dans la fabrication de produits où l'amiante entre à
l'état de fils, on imprègne souvent ceux-ci de certaines
substances onctueuses ou grasses, de nature minérale
ou organique, dont la présence, tout en facilitant le
glissement des fils, ajoute encore à l'étanchéité de
l'ensemble. Parmi ces produits, nous citerons :
Le talc en poudre, dont nous avons déjà eu l'occa-
sion de parler à propos du caoutchouc ;
Le graphite naturel ou plombagine de l'île de Cey-
lan, carbone finement divisé, dont la valeur est de
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— 214 —
30 francs les 100 kilogrammes pour la qualité ordi-
naire et qui peut atteindre jusque 125 francs pour la
qualité supérieure ;
La paraffine, hydrocarbure solide, résidu de la
distillation des huiles de pétrole ; ce produit, géné-
ralement importé d'Ecosse, se vend de 80 à 90 francs
les 100 kilogrammes;
Le suif, ou graisse de bœuf, provenant des usines
qui traitent les déchets de nos abattoirs; ce produit a
la même valeur que la paraffine.
PRODUITS TEXTILES.
Comme pour le caoutchouc manufacturé, on com-
bine avec l'amiante filé ou tissé, non seulement des
fils de coton, de chanvre, de jute (généralement les
numéros forts), mais encore des toiles de coton et de
chanvre et même de la toile à voile.
PRODUITS MÉTALLIQUES.
Ces produits sont les mêmes que ceux que nous
avons énumérés en passant en revue les matières
employées dans la fabrication du caoutchouc. Ce
sont : des fils de fer, de laiton, de plomb, des toiles
métalliques, notamment des tissus en fils de laiton.
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— 215 —
IL — Technologie.
La technologie de la fabrication des produits en
amiante participe, procède de celle de trois autres
industries :
1° Elle emprunte à l'industrie du papier les procé-
dés suivis pour l'obtention du carton d'amiante ;
2° La transformation des fibres en feutres, en fils,
en tissus et en tresses exige des opérations absolu-
ment analogues à celles qui sont pratiquées dans les
industries textiles ordinaires ;
3^ Enfin, les manipulations que nécessite la con-
fection de certains produits mixtes d'amiante et de
caoutchouc ou d'autres matières, ne diffèrent en rien
de celles qui ont été décrites à propos du travail du
caoutchouc. Il n'y aura donc plus lieu d'envisager ce
dernier côté de l'industrie de l'amiante.
Nous expliquerons succinctement en quoi consiste
le travail de l'amiante proprement dit, depuis l'appro-
priation de la matière brute jusqu'à la fabrication
de produits directement applicables (carton, tissus,
tresses, etc.), en passant par la forme intermédiaire,
le fil, ce dernier pouvant lui-même être considéré
comme la matière première d'autres fabrications.
FABRICATION DU CARTON.
Ainsi que nous l'avons dit, cette fabrication ne
diffère pas essentiellement de celle du carton ordi-
naire. Les appareils employés rappellent, en tous
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— 216 —
points, ceux que Ton utilise pour l'obtention de ce
dernier (^).
Suivant le genre de produit, on emploie de l'amiante
de qualité plus ou moins fine. Mais, pour le carton de
qualité courante, on utilise les flocons, fibres très
courtes, auxquelles on ajoute les déchets recueillis
au cours des opérations.
Après avoir broyé ces matières sous de petites
meules verticales en pierre et les avoir tamisées, on
les travaille dans une pile hollandaise raffineuse
semblable à celles que l'on trouve dans les pape-
teries. C'est là que, par le brassage de la matière dans
l'eau, se forme la pâte, à laquelle on ajoute, s'il y a
lieu, la colle d'amidon comme matière agglutinante ou
l'un ou l'autre des ingrédients ci-dessus indiqués.
Au sortir de la pile, la masse est introduite dans
un cuvier-mélangeur, où un agitateur remue énergi-
quement et sans discontinuer la pâte, afin de la rendre
bien homogène.
La transformation de la pâte en une feuille de car-
ton s'opère à l'aide d'une machine continue. La pâte
vient s'étaler en une mince couche sur une toile
sans fin en feutre. A l'autre extrémité de la machine,
cette couche se détache du feutre et s'enroule sur un
tambour. Lorsque le carton a atteint l'épaisseur vou-
lue, l'ouvrier, averti par une sonnerie, le découpe en
feuilles à l'aide d'un couteau qu'il promène suivant des
rainures longitudinales ménagées dans le cylindre.
(^) Voir la monographie relative à la fabrication et à la mise en
œuvre du papier et du carton.
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Les feuilles de carton détachées du tambour
passent d'abord sous une presse hydraulique qui
en extrait l'eau en excès; puis, elles sont mises à
sécher dans une étuve chauffée à 100** C. Au sortir de
cet appareil, elles sont laminées au moyen d'une
calendre à froid ; ce laminage leur donne une consis-
tance plus ferme. Au moyen d'une machine à rogner,
on découpe la feuille aux dimensions exigées par le
client.
Les machines les plus récentes sont munies de dis-
positifs pour retirer, des eaux résiduelles, les matières
qu'elles peuvent encore tenir en suspension et qui
sont susceptibles d'être réemployées ; on récupère, de
ce chef, de 3 à 5 p. c. de la quantité d'amiante tra-
vaillée.
FABRICATION DU FEUTRE.
L'amiante en roche doit être broyé, afin d'en désa-
gréger les fibres. Cette opération s'effectue, soit sous
de petites meules en pierre ou meuletons, comme
précédemment, soit à l'aide d'un broyeur Carr.
Lorsque l'amiante est désagrégé, il faut ouvrir les
fibres, en séparer les poussières. Cette opération
s'effectue simplement au moyen d'un tamis, ou bien
à l'aide d'une ouvreuse verticale Crighton, semblable à
celle qui est employée pour le coton. Voici, d'ailleurs,
comment fonctionne cet appareil :
Sur un arbre vertical, tournant à environ 1 ,500 tours
par minute, sont fixées une isérie d'ailettes disposées
en spirale et entourées par une grille. La matière,
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— 218 —
introduite par le bas, est travaillée ënergiquement et
ouverte par ces organes. Les poussières, projetées à
la périphérie, passent à travers la grille ; les parties
les plus denses tombent dans un réservoir, tandis
que les plus légères sont entraînées par un ventilateur
et chassées dans une chambre spéciale dite chambre
à poussière. Quant à l'amiante débarrassé des impu-
retés, il reste à l'intérieur de la grille d'où il est aspiré
vers le haut par le ventilateur, puis rejeté au dehors.
Après cette préparation, on procède au cardage,
opération dont le but principal est de paralléliser les
fibres de manière à obtenir une espèce de voile très
ténu. Comme les fibres d'amiante sont assez fortes,
on se sert de la carde simple à hérissons.
La carde employée est essentiellement constituée
par un gros tambour garni de pointes ou aiguilles
métalliques nommées dents. Au-dessus, se trouve un
rouleau plus petit appelé travailleur, tournant en sens
contraire du grand tambour ; il est également garni
de dents travaillant au contact de celles du tambour
principal. C'est entre les aiguilles de ces deux organes
que les fibres sont séparées et parallélisées. A côté du
travailleur, tournant dans le même sens que lui, se
trouve le hérisson nettoyeur, dont l'effet est d'enlever
les fibres entraînées par le travailleur et de les resti-
tuer au tambour principal.
La carde fournit la matière sous forme d'un voile
mince; en superposant plusieurs de ces voiles, on
obtient une nappe plus ou moins épaisse qui peut
servir directement à la formation des matelas calori-
fuges insérés entre deux toiles d'amiante.
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On peut aussi transformer cette nappe en feutre en
lui faisant subir un travail supplémentaire à l'aide de
rouleaux frotteurs animés d'un mouvement de va-et-
vient, de façon à entrelacer quelque peu les fibres et
à donner plus de solidité à l'ensemble.
FILATURE.
Lorsqu'elles sont destinées à être transformées en
fils, les fibres d'amiante, broyées et ouvertes comme il
est dit plus haut, sont cardées à la carde fileuse. Cette
machine effectue un travail analogue à celui que nous
venons de décrire; mais, en plus, la nappe détachée
est divisée en rubans et chacun de ceux-ci est trans-
formé en mèche ou boudin^ par frottement entre deux
tabliers sans fin dont le supérieur est animé d'un
mouvement de va-et-vient. Ces mèches sont enroulées
sur un tambour ou cannelle. L'appareil employé est
semblable à celui qu'on utilise pour travailler le
déchet de coton.
On passe alors au filage proprement dit, opération
qui a pour but d'amener, par étirage et par torsion,
la mèche sortant de la carde fileuse au degré voulu de
finesse, de longueur et de solidité. Le fil obtenu est
renvidé au fur et à mesure de sa production. On
utilise les deux genres de métiers en usage dans la
filature : le continu et le self-acting (*).
Au lieu de la carde décrite précédemment, on peut
(*) Voir la monographie relative à la filature mécanique du coton,
du lin, du chanvre et du jute.
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— 220 —
aussi se servir de l'ancienne carde à pots tournants.
Dans ce cas, on transforme le ruban obtenu en fil au
moyen du banc à broches. L'étirage se produit entre
des cylindres superposés; la torsion est donnée à la
mèche par une broche à ailettes. Faisons observer
que, avec ce système, il n'est guère possible d'obtenir
directement les numéros très fins.
Il est à remarquer, d'ailleurs, que l'amiante ne
peut pas supporter de forts étirages, les fibres glis-
sant difficilement les unes sur les autres. Cependant,
on arrive à fabriquer des fils fins jusqu'au n** 100
(10,000 mètres au kilogramme) par surfilage, c'est-
à-dire, en travaillant une seconde fois, au métier à
filer, les fils obtenus avec faible torsion au banc à
broches, ainsi qu'il a été indiqué ci-dessus.
Les fils d'amiante sortant du métier à filer sont
appelés fils simples. Parfois, on les réunit au nombre
de 2, 3 ou plus à l'aide d'une machine spéciale,
Vassembleuse. Les fils assemblés sont ensuite sou-
mis à une torsion au moyen d'un appareil nommé
retordeuse. Ces machines ne diffèrent pas de celles
employées couramment en filature dans le même but.
Pour les gros fils, on se sert habituellement de la
retordeuse à ailettes.
TISSAGE.
Au moyen des fils d'amiante, on fabrique des
toiles. On se sert du métier à tisser ordinaire, en
tout point identique à celui employé pour les autres
fibres textiles.
Dans cet appareil, les fils de la chaîne sont étalés
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— 221 —
horizontalement et parallèlement. Alternativement,
les fils de rang pair et ceux de rang impair sont sou-
levés par un mécanisme spécial, de façon à laisser
passer chaque fois, dans l'angle formé, la navette
conduisant le fil de trame ou duite, tantôt dans un
sens, tantôt dans l'autre. La toile se forme ainsi peu
à peu. Ce métier est actionné mécaniquement.
La chaîne peut être constituée par des fils métal-
liques (laiton, fer, plomb), la trame restant en
amiante.
On fait aussi des combinaisons de tissus d'amiante
avec des toiles métalliques superposées ou interca-
lées. Ces produits spéciaux s'obtiennent par des
procédés analogues à ceux qui sont en usage dans
l'industrie du caoutchouc, procédés déjà expliqués.
TRESSAGE.
Les fils d'amiante sont également façonnés en
cordes, en tresses de différentes grosseurs. Cette
opération s'effectue à l'aide du métier vertical à
bobines valseuses dont nous avons eu l'occasion de
parler dans l'étude précédente.
xAvec ces mêmes appareils, on peut également tres-
ser une enveloppe cylindrique, former une véritable
gaine autour d'une âme constituée par un fil métal-
lique, par une corde en caoutchouc, en coton, etc.
C'est au cours de l'opération de tressage que l'on
enduit l'amiante de talc, de suif, de graphite, en obli-
geant les fils à passer à travers l'une ou l'autre de ces
substances.
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— 222 —
III. — Produits fabriqués.
APPLICATIONS.
L'amiante, seul ou combiné avec d'autres matières,
est surtout employé dans l'industrie pour assurer
l'étanchéité des joints de vapeur, d'eau, etc. Il sert,
notamment, à garnir les raccords des tuyauteries et
des conduites, les trous d'hommes des chaudières à
vapeur, à former des bourrages pour les pistons des
machines à vapeur, des pompes, des compresseurs.
On l'applique sous forme de carton découpé aux
dimensions requises (rondelles, anneaux, etc.), de
tresses simples ou avec âme métallique ou de caout-
chouc, de tissus simples ou mixtes, de cordes enrou-
lées, de rubans, etc.
L'amiante est également utilisé comme calorifuge,
soit à l'état de poudre ou de filaments, soit sous
forme de produits façonnés, tels que : feuilles, mate-
las, cordes mixtes en jute et amiante remplies de
farine fossile, de liège ou de fibres d'amiante.
Ce produit intervient encore dans la composition
de certains mastics, ciments et couleurs en usage
dans des cas particuliers.
Enfin, avec les tissus d'amiante, on confectionne
des objets pouvant résister au feu, tels que : gants,
chaussures, sous-pots, etc. Une application inté-
ressante des tissus d'amiante est celle de la con-
fection des toiles incombustibles pour décors de
théâtre.
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— 223 —
CATÉGORIES ET PRIX.
Voici quelques renseignements commerciaux con-
cernant les articles les plus courants.
Il y a lieu de remarquer que les prix sont sujets à
(le fortes variations, car ils dépendent de la valeur de
l'amiante brut. Celle-ci a considérablement augmenté
depuis un an ou deux et semble être en hausse conti-
nuelle. Les chiffres que nous donnons s'appliquaient
aux premiers mois de l'année 1907.
Poudre. — La poudre d'amiante se vend 15 francs
les 100 kilogrammes et se livre à l'état moulu fin ou à
l'état floconneux.
Carton. — Le carton d'amiante se fait sur des
épaisseurs variant de ^ à 25 millimètres et plus ; les
feuilles ont habituellement 1°*20 X 1^20 et se vendent
à raison de 45 centimes le kilogramme pour la qualité
ordinaire. A un degré de pureté de 97 à 98 p. c. le
prix est de 68 centimes par kilogramme.
On fournit, d'ailleurs, le carton d'amiante façonné
en pièces de toutes formes et de toutes dimensions,
ainsi que le carton-feutre, flexible ou avec intercala-
tion métallique.
Fils. — La grosseur d'un fil est déterminée par la
longueur nécessaire pour former un kilogramme.
Pour le n** 1, il faut 100 mètres; pour le n** 2,
200 mètres, et ainsi de suite, l'augmentation étant de
100 mètres au kilogramme par numéro.
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— 224 -
Les numéros les plus courants, c'est-à-dire, de 1 à 7,
valent, en moyenne, 2 fr. 30 c. le kilogramme. Les
numéros fins, de 8 à 100, se vendent depuis 2 fr. 50 c.
jusque 12 francs le kilogramme.
A signaler, comme spécialité, le fil de pureté garan-
tie pour l'incandescence.
On prépare aussi des fils multiples avec âme de
coton ou âme métallique, qui sont en réalité des
cordes de faible grosseur.
Cordes et tresses. — Les tresses d'amiante simples
pour bourrages se font avec section ronde ou carrée
de grosseur variable. Elles peuvent être sèches, suif-
fées, paraffinées, etc. Le prix est de 2 fr. 50 c. le
kilogramme; combinée avec du métal et graphitée, la
tresse vaut 3 fr. 25 c. le kilogramme.
Tissus. — Les tissus se font en amiante pur, ou
bien avec chaîne de coton ou chaîne métallique, ou
combinée avec une feuille métallique.
L'épaisseur de la toile dépend de la grosseur du fil
travaillé. La largeur est celle du métier employé,
ordinairement de 1 mètre à i™50. On peut, naturelle-
ment, obtenir toute longueur voulue. Quant à la
valeur, elle est, au moins, de 2 fr. 50 c. à 3 francs
le kilogramme; elle atteint souvent des taux plus
élevés.
Nous ne parlerons plus des diverses combinaisons
de tissus d'amiante avec du caoutchouc seul, avec
du caouchouc et du métal, produits qui trouvent leur
place ailleurs.
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— 225 —
Les tissus d'amiante peuvent être produits sous
forme de rubans, sous forme de cordes rondes, car-
rées ou plates. Ces articles peuvent être aussi com-
binés avec du caoutchouc, avec des éléments métal-
liques ou avec les deux en même temps. L'industrie
fournit ainsi toute une série de bourrages connus
sous des appellations diverses, dans la composition
desquels interviennent l'amiante, les tissus de coton,
de chanvre, la toile à voile, les éléments métalliques.
Nous ne pouvons guère entrer dans le détail de tous
ces articles qui sont du domaine purement commer-
cial.
IV. — Situation économique.
L'industrie de l'amiante est nouvelle en Belgique.
La première fabrique ayant pour but le travail com-
plet de cette substance, fut érigée, près d'Anvers, en
1904.
Un établissement du même genre a été fondé et mis
en activité, à Auvelais, dans les débuts de l'année 1907.
Disposant d'installations modernes et bien com-
prises, ces manufactures ont organisé la fabrication
de façon à satisfaire aux besoins si variés de la clien-
tèle industrielle. Malgré leur création récente, elles
ont déjà atteint un chiffre de production important.
Une bonne partie des articles fabriqués est destinée à
l'exportation, notamment, vers l'Angleterre, la Suède,
la Norvège, le Danemark, la France, l'Allemagne et
même vers les colonies.
15
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— 226 —
Il est permis de bien augurer du développement
de cette nouvelle industrie.
A côté de ces usines, où Ton traite l'amiante brut,
on compte en Belgique quelques maisons qui se
contentent de façonner des produits divers avec de
Famiante qu'elles reçoivent sous forme de fils, de
tissus ou de carton.
Il faut citer enfin les trois usines à caoutchouc qui
s'occupent, à titre accessoire, de la fabrication des
tresses et cordes d'amiante pur et caoutchouté.
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RÉPERTOIRE
Caoutchouc et amiante^
Province d'Anvers :
Manufacture belge d'amiante et de caoutchouc {société
anonyme)^ à Deurne-lez- Anvers.
Fabrication de tous les produits en amiante pur,
caoutchouté, combiné avec coton, chanvre, jute,
fils, tissus et feuilles métalliques : poudre, fibre,
carton, fils, tissus, rubans, cordes, tresses, bour-
rages de tous genres; vêtements en amiante; pro-
duits calorifuges.
Province de Brabant :
Société belge pour la fabrication des câbles et fils élec-
triques {société anonyme)^ à Buysinghen, bureaux à
Bruxelles.
Rubans isolants caoutchoutés.
Belgian Rubber {société anonyme)^ à Cureghem-Ander-
lecht.
Caoutchouc manufacturé pour l'industrie, la vélo-
cipédie et l'automobile.
Coenen père et C^, à Cureghem-Anderlecht.
Toiles et tissus caoutchoutés. Vêtements imper-
méables.
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— 228 —
Société Anonyme pour le commerce et l'industrie du caout-
chouc^ à Cureghem-Auderlecht.
Feuille anglaise. Articles en feuille anglaise :
ballons à musique et à gaz, articles de bibe-
rons, etc.
Manufacture belge de caoutchouc L. Poivre ^ à Ixelles.
Réparations de pneumatiques et de chambres
à air. Rechapages, rentoilages vulcanisés. Répara-
tion des éclats et des talons. Antidérapant Dalila.
G. Desclée et 0% à Ixelles.
Antidérapants ferrés pour motocylettes et voi-
tures automobiles.
Maroquinerie Nationale [anciennement L. Thiry et ses
/î/s), à Molenbeek-Saint-Jean.
Réparations des enveloppes et des chambres à
air des bandages pneumatiques.
A. Char lier y à Louvain.
Bourrages et joints en amiante et caoutchouc.
Joint (c Securitas ».
Charles Eloy et C*% à Saventhem.
Régénération des vieux caoutchoucs.
A. Van Issenhoven, à Schaerbeek.
Vêtements imperméables. Bandages pour vélos
et motocyclettes. Réparation des pneumatiques.
C Jenatzy-LeleuXy à Schaerbeek.
Articles industriels en caoutchouc souple et
durci. Tuyaux. Pneumatiques.
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— 229 —
Société anonyme franco-belge pour la fabrication de
câbles électriques {anciens établissements L. Hen et C^),
à Schaerbeek*
Rubans isolants caoutchoutés. Feuilles en caout-
chouc Para pur.
The Reinforced Hard Rubber Company, à Bruxelles.
Manufacture de tous objets en ébonite d'après les
procédés Sine.
Province de la Flandre occidentale :
Michel Jackson^ à Menin.
Articles en caoutchouc et en ébonite pour l'in-
dustrie et le commerce. Pneumatiques. Tissus et
vêtements imperméables.
Defauw frères, à Menin.
Articles en caoutchouc pour l'industrie et le
commerce.
Province de la Flandre orientale :
Société anonyme pour le commerce et l'industrie du caout-
chouc, à Alost.
Articles en caoutchouc pour l'industrie et le
commerce. Spécialité de gommes à effacer. Ga-
loches et chaussures imperméables. Cordes et
bourrages d'amiante simples et caoutchoutés.
Puls^Bovie, à Deynze.
Bandages pleins pour voitures d'enfant et voi-
tures-jouets.
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— 230 —
Colonial Rubber {société anonyme), à Gand.
Manufacture générale d'articles en caoutchouc
souple et durci (ébonite) pour l'industrie en géné-
ral. Spécialité d'articles pour papeteries, sucreries,
filatures, teintureries, tissages, etc. Courroies en
caoutchouc et en balata. Tuyaux de toutes qualités
et pour tous usages. Cordes et bourrages d'amiante
simples et caoutchoutés en tous genres. Objets en
ébonite et en gutta-percha pour électricité, chimie,
mécanique. Bandages pneumatiques pour bicy-
clettes, motocyclettes et voitures automobiles.
P. Deschamphelaere, à Gand.
Articles en gutta-percha pour chimie et photo-
graphie. Dissolution de gutta (colle marine), pour
filateurs.
V"' J. Léchai et C^, à Gand.
Courroies en tissus de coton caoutchouté avec ou
sous fourreau extérieur, pour toutes applications.
Province de Liège.
0. Englebert fils et C^, à Liège (en commandite par
actions). Succursale à Bruxelles.
Spécialité de bandages pneumatiques pour bicy-
clettes, motocyclettes et automobiles. Antidéra-
pants avec rainures en chevrons et antidérapants
ferrés. Articles industriels divers. Tuyaux. Toiles
gommées. Vêtements imperméables. Articles en
feuille anglaise pour usage industriel, commerce,
hygiène, etc.
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— 231 —
A. Herzet, à Liège.
Joints mixtes en cuivre et amiante.
Société belge de caoutchouc artificiel Êlastès, à Liège.
Caoutchouc artificieL Remplissage de pneus.
Articles divers.
B. Stûmpffet C*% à Liège.
Pneumatiques pour bicyclettes et motocyclettes.
Réparations. — Dissolutions. — Toiles gommées. —
Vêtements imperméables.
Manufacture générale de caoutchouc de la Meuse {société
anonyme) [anciens établissements Octave Hannot), à
Sclessin-lez-Liége .
Caoutchouc, ébonite, gutta-percha, amiante dans
toutes leurs applications industrielles. Cordes à
bourrages en tous genres; courroies; vêtements de
mineurs. Articles spéciaux pour papeteries, fila-
tures, sucreries, distilleries, brasseries, fabriques
de produits chimiques, usines électriques, etc.
Province de Hainaut :
Société Anonyme des feutres et amiantes d'Auvelais, à
Auvelais.
Produits en amiante pur et caoutchouté de toute
espèce.
R. Parmentier^ à Manage.
Bourrages et joints en amiante et caoutchouc.
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— ^32 —
Société anonyme des manufactures de câbles, accumula-
teurs et appareils électriques, à Seneffe.
Rubans isolants caoutchoutés.
Flinois, Colmant et Cuvelier, à Tournai.
Courroies en caoutchouc et en balata.
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mm
#*■
— i-
fmp. J.'E. tfooMtnt, 0fux0/fM-Li/to-Par/f.
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^^^^^^
I
I
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TABLE DES MATIÈRES
INDUSTRIES DU CAOUTCHOUC.
Pages.
Objet des industries du caoutchouc i
I. Du caoutchouc 3
Â. Les plantes à caoutchouc et leur exploitation .... 3
Essences lactifères 3
Récoite du latex 6
Coagulation 8
Cultures méthodiques 14
B. Commerce du caoutchouc 21
Pays producteurs et ports d'embarquement .... 21
Production. Exportation 24
Marchés. Mode d'achat 27
Qualités. Prix 32
C. Principales propriétés du caoutchouc 39
Composition du caoutchouc brut 39
Caractères du caoutchouc pur 41
Conditions et effets de la vulcanisation 44
Méthodes et agents de vulcanisation 47
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— 234 —
Pages.
II. Matières diverses employées dans la fabrication . . 50
À . Matières emtrànt dans les mélanges 51
1® Gommes-résines 51
Gutta-percha 51
Balato 56
^ Succédanés et substituts du caoutchouc .... 58
Déchets de caoutchouc 59
Caoutchouc régénéré 60
Caoutchoucs factices 64
Élastès 68
Caoutchouc artificiel 71
3<^ Adjuvants. Charges. Colorants 71
Corps simples 73
Oxydes métalliques 74
Sulfures 76
Sulfates 78
Carbonates 79
Silicates 80
Composés minéraux divers 82
Substances organiques . ; 82
B, BfATÉRIAUX d'INTERCALATION ET DE JUXTAPOSITION 84
Produits textiles 85
Produits métalliques 87
Matières diverses 87
C, Matières auxiliaires 88
Dissolvants du caoutchouc 88
Dissolvants du chlorure de soufre 89
Toiles pour moulage 90
Produits à savonner 91
Feuilles d'étain 92
III. Technologie 93
À . Préparation de la pâte de caoutchouc 94
Caoutchouc pur 94
Mélanges 103
B. Travail de la feuille anglaise 109
Façonnage 110
Vulcanisation 112
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— 235 —
Pages.
C. Transformation directe des mélanges en objets de caout-
chouc SOUPLE ou DURCI 113
Façonnage 113
Vulcanisation 116
Travail mécanique et parachèyement 121
D. Gommage des tissus et applications 124
Préparation des tissus 125
Préparation des dissolutions 126
Étendage 127
Vulcanisation 132
Laquage 133
Confection 133
E. Fabrication d'articles avec matériaux intercalaires. . . 134
Pièces de forme plate 134
Pièces en forme de boudin plein 135
Pièces cylindriques creuses 137
F. Fabrication des bandages pneumatiques 141
Bandages de bicyclettes et motocyclettes 141
Bandages de voitures automobiles 145
G. Confection des chaussures imperméables 148
Composition d'une galoche i48
Préparation des pièces 150
Montage 150
Vulcanisation 151
Classement - 152
H, Travail de la gutta-percha . 152
rv. Le caoutchouc manufacturé 155
 . Description des produits fabriqués 155
1^ Caoutchouc non façonné 156
Caoutchouc en pains 156
Feuille anglaise 157
Dissolutions 157
2o Objets en feuille anglaise 158
Articles hygiéniques, médicaux et scientiiqfues . 159
Articles divers 160
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— 236 —
Pages.
3^ Articles commerciaux 161
40 Tuyaux 165
Tuyaux sans toile intercalaire ....... 165
Tuyaux avec insertion de toile 166
Tuyaux armés 168
Tuyaux en toile caoutchoutée 169
5® Articles techniques 170
Articles pour l'industrie en général 170
Articles spéciaux 175
6" Produits en ébonite 177
T* Objets en gutta-percha 180
8^ Bandages pneumatiques pour cycles 181
Bandages pour bicyclettes et motocyclettes . . 182
Bandages pour voîturettes automobiles .... 182
Bandages pour voitures automobiles 183
Accessoires i, 185
9® Tissus et vêtements imperméables 186
10® Chaussures imperméables 187
B. Essais du caoutchouc manufacturé 188
Analyse chimique 188
Épreuves mécaniques 192
V. Situation économique 195
Historique de Tindustrie du caoutchouc 195
Renseignements statistiques 196
Production 198
Concurrence étrangère .... 201
Importations de caoutchouc manufacture 203
Exportation des produits 206
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— 237 —
INDUSTRIE DE L'AMIANTE.
I. Matières premières â09
A, Amiante brut 209
Composition et propriétés 209
Provenance et valeur 211
B. I^TIÈRES ACCESSOIRES 212
Produits de mélange 212
Caoutchouc 213
Enduits 213
Produits textiles • . ~. . 214
Produits métalliques ..... 214
II. Technologie 215
Fabrication du carton 215
Fabrication du feutre 217
Filature 219
Tissage 220
Tressage 221
III. Produits fabriqués 222
Applications 222
Catégories et prix 223
IV. Situation économique 225
Répertoire :
Caoutchouc et amiante 227
•-^ —
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itQG) BRUXELLES ^)
[J^L^ M.WEIS5ENBRUCH, IMP. DUROI ^^
(<3^ 49, RUE DU POINÇON Cs)
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PUBLICATIONS DE L'OFFICE DU TRAVAIL (^)
PUBLICATiaNS PÉRIODIQUES DE l/OFFICE DU TRAVAIL.
Reme du Travaily publication bimensuelle. — Éditeur : F. Vîinbuggenhoudt,
rue du Marteau, 5 et 7. Abonnement pour la Belgique: 2 francs, (i**® année [4896]
épuisée.)
Arbeidsblady publication bimensuelle. — Éditeur \ A. Lesigne, rue de Isi
Charité, 27; Abonnement pour la Belgique : 2 fraties. ^
Annuaire de la Législation du Travail, -4- i'® année (ijB97), 1 fr. 50 c.;
2«, 3« et 4« années (épuisées); S« année, 2 fr. 60 c ; 6* année, 3 fr. 40 c; .
7« année, 3 fr. 30 c; 8* année. 3 frï^nes; 9« année{1905), 2 fr. 75c.; iO* année
(1896)^ 3 fr. 20 c. Tables décennales 1 4897;-i90€i;, 2 francs.
Rapports, annuels de V Inspection du Travail. — i'* année, 6 fr. 50 c;
2» année, 7 francs ; 3« année, 3 fr, 50 c. ; 4« année, 3 francs ; 5« année, 3 fr. 50 c;
6« année, 3 fr: 50 c; 7« année, 3 fr. 50 c; 8« anrtée, 3 fr. 50 c; 9^ année,
4 francs; iO* année, 4 francs; 14« année (1905), 4 francs.;
Unions professionnelles. Rapports relatifs à rexécution de la loi du
31 mars 1898, présentés aux Chambres législatives par M. le Ministre de rindus»
trie et du Travail. — l»*4)ériode, 1898-1901, ,1 vol. iri-8« de Lxxvi-370 pages;
2« période, 1902-1904;, 1 vol in-8^ de civ.368 pagefe. Chaque volutae : brochév
3 fr.; cartonné toile, 3 fr. 75 c.
Statistique des grèves en Belgique: L 1896^1900. 1 vol. in-8*»de LXX-2i4 pages,
1903. Broché, 2 fr. 25 C;; cartonné toile, 3 fr. 25 c. — IL 1901-1905. 1 vol. in-8«
de LX-248 ftâges, 190T. Broche, 2 fr. 50 c; oartohné toile, 3 fr. 50 c.
PUBLICATIONS NON PIiRIODIQUES DB l^'OFFICB DU TRAVAIL.
r Office du Travail de J895 à d905, 1 vol. in-8<>de 248. pages. 1905. (Cette
publication n'est pas mise en vente.) , ..
L* Assurance contre l'invalidité et la vieillesse en Allemagne, 1895. 1 vo},
in-8" de 344 pages. Broché : 2 fr. 50 c; cartonné toile : 3 francs. :
Travail du dimanche. -^ Belgique. — Vol. I-II : Établissements industriels;
broché : 8 francs; cartonné toile ilO francs. Vol. III : Mines, minières et car-
rières ; broché : 4 francs; cartonné toile : 5 francs. Vol. IV : Consultation des
conseils de l'industrie et dfu travail. Enquête dans les grands magasins. Consulta-
tion de l'Association pour le repos du dimanche en Belgique; broché -. 3 francs;
cartonné toile : 3 fr. 75 c. Vol. V : Pays étrangers; broché t 2 fr. 50 c; cartonné
toile : 3 francs (l'896-ia98). ^
Travail de nuit des ouvrières dé Vindustrie dans les pays étrangers (France,
Suisse, Grande-Bretagne, Autriche, Allemagne), par Maurice Anciaux, 1896;
1 vol. inrB*» de 271 pages; broché : 2 francs.
Lois et règlements concernant là police du travail et te régime des établisse^
ments classés, — 1906. 1 voL in-12; broché : 1 franc.
Wetten en verordeningen betreffende den arbeid en depolitie over de inge*
décide inrichtingen, — 1903. 1 vol. ip-12. Broché, 1 franc.
Les salaires dans Vindustrie gantoise^ par Louis Varlez : I. Industrie coton-
nière, 1901. 1 vol. in-8<' de 214-596 pages; broché.: 8 francs; cartonné toile :
8 fr. 75 c. II. Industrie de la filature du lin, 1904, 1 vol. in-8® de gxlv-238 pages ;
broché : 3 francs; cartonné toile : 3 fr. 75 c.
(*) Toutes, les publications pour lesquelles il n*e8t pas renseigné d'éditeur spécial
«ont en vente à TOffice de publicité, rue de la Madeleine, 46, et à la Société belge de
librairie, rue Treurenberg, 16> à Bruxelles.
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Statistique des salaires dans les mines de houille. — Octobm 48âi6-marï90O ;
1 broehur^ de 37-404 pages in-^*?, avec 5 diagrammes, Prix : 3 francs.
Salaires et durée du trataildàns les industries tecotUes au mots d*octdbre Î90Ï .
l'vol. in-4** de 427-691 pages, cartogrammes et diagrammes. Bruxelles, 1905.
relié toile,: 4.^ francs. ' y . :'>..-
Idem, A7ialyse des résultats (tiré à part, sans les 'tableaux statistiqiies) avec
carlogrammes et diagrammes. 4 vol. in-4^ de 427 pages, ^ruxelîes, 4905.'
Cartonné i 1 francs.
Les moteurs électriques dans les indi^stries à, domicile. I. L'industrie hOrîogère
suisse. — n. Le tissage de la soije à Lyon..— III. L'industr,ie de la nibanerie.à
Saint-Êtienne, par MM. EmestDBBOis et Armand JuuN. ^— 49Çf2. (Èpiii^é.)
Les filatures de lin^ éttsde d'kygiiène professionnelle, f)ar lè P^ D^ GuBBRT. -^
4902. Broché : 9 francs. , .
Les industries a domicile en, Belgique, y ù\. li L'industrie armurjère iiégfeôise.
L'industrie du vêtement pour hommes à BruxeUes; L'industrie coutelîèfe de
Uembloux. — 48991 4 vol. in-8<>de xx-362 pages. (Épuisé.) V %
Idem, Vol. II : L'industrie du tissage du lin dans les Flandres. L'iadi^st^ié du
tressage de la paille dans la vallée du Geer. L'industrie de la Qorilonnerie «n pays
flamand* — 4900. 4 vol. in-8o de 466 pages, (Épuisé.) x
Ji/em, Vol. lil: L'industrie cloulière en pays.walloh.L'industna de la ganterie.
4900^ 1 vol. Jn^Ô^ dé 29» pSages; (Épuisé). , ' '.V
Idem. Vol. IV et V : lia dentelle et la broderie sur talk. — 4902. 2;vpl.ih-8«
,de 345-284 pages.. Prociié : 25 fraftcs; cartonné toile : 28 fr. SOx; (Épuisé:)
, Idem. S oh \\: Lès industries de la confectioû de, vétépiemspo^r lK>m
la cordonnerie à binche. L'industrie du tissage de la Mine dans le pays de Ver-
, yiers et le Brab^nt wallon. L*ihdu5trie du tissage du coton en Flandre et dans le
Brabant. — 4904. 4 vol. in-S^ de 600 pages. Broché : ^ franfes; cartonné toile :
: ^francs. ^' '■ ■/'^■.' ^:;.- - ". V"- ; '' "■'';. -...i' "*,■.''.■■'■■,--'" '-,"'
Idem. Vol. VH : L^industne dé la bonneterie. Llndustrje de la cordonnerie à
Hervé.— 490.S. 4 vol. de 266 pages Broelié : 2 francs; eartonné tpile r 2 fr. 75 c,
Idéini Vol. Vin : L'industrie du ïn€fuble à Malinés.' La broderie sur liftgé et
Tindiistrie du col, du corset, dç la cravaté et de la chemise. L'industrie du vété- '
ment confectionné pour femnaes à Bruxelles. L'industrie de la; cordérie (planches
et catte hors-texte)» 49Ô7 . 4 vol. in-8<»^ de 656 pages. Brochév: ^ francs j carlonné
• toile ::6'francs,;- ■'■■ .: , . , ■'■ '■■"■, , \ - ■ - ] '■ ^^ -,; ^^ '.. • ,'' < : ■ ;■• ,'-.
, /of^n» Vol. IX^ (En pppparati^n.) ;^ i ■ ^ ^v
Recensement général, des Industries et desMetierè (8 4 octobre -1896). XVtÏÏ forts
vol. in-4° et un atlas in-folio. (Cette publication n'est pas mise en venté.) •
Monographies industrielles. (Apej^çu économique, tédïnOlogique et commer-
ciaL) .1. . Filature mécanique du cotpn^ du lin i du chantre et du jutie. — 4903;
4 vol. jn-^^de 17S pages ^ figures et planches. Broché :\2 îrahcs.
lï. EabrioiXtion'des^ produits chimiques proprement dits. — 4905. i vol. în-8**
dé SîOîgages-^ figures et pianclies. Broché ; 3franeis; cartonné toile : 3fr. 75.c.
, 'îllji'f^abrieàlion et mise en cêunre du papw^ et du caWon, -r- 490p. 4 voL
in^° de 200 pages, figures et planches. Broché-: ^francs; cart. toile : 2 fr; 75 c.
IV. Industries céramiques. — 4907 . 4 vol.' inT8* de' xvï-242 pages, figures et
planches. Broché : 2 fr, 25 c; cartonné toile ; 3 francs; .
V. Fabrication et travail du ven'e, — 1 è07 ; 4 vol. iii-8<» de xxiv-2g4 pages,
figures et planches.. Brofehé : 3 francs ; cartonné toile : 3 fr. 75 c* '
Loi et règlements sur la réparation des dommages résultant des accidents idu
travail:— 4905.d)roché in 42, de 438 pages : 50 centimes, ' '
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